Assurance vie toujours moins pour les assurés

Assurance-vie : toujours plus de côté, toujours moins pour les assurés

Tandis que le rendement des fonds en euros a encore diminué en 2020, les provisions pour participation aux bénéfices ont proportionnellement encore augmenté.

Le taux moyen officiel de rendement des supports sécurisés, les fonds en euros, des contrats d’assurance-vie pour l’année 2020, a enfin été arrêté par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) dans une enquête publiée cet été. Il s’établit à 1,28%, en diminution par rapport à 2019 (1,46%) et depuis de nombreuses années. Il affiche toutefois un taux (0,8%) net d’inflation le plus élevé depuis trois ans. Une piètre consolation quand on sait que l’évolution des prix à la consommation est repartie à la hausse pour atteindre 1,5% sur un an en juin 2021.

Ce recul du taux servi aux souscripteurs s’explique par les faibles intérêts tirés des placements des assureurs, en particulier les emprunts d’Etats ou d’entreprises qui représentent une bonne partie des produits que les compagnies doivent réglementairement détenir. « La rentabilité des portefeuilles s’érode chaque année à cause du renouvellement des obligations arrivant à échéance et l’investissement d’une partie des primes nettes encaissées sur des titres à rendements sensiblement plus faibles voire négatifs en 2020 », écrivent les auteurs.

Le temps long
Le taux de rendement de l’actif, c’est-à-dire ce que le capital global a rapporté net de charges, ne s’élève ainsi qu’à 2,1% en 2020 (contre 2,6% en 2019). La différence avec le taux servi aux titulaires d’un contrat s’explique par une ponction temporaire décidée par l’assureur appelée provision pour participation aux bénéfices (PPB). Cette PPB a pour but de lisser les gains au fil des ans, de leur donner – en théorie – un peu plus de gras les années de vache maigre comme l’année passée.

Seulement, les assurés seront sans nul doute surpris d’apprendre que la PPB a encore augmenté en proportion en 2020, pour la neuvième année consécutive. Son cumul s’élève ainsi à 5,1% de l’encours de l’assurance-vie, contre 4,7% en 2019. Une augmentation sans nul doute liée à la nouvelle possibilité de comptabiliser cette tirelire dans le calcul de solvabilité de l’assureur. Cependant, l’effet reste le même : l’assuré ne verra pas la couleur de cet argent, du moins pas tout de suite, car les compagnies ont pour obligation de le reverser sous huit ans. Cela, alors qu’il « représente quatre années pleines de revalorisation », indique l’étude. Autrement dit, il y a de quoi offrir avec cette PPB, chaque année jusqu’en 2024, le taux moyen de 2020 (1,28% pour rappel), avant de l’épuiser
Peut-être que les compagnies devront se résoudre prochainement à se montrer plus généreuses toutefois, car, selon les auteurs, la « baisse du taux de rendement de l’actif pourrait se poursuive à un rythme d’environ -15 points de base par an à horizon 10 ans ». Cela amènerait le taux de rendement de l’actif à 1,1% en 2028. L’assurés toucherait donc moins, peut-être quelques centimes, dans l’hypothèse où les assureurs continueraient à prélever une PPB sans reverser plus.

Malgré toutes ces mauvaises nouvelles pour les épargnants, cela ne suffit pas encore à les dissuader d’investir dans leur contrat. Si l’assurance-vie a souffert du premier et du deuxième confinement, elle enregistre un nouveau record d’encours en 2021 (1.840 milliards d’euros en juin, selon la fédération) et retrouve des niveaux de versements comparables à l’avant-crise. « Malgré la baisse des taux de revalorisation, l’assurance-vie individuelle reste attractive, bénéficiaint d’une fiscalité favorable, d’un capital garanti à tout moment et dur rendement annuel définitivement acquis », résument les auteurs.

Bonjour,

Logique de mettre une PPB de coté pour l’avenir. Les taux obligataires étant nuls, il faut continuer à faire vivre les fds en euros aussi longtemps que possible. Sinon tout le monde retire et ça s’écroulera malgré la loi Sapin 2.