Assurance vie : Generali massacre le fonds en euros

Assurance vie : Generali massacre le fonds en euros

Publié le 27.09.2019 à 16h10 • Mis à jour le 27.09.2019 à 16h56 dans mieux vivre

Dans un contexte de taux d’intérêt négatifs sur les emprunts d’Etat, l’assureur Generali a annoncé des mesures radicales afin de limiter l’accès et l’attractivité de ses fonds en euros. Décryptage de ces décisions, avec l’oeil de l’épargnant.

par Aurélie Fardeau

Mercredi 25 septembre, le PDG de Generali France, Jean-Laurent Granier faisait savoir, par le biais des Echos, que l’assureur italien souhaitait tourner la page du fonds en euros. Crédit : Jaap Arriens/Sipa USA/SIPA

L’annonce a fait l’effet d’une bombe. Mercredi 25 septembre, le PDG de Generali France, Jean-Laurent Granier faisait savoir, par le biais des Echos, que l’assureur italien souhaitait tourner la page du fonds en euros dans un contexte de taux d’intérêt négatifs. En pratique ? La compagnie qui gère des contrats distribués par son réseau d’agents généraux, par les conseillers en gestion de patrimoine (Himalia notamment) et sur Internet via les courtiers et banques en ligne (Boursorama, ING, LinXea…) a annoncé plusieurs mesures sévères.

Tout d’abord, une baisse significative du rendement de ses fonds en euros. « Nous ne voulons pas donner l’illusion qu’il serait encore possible de servir un rendement à 1,50 % pour un contrat en fonds en euros alors que le taux sans risque est négatif », a dit le patron dans les colonnes du quotidien. L’an dernier, l’assureur avait servi entre 1,44 % (fonds Elixence) et 2,45 % (fonds Euro Innovalia – un fonds à dominante immobilier, qui va par ailleurs fermé).

Generali est en mesure de servir un rendement de 1,50%

En parallèle, des réserves seront faites afin de « protéger l’épargne accumulée de nos assurés dans la sérénité et sur la durée », a indiqué Jean-Laurent Granier. Rappelons que fin 2017, la provision pour participation aux bénéfices (les fameuses réserves) de Generali Vie se montait à 2,71 %, selon les données de Good Value for Money. En ajoutant les plus-values latentes (non concrétisées) et la réserve de capitalisation (plus-values réalisée), le chiffre monte à 9,22 %. Indiquons en outre que le taux moyen de rendement des actifs détenus par la compagnie Generali Vie sur 2018, s’est monté à 3,08 % (avant prélèvement des frais de gestion et mises en réserve). Comprenez donc que Generali est tout à fait en mesure de servir un rendement de 1,50 % mais que la compagnie ne souhaite pas le faire. D’ailleurs, elle avait déjà commencé à couper le robinet ces dernières années, notamment sur Eurossima, le fonds en euros dédié aux contrat Internet. A 1,65 % l’an dernier, le support avait en effet perdu de sa superbe.

Durcissement des contraintes d’accès au fonds en euros

Autre mesure choc : les versements sur le fonds en euros seront limités à 40% du total. Une contrainte d’accès déjà existence dans de nombreux contrats mais que Generali choisit de durcir drastiquement. Les conseillers qui vendent ces produits auront fort à faire pour concilier les contraintes imposées par la maison italienne et les impératifs liés au devoir de conseil, sur lequel l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) est très attentif. A noter que du côté des distributeurs Internet, on s’interroge pour savoir à quelle sauce ils vont être mangés. Si certains pensent être concernés par la mesure, d’autres estiment y échapper. Ainsi, Boursorama Banque assure ne pas imposer de limite d’accès. “On se prépare à toutes les éventualités mais nous n’avons pas de contraintes d’unités de compte pour accéder au fond en euros pour le moment, ni au 1er octobre”, indique Benoît Grisoni, directeur général de Boursorama.

