Assurance-vie ou Livret A : lequel est le plus rentable?

Avec la baisse des rendements des fonds en euros, les performances de l’assurance-vie se rapprochent de celles du Livret A. Comment faire son calcul pour déterminer le plus rentable ?

Les deux placements préférés des Français, l’assurance-vie et le Livret A sont au coude à coude en terme de rémunération cette année. Les rendements des fonds en euros (garanti et sans risque) de l’assurance-vie sont sensiblement orientés à la baisse pour 2011 et devraient s’établir en moyenne autour de 3 %. Le Livret A, lui, va rester rémunéré à 2,25 % au 1er février. A première vue, la différence se fait en faveur de l’assurance-vie avec 75 points de mieux. Mais, à y regarder de près , c’est moins évident. Explications.
Les prélèvements sociaux

Le taux du Livret A est net de chez net. Ce qui signifie que quand on vous annonce 2,25 %, vous les percevez vraiment. Il ne supporte ni impôt, ni prélèvements sociaux. Le rendement de l’assurance-vie, est lui, net de frais de gestion, mais pas de taxe ou de fiscalité. Pour l’impôt, tout dépend du moment où vous sortez, il varie de 35 % (avant 4 ans), à 15 % (entre 4 et 8 ans) et 7,5 % après 8 ans. Vous pouvez aussi opter pour la taxation à l’impôt sur le revenu, ce qui est évidemment avantageux si vous n’êtes pas imposable. Mais les prélèvements sociaux de 13,5 % sont, eux, désormais prélevés tous les ans sur les gains dégagés par votre fonds en euros. En clair, après les 13,5 %, une performance annoncée à 3 % net, retombe à 2,60 % (2,595 % précisément).
Les frais d’entrée

Ce n’est pas tout. Encore une fois le taux de l’assurance-vie est net de frais de gestion _ ceux qui sont prélevés tous les ans sur l’ensemble de l’épargne (1 % au maximum) _, mais pas de frais d’entrée ! Ces derniers, nuls sur les contrats Internet, peuvent encore atteindre plus de 4 % dans un contrat classique (4,85 % maximum pour le contrat Arpèges d’AXA France par exemple, mais 2 % maximum pour le contrat Afer). Ces frais imputent également la performance, « mais plus la durée de détention est longue, plus ils sont amortis », explique Cyril Chartier-Kastler, fondateur et président du cabinet conseil Facts&Figures.

Imaginons cependant notre même contrat, toujours rémunéré à 3 %, soit à 2,60 % une fois les prélèvements sociaux retranchés. Si le contrat est détenu 8 ans, la durée fiscale optimale du produit, les frais prélevés à l’entrée s’étalent sur ces 8 ans (sur 20 ans, si le contrat est conservé 20 ans). Dans notre calcul, et avec des frais sur versement de 3 % par exemple, cela revient à retrancher encore 37,5 points par an sur le rendement (3 % de frais = 300 points/8 = 37,5 points par an). Soit au final, 3 % nets annoncés, mais 2,60 % après prélèvements sociaux et 2,22 % une fois les frais sur versements retranchés…2,22 % soit moins que les 2,25 % du Livret A. CQFD !

Bien sûr, tout dépend de la rémunération de votre contrat, certains affichant encore des taux alléchants en 2011 (3,90 % pour le compte Epargne Carac, 4,05 % à la MIF, 3,75 % pour Helios Sélection du Conservateur, etc. Lire tableau avec plus de 85 rendements), et des frais sur versements facturés. Exemple avec le contrat AFER. Le taux net pour 2011 est de 3,43 %, soit 2,97 % nets de prélèvements sociaux. Et avec des frais sur versements de 2 % (25 points si le contrat est conservé 8 ans), le taux ressort à 2,72 %.
Une philosophie différente

Le Livret A est un placement à court terme : entrée et sortie libres, sans frais aucun, mais…plafonné à 15.300 euros de versement par personne. Les enfants peuvent en détenir un, du coup, un foyer composé de quatre personnes, les deux parents et deux enfants, peut y placer jusqu’à 61.200 euros. L’assurance-vie, elle, n’est pas plafonnée, mais c’est surtout un placement à long terme, la fiscalité commençant à être intéressante au bout de 4 ans de détention, mais plus encore au bout de 8 ans, également très intéressant pour transmettre son patrimoine (il bénéficie de règles successorales généreuses). Les deux produits sont donc tout à fait complémentaires.

MIREILLE WEINBERG
Les echos

Sauf que dans notre cas, il n’y a pas de frais de versement, donc avec une rémunération à 3% on est à 2,6% après prélèvement sociaux soit toujours plus que le livret A.
Et avantage non négligeable, il est possible d’utiliser quelques UCs pour essayer de booster la rémunération. En les choississant bien, et sur la durée, ça limite les risques.

Sauf que si le gouvernement avait respecté la formule d’actualisation et compte tenu du niveau de l’inflation en 2011, le taux du Livret « A » aurait dû passer, au 1er février 2012, à 2,75%… Encore une promesse non tenue.

Et concernant le PEL, le gouvernement s’est empressé de dire, au mois de décembre 2011, que son taux ne bougera pas en 2012 et qu’il restera à son niveau le plus bas: 2.5%

Elles n’engagent que ceux qui y croient. A méditer dans 4 mois :). Et aussi bien se rappeler que les % sont cumulatifs : ceux qui n’ont pas été appliqué la dernière fois sont à cumuler avec ceux qui ne sont pas appliqué ce mois-ci :-). Et ainsi de suite. En revanche les baisses de taux ont bien été répercutées, elles, tout comme les augmentations de cotisations.

[quote=« syl20 »]

Et concernant le PEL, le gouvernement s’est empressé de dire, au mois de décembre 2011, que son taux ne bougera pas en 2012 et qu’il restera à son niveau le plus bas: 2.5% [/quote]

Avec les taux d’emprunt qui remontent, c’est bien la seule bonne nouvelle fiscale…

[quote=« falagar »]

Elles n’engagent que ceux qui y croient. A méditer dans 4 mois :)[/quote]

Sauf que là on ne parle pas de promesses mais de calcul, la formule de calcul qui a été modifié en 2008 lorsque Christine Lagarde était encore dans ce gouvernement.

Non non, il ne s’agit pas d’un bête calcul mais bien d’engagements pris lorsque l’ancien système a été supprimé (juste après les subprimes, faut-il le rappeler ?). Officiellement pour « plus de stabilité » et mieux permettre le financement du logement social (lequel était déjà en tête des priorités de nos dirigeants comme nous le savons tous :D). Officieusement pour pouvoir plus facilement patouiller dans la joie sans que le peuple ne comprenne rien.

Non, j’aurais mal compris à l’époque ? On ne cherchait pas déjà à nous enfumer ?

[quote=« falagar »]

Non non, il ne s’agit pas d’un bête calcul mais bien d’engagements pris lorsque l’ancien système a été supprimé (juste après les subprimes, faut-il le rappeler ?). [/quote]

Personne n’a parlé d’un bête calcul…

Bah, la nouvelle formule n’a rien de très complexe au fond.

C’est sans doute là une erreur d’ailleurs : avec un calcul plus alambiqué, l’enfumage aurait été moins visible ?

:wink:

Quoique le taux est sensé être fixé en fonction de valeurs connues, et là la BDF justifie le statu quo par une prévision de baisse de l’inflation. Ce n’est peut-être même pas de l’enfumage. Juste une dérogation à une règle. Comme on dit : les règles sont faites pour être enfreintes ;).