Bientôt une part de private equity obligatoire dans l'assurance vie et le per

Assurance vie et PER : une part minimum d’investissement en private-equity bientôt obligatoire

Les gestions pilotées / profilées des contrats d’assurances-vie devront comporter une proportion minimum d’actifs non-cotés (Crédit photo : 123RF)
Les gestions pilotées / profilées des contrats d’assurances-vie devront comporter une proportion minimum d’actifs non-cotés (Crédit photo : 123RF)

Avec la loi industrie verte, les assureurs auront bientôt l’obligation d’introduire une part minimum d’investissement en actifs non cotés dans les profils de gestion proposés sur leurs contrats. Une mesure qui suscite de vives réactions.

La loi industrie verte
La loi dite « industrie verte » a été publiée au Journal officiel le 24 octobre 2023. Cette nouvelle loi vise notamment à accélérer la mobilisation de l’épargne pour financer le verdissement des industries et la transition écologique. A cette fin, elle comporte des mesures pour pousser les épargnants à investir dans des actifs non cotés à travers les produits d’assurance vie et d’épargne-retraite. Plus précisément, les assureurs auront l’obligation d’introduire une part minimum d’investissement dans des actifs non cotés (ou private equity) dans les profils de gestion proposés sur leurs contrats.

Une part minimum d’investissement dans des actifs non cotés de l’assurance vie et du PER
Ainsi, les gestions pilotées / profilées des contrats d’assurances-vie (sauf les profils prudents) devront comporter une proportion minimum d’actifs non-cotés qui dépendrait de l’horizon de placement. Par exemple, un profil Equilibre (pouvant comporter jusqu’à 70% d’actifs risqués) devrait comporter au moins 4 % de private-equity et un profil Dynamique au moins 8 %. S’agissant du PER (plan épargne retraite), le profil Equilibre (le profil par défaut) devra comporter une part minimale d’investissement non coté comprise entre 3 % et 8 % en fonction de l’horizon de la retraite.

Pour rappel, la gestion pilotée consiste à déléguer la répartition et la gestion de son épargne à l’assureur : il s’occupe de choisir les supports qui composent l’allocation, dans le respect du profil investisseur de l’épargnant, et de réaliser les arbitrages en fonction des fluctuations des marchés financiers.

Une mesure qui suscite de vives réactions
Le « private equity » consiste à investir dans des entreprises qui ne sont pas cotées en bourse. Ce type d’investissement s’envisage sur le long terme car les entreprises non cotées peuvent mettre du temps pour se développer et atteindre leur plein potentiel. Bien que le private equity offre un potentiel de rendement élevé, le risque de perte en capital est assez important. Par ailleurs, ce sont des placements par nature peu liquides. C’est donc une classe d’actifs qui ne convient pas à tous les profils d’épargnants. C’est pour cette raison que la loi suscite de vives réactions, notamment parmi les associations de défense des épargnants telles que la Faider. En effet, à travers les gestions pilotées, les épargnants vont se voir imposer une part d’investissement en non coté. Ceux qui souhaite y échapper devront opter pour une gestion libre, un mode de gestion peu adapté aux épargnants non experts.

Un décret d’application devrait préciser les modalités de la loi industrie verte dont l’entrée en vigueur est prévue pour octobre 2024. Dans l’intervalle, les associations de défense des épargnants et certains acteurs du marché se mobilisent pour demander à Bercy d’assouplir les conditions.

Perso, je trouve ça scandaleux que l’état veuille nous imposer dans quoi on doit investir nos économies ! La situation de chaque épargnant est différente et dépend de son appétence au risque. Déjà que les sommes qu’on investit sont ce qu’il reste après avoir subi des prélèvements de toutes sortes (charges sociales, impôts, etc.), alors je n’ai pas forcément envie de miser sur des fonds non cotés selon mon horizon de placement, quel qu’il soit. L’état va-t-il nous rembourser les pots cassés en cas de tuile (fort probable) sur ces fonds ? Non ! Par contre, prélever un impôts sur les plus-value, ça oui, il sait le faire. Alors qu’il ne vienne pas imposer où le commun des mortels doit placer son épargne. Il faut que ça reste un choix (qu’il peut inciter s’il veut, mais pas imposer).

Assurance-vie et PER : Jusqu’à 15% minimum en non côté dans les gestions pilotées ! (quantalys.com)

Après le bullshit intégral de tous les fonds et indices de type ESG / SRI / PAB et compagnie (qui reposent sur des notations stupides et non harmonisées, qui entraînent une sous diversification des investissement et qui n’ont strictement aucun impact sur les sociétés en question car étant échangés sur le marché secondaire), voilà maintenant que le régulateur « impose » du private equity « vert » : là c’est le pompom.

Notre pays est face à un énorme défi pour que chacun se prenne en main au niveau de ses investissements pour palier au système de retraite par répartition qui est condamné (la France est le SEUL pays qui refuse la capitalisation par idéologie et ignorance), et au lieu d’éduquer et de former les masses, on en est encore à administrer l"épargne des particuliers … incroyable.

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Les décrets d’application ayant été publiés (un peu en « douce » avant la démission du dernier gouvernement et les vacances d’été), les contrats d’AV et de PER devront donc intégrer variable une part de non coté dans les contrats en gestion pilotée.

Si à 60 ans, j’ai encore ouvert l’année dernière 2 contrats d’AV et 1 PER en gestion pilotée, avec comme horizon de placement 10 ans pour les AV en profil dynamique, je ne vois pas d’un bon œil l’arrivée « imposée » du non coté dans mes contrats. Je considère ce placement trop risqué sur ma durée d’investissement restante. Pour échapper au non coté imposé, il faudrait que je modifie mes profils de risque à « prudent », ce qui ne ma parait pas judicieux avec un horizon de 9 à 10 ans encore devant moi.

D’autant que je considère que cette obligation va soudainement flécher des montants importants vers le non coté, un flux d’argent massif qui a toutes les chances de ne pas être toujours utilisé à bon escient par les gestionnaires (un peu comme le flux d’argent massif sur les SCPI lorsque les taux étaient très bas et qui a trop souvent été très mal investi, avec les résultats que l’on connait aujourd’hui).

Quelle est votre stratégie à ce sujet ?
Vous laissez faire en espérant qu’il n’y aura pas (trop) de casse ? Ou parce que vous avez un horizon de placement encore important devant vous (auquel cas, ça peut être une opportunité)?
Vous fermez tous les contrats en gestion pilotée ?

Franchement ça change quoi?
tout ça ne touche que les contrats en gestion pilotée… vous vous faites déjà imposer les volontés de l’assureur qui en plus de vous prélever des frais de gestion supplémentaires, vous met sur des placements qui lui rapportent un max de rétro-commissions…
En gestion pilotée, vous recherchez la performance et rien d’autre, peu importe le contenu (sinon vous seriez en gestion libre) donc du private equity en plus ou pas c’est pareil

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