A la place du fonds en euros, les assurés sont incités à se reporter sur les unités de compte et sur le fonds croissance (ou euro croissance) de la maison, dénommé G Croissance 2014 (0,01 % en 2018, 3,30 % annualisé depuis le lancement en 2015). Celui-ci diffère fortement du fonds en euros. En effet, adieu l’effet cliquet : sa garantie en capital n’est obtenue qu’à une échéance donnée, allant de 8 à 30 ans. De plus, cette garantie peut être modulée, de 80 à 100 %. Une sorte de fonds en euros light. Principal écueil de ce produit, il suppose – pour financer la part garantie – que l’assureur investisse dans des actifs extrêmement sûrs. Seule une petite partie peut être placée sur des marchés plus dynamiques. C’est pourquoi de nombreuses compagnies ont jusqu’à présent dédaigné ce produit, jugeant le contexte extrêmement peu propice à leur lancement.

Un assureur qui ne veut plus assurer

L’investissement dans les unités de compte est une autre solution. Derrière ce vocable se cachent tous les types de fonds investis sur les marchés et non garantis. Mais leur niveau de risque est extrêmement variable, comme le montre la liste des 15 supports les plus souscrits au sein des contrats de Generali sur les huit premiers mois de l’année. Un seul fonds d’actions est présent dans le lot, il s’agit de Comgest Monde. Parmi les autres supports, 9 produits sont essentiellement composés d’obligations…. Ces mêmes titres que l’on retrouve dans la composition du fonds en euros. Autrement dit, la compagnie n’a rien contre le fait d’investir l’argent de ses clients sur des titres de créances, tant qu’elle ne porte pas la responsabilité de la garantie en capital. En clair, voici un assureur qui ne veut plus assurer !

Les 15 supports les plus souscrits au sein des contrats de Generali (Collecte brute 2019 à fin août)

1 CAPIMMO (PRIMONIAL)
2 GF PIERRE (GENERALI INVESTMENTS)
3 H20 Multibonds SR (H2O)
4 H20 Adagio SR (H2O)
5 Tailor Epargne HYield 1-2C (TAILOR CAPITAL)
6 H2O Moderato (H2O)
7 SEXTANT Grand Large (AMIRAL GESTION)
8 COMGEST Monde (C COMGEST)
9 Tailor Epargne HYield 1-2 (TAILOR CAPITAL)
10 SCPI ALTIXIA Commerces (ALTIXIA)
11 H2O Adagio R (H2O)
12 M and G Optimal Income A (MG)
13 EUROSE C (DNCA INVESTMENTS)
14 PFO2 (PERIAL)
15 Fidelity Euro Cash Fund A (FIDELITY)

Enfin, en 15e position des UC les plus souscrites, un fonds monétaire, Fidelity Euro Cash Fund. Ce produit, très peu risqué, perd de l’argent chaque année car les titres dans lesquels il investit affichent, eux aussi et depuis belle lurette, des rendements négatifs. Pour limiter l’impact sur les performances, la plupart des gérants de fonds monétaires ont abaissé leurs frais de gestion. Une stratégie que Generali – qui facture entre 0,75 et 1 % par an sur ses fonds en euros – devrait étudier.

La Banque de France et l’ACPR appellent à « impérativement » baisser les taux servis sur les contrats d’assurance-vie…

Publié le 29 Octobre 2019

Les phrases-clés du discours de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France et Président de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) lors de la 11ème Conférence internationale de l’assurance.

La situation économique nous impose de garder des taux bas

J’entends, et je comprends vos inquiétudes relatives aux taux bas. Toutefois, il est important de ne pas perdre de vue la perspective à long terme.
Ce contexte d’incertitude prolongée impose la poursuite d’une politique monétaire accommodante. Ce serait un contresens de relever les taux aujourd’hui.
Nous prévoyons désormais que le taux plancher de la BCE demeurera à son niveau actuel de – 0,5 %, ou à un niveau plus bas, jusqu’à ce que les perspectives d’inflation convergent durablement vers un niveau suffisamment proche de, mais inférieur à 2 %.
La nouveauté n’est donc pas les taux bas, ni même les taux négatifs : elle est que ces taux bas vont durer et doivent durer compte tenu du refroidissement économique mondial.

Cet environnement de taux bas appelle vigilance…

Toutefois, et c’est un fait indéniable, puisqu’il est mécanique, les taux bas mettent sous pression le ratio de couverture du SCR des assureurs européens.
Depuis plusieurs années déjà, l’impact des taux bas sur la solvabilité des assureurs, et plus particulièrement ceux actifs sur des risques longs, constitue une priorité de contrôle du superviseur.
Dans ce contexte, j’appelle les organismes d’assurance à amplifier leurs efforts dans deux directions : la baisse des taux servis et la diversification des produits et du modèle d’affaires.
La baisse des taux de revalorisation – de 0,17 % ou 17 points de base en moyenne par an depuis 2011 – doit être poursuivie et amplifiée après avoir été interrompue l’an dernier.
Pour faire face à leurs engagements de long terme de façon sécurisée, les assureurs doivent – impérativement – répercuter la baisse du rendement de leurs placements sur la rémunération des contrats d’assurance vie. Or, les taux servis sur les contrats en cours sont aujourd’hui encore élevés : 1,8 % en moyenne.

… et adaptation

Seule la diversification des produits permettra de tenir l’exigence de rendement sur le long-terme. Les unités de compte (UC) représentent plus du quart des versements réalisés en septembre 2019, mais ne comptent que pour 7 % de la collecte nette.
Le devoir de conseil s’impose ici : il doit être personnalisé en fonction de chaque client et de sa situation, mais le bon conseil est rarement d’investir à 100 % en fonds euros, ou à 100 % en unités de compte.
Je fais donc appel à votre capacité d’innovation afin de promouvoir des offres qui pourraient construire, avec l’eurocroissance et l’épargne-retraite, une gamme de placements dont le risque est encadré, située entre les produits euros et les UC. Nous sommes prêts, à l’ACPR, à faciliter ces initiatives en soutenant les demandes d’aménagements réglementaires qui s’avéreraient nécessaires, et sans exclure des recalibrations de la fiscalité entre les différents produits.
Mais plus largement, dans une perspective de moyen terme, c’est le modèle d’affaires des assureurs vie qui doit être repensé.

« Au-delà des taux bas, l’assurance a donc un rôle essentiel à jouer dans ce monde qui, plus encore que d’être « de court terme », est en bouleversement majeur. Oui, ce monde a bien besoin d’assurance » conclut Villeroy de Galhau.

Bonjour,

J’ai un avis un peu dissonant. Ne faisons pas porter le chapeau aux compagnies d’assurance. La faute en revient aux banques centrales. Et à nous, Français par exemple, qui laissons déraper le déficit.

Personnellement, il y a belle lurette que je n’utilise plus le fonds en euros qui ne rapporte plus que 1 ou 2%/an.
A partir du moment où on a un multisupport avec des centaines de fonds à notre disposition, il y a de quoi trouver son bonheur.
D’après Quantalys, sur 8 ans, les fonds actions ont rapporté en moyenne 112% en France, 129% dans le Monde, 213% aux USA.

Et les fonds en euros : 20 à 30% sur 8 ans ! Mais ils vont forcément rapporter moins encore à l’avenir. Avec des taux français 10 ans actuellement à -0.3%, les assureurs seront obligés de verser des taux négatifs dans quelques années. A moins qu’on arrête les QE, mais ça n’en prend pas le chemin…

Si on ne veut pas investir dans les actions, le mieux va bientôt être de garder ses billets sous le matelas, ou d’acheter de l’or (mais là, c’est moins rentable que les actions et ça fluctue énormément).

Ce n’est que mon avis.
Bonne journée.

Bonjour Linxie,

Suite aux déclarations récentes de Generali, pourriez-vous nous apporter des précisions sur les points suivants:

  1. L’introduction de frais d’entrée sur les fonds euros: il y a bien longtemps, Linxea avait envoyé un courrier
    aux souscripteurs de Linxea Vie précisant que les frais du contrat étaient bloqués à vie. Cette disposition
    n’interdit-elle pas à Generali d’introduire des frais d’entrée sur les fonds euros de nos contrats?

  2. Le transfert de plus-values latentes des fonds euros vers les fonds euro-croissance: après avoir regardé en détail
    le document que Generali m’envoie à chaque début d’année, j’ai compris que les fonds euros disponibles sur
    le contrat Linxea Vie n’étaient pas concernés (du moins à fin 2018). Pouvez-vous confirmer mon interprétation?

  3. L’obligation d’un pourcentage minimal d’UC pour tout versement sur les fonds euros: cette disposition existe déjà
    pour Netissima (30%), pas pour Eurossima. Est-elle envisageable pour Eurossima ou interdite contractuellement?
    Et s’agissant de Netissima, si le pourcentage d’UC requis devait augmenter, avez-vous la possibilité de limiter cette
    augmentation en négociant avec Generali?

  4. La baisse des rendements des fonds euro: il me semble que Generali est déjà leader dans ce domaine (avec
    des baisses plus marquées que chez Spirica ou Suravenir ces dernières années). Comment comprenez-vous l’offre
    de bonification du rendement de Netissima en fonction du pourcentage d’UC détenues faite il y a quelques mois
    à la lumière des annonces récentes?

Merci d’avance pour vos réponses.

Tigre

C’est peut-être le moment de tourner la page Generali !

Attendons de voir ce qu’en dit Linxie
Le patron de Générali nous fait le coup
Du baton et de la carotte
Mais cela reste du déclaratif
Peut être en saurons nous davantage
Pour prendre la mesure des choses
Par son biai…

On peut comprendre que les taux négatifs posent des problèmes aux assureurs et en poseront à l’avenir surtout. Mais Generali annonce des mesures brutales et maladroites, unilatérales (la baisse des fonds euros devrait s’accompagner aussi d’une baisse des frais ) et font que non seulement les fonds euros ne rapportent presque plus rien mais deviennent relativement risqués. Pour faire fuir les clients il n’y pas mieux. Que reste-t-il aux AV ? La relative liquidité, par rapport à l’immobilier, et les avantages successoraux. PEA et CTO sont plus intéressants pour les actions, etf ou fonds actions.

Tout simplement

Je regarde les uc et Générali a :
déja en portefeuille et en renforcement
Vanguard Us Opportunities même si cette année Franklin fait mieux
Bgf Global allocation A2

J’attends une belle opportunité
Morgan Opportunity le meilleur fonds actions croissance
Jpm Emerging Market

A vendre
H2O Multiequities que je retrouve sur mes autres contrats
Gemequity

Bonne soirée

Antoine Delon (PDG de Linxea) donne son avis sur le fonds en euros…
Publié le 9 Octobre 2019

Antoine Delon, PDG de Linxea

Fonds en euros, un appel à la responsabilité

Voilà que certains assureurs sont venus prédire au début de l’automne la mort du fonds en euros. Allant même à annoncer un écroulement des rendements pour cette
année.

Cette charge agressive est une posture.

Car rassurons-nous le fonds en euros est bien vivant, c’est toujours la pierre angulaire de l’assurance vie.

Preuve en est, les épargnants sont au rendez-vous, fidèles à un placement combinant liquidité, garantie et rentabilité avec un certain brio. Mais ils sont lucides, sachant bien que la réduction des rendements est logique et qu’elle va se poursuivre. Ce n’est pas nouveau, les taux obligataires baissent depuis plus de quinze ans, les fonds en euros aussi. Faut-il rappeler que le rendement moyen était de 4% en 2008 contre 1,80% l’an dernier ?

Bien sûr, les conditions de marché sont aujourd’hui inédites, avec des taux obligataires négatifs sur certains titres d’État. Pour autant, le fonds en euros peut continuer à
jouer son rôle d’amortisseur. Il le doit aussi, tant sa pérennité est un préalable pour envisager une diversification de son capital sur d’autres supports. Cette pédagogie
est du ressort des courtiers, de notre responsabilité.

Mais que les épargnants se rassurent, ils pourront toujours s’appuyer sur le fonds en euros en 2020.

Alors, le regard droit, fixe, on rappellera aux compagnies va-t-en-guerre que d’autres ont su gérer le virage des fonds en euros avec efficacité, sans écraser les taux servis. Que les marchés financiers sur lesquels ils investissent ne se limitent pas aux obligations d’État. Que les réserves accumulées depuis près de dix ans pèsent aujourd’hui 4,30% de rendement, de quoi faire face.

Surtout, que les épargnants sont libres. Nuire au fonds en euros, c’est scier non pas la branche mais le tronc de l’assurance vie.

La donne est donc simple. L’épargnant attend du calme et de la pédagogie. L’épargne des Français impose beaucoup de précaution et de responsabilité de la part des
assureurs. Invitons ces derniers à relire Churchill pour qui « la responsabilité est le prix à payer du succès ». Avec 1 765 milliards d’euros sous gestion, l’assurance vie est un
joyau unique, le poumon de l’épargne en France.

Bon ok je ne mets pas tous les mois 500KEuros et pour Suravenir opportunités pas de changement…

Il serait intéressant pour le contrat Vie de faire dans la rubrique Club patrimonial la comparaison graphique entre différents fonds, sur différentes périodes, qui ont une faible volatilité
ex : sextant Grand large, M&G Optimal, …

Bonne soirée

Bonjour à tous et à Linxie

D’accord complet avec M.DELON de Linxea

J’ai vidé hier 50% de mon PEA Numéraire et je referai avant la fin de l’année 50% de la somme restante

Les sommes seront versés sur Générali avant le 31/12/2019 sauf si mais je n’y crois pas vous arrivez à négocier avec Suravenir les 2 fonds suivants :

BlackRock Global Funds - Global Allocation Fund A2 LU0072462426

Morgan Stanley Investment Funds - Global Opportunity Fund A (EUR) : LU0552385295

A bientôt et bon dimanche

Effectivement les assureurs ne veulent plus faire leur métier visiblement.

Un bon article que j’ai trouvé , ca résume bien la situation.

Bonjour tigre,

Je vais tenter de répondre à vos interrogations.

  1. Effectivement, les frais sont bloqués à vie sur les contrats LINXEA VIE. Generali a mentionné l’introduction de frais d’entrée comme un projet éventuel mais sur notre contrat cela risque d’être très difficile à mettre en place.

  2. Je vous confirme qu’aucune des plus-values latentes des fonds euro Eurossima et Netissima disponibles sur LINXEA VIE n’ont à date été transférées vers le fonds Gcroissance.

  3. Rien n’interdit contractuellement d’intégrer un pourcentage d’UC minimum sur le fonds euro Eurossima. Ce point fait partie de nos échanges avec Generali.

  4. L’opération de bonification du taux de PB sur Netissima prévue sur 2019 et 2020 est une mesure d’accompagnement dans le maintien ou l’orientation de votre épargne en Unités de Compte. Generali souhaite en effet vous accompagner dans la construction d’une stratégie patrimoniale répondant à des objectifs définis de performance et de durée. Compte-tenu de l’environnement durable de taux bas négatifs, une allocation en fonds euros trop élevée ne pourra pas produire de rendement élevé.

Voici la position de Generali :
« Nous connaissons aujourd’hui un environnement de taux d’intérêt négatifs que nous pensons durable.
Sans remettre aucunement en cause l’intérêt de l’assurance-vie, ce phénomène ne permettra plus à l’investissement en fonds euros de tenir à l’avenir sa promesse d’offrir simultanément garantie de capital, performance et liquidité journalière.
Nous mettons en place des mesures préventives en matière de souscription ou de conditions d’entrée pour tout nouveau flux sur nos fonds euros. C’est l’intérêt de nos assurés, afin d’offrir à l’épargne déjà constituée et déjà investie le meilleur niveau de protection dans le temps : il s’agit de protéger le patrimoine actuel et de limiter les effets de dilution dus aux nouveaux flux. »

LINXIE

Moi, je tiens à saluer la réaction des assureurs.
J’espère que les AM en actifs immobiliers auront le même courage

Il me semble difficile de reprocher quoi que ce soit à l’actif en euros qui, depuis des décennies, a tenu ces trois promesses :

  • la liquidité à tout moment
  • une performance systématiquement au dessus des taux sans risques
  • un effet cliquet sur cette performance

Les assureurs, en tant que gérant et principale contrepartie de ces promesses, ne font que s’adapter à des conditions de marché ubuesques.
Mais clairement, le Fonds euros n’est pas mort, il va désormais être une composante de l’allocation dans une enveloppe de détention longue qu’est l’assurance vie.
Tout comme on ne met pas tout sur un Fonds, je pense qu’il ne faut pas tout miser le Fonds euros non plus… ça n’est que mon avis.

Au plaisir d’échanger

Assurance vie : la « mort » du fonds euros en 8 questions

Fonds en eurosGeneraliSuravenirCourtierCrise
• Par Benoît LETY
• Publié le vendredi 4 octobre 2019 à 07h00
• 3 commentaires
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© Yingko - Fotolia.com
L’heure est grave : face au taux bas, gendarmes financiers et assureurs annoncent la fin du « fonds euros roi ». Des déclarations à prendre au pied de la lettre ? Va-t-on enterrer le fonds en euros ? Comment réagir à la nouvelle donne ? Eléments de réponse, en 8 questions.

1 – Le fonds en euros est-il vraiment « mort » ?

Non ! La phrase choc a été prononcée par Jean-Laurent Granier, PDG de Generali, dans Les Echos : « Le monde du fonds euros roi est terminé ! » Quelques jours plus tôt, le vice-président du gendarme banque-assurance (ACPR), Bernard Delas, conseillait aux épargnants de « renoncer aux produits en euros ». Sur cette base, le message renvoyé au grand public est : « le fonds en euros, c’est fini ». Un séisme, puisque plus de 70% des versements en assurance vie se font encore sur le fonds en euros, support sécuritaire et rémunérateur (1,83% en 2018 en moyenne).
« Ces déclarations, on les entend chaque année ! »
Mais ce n’est pas la première fois que le support majeur de l’assurance vie est envoyé à la morgue : « Toutes ces déclarations, on les entend chaque année ou presque ! Le fait que le monde du 100% fonds en euros est terminé, on le sait depuis longtemps !, s’agace Antoine Delon, président du courtier Linxea. Je n’apprécie pas que l’on sème la terreur. » Un constat, toutefois : le message est plus alarmiste que ces dernières années. Et les prises de position s’avèrent plus radicales et plus crispées. Exemple : le président de l’association d’épargnants Afer, Gérard Beckerman, « ne partage en aucune mesure les positions de M. Granier », et affirme à l’AFP renouveler « sa confiance dans les fonds euros ».

2 – Pourquoi le discours des assureurs est-il si alarmiste ?
En 2019, les taux des marchés monétaires ont encore baissé… Cet été, les taux des emprunts d’Etat à 10 ans (TEC10) sont passés pour la première fois sous la barre de zéro ! « Il y a parfois un décalage très fort entre la perception qu’ont les Français de leur épargne, et la réalité des marchés financiers », insiste Valéry Jost, associé du cabinet Forsides. « En 2008, nous avons affronté une crise majeure et certains épargnants de la baisse, pourtant très faible, de rendement du fonds en euros… En 2019, nous faisons face à une véritable rupture de modèle : les taux négatifs, c’est totalement inédit ! Paradoxalement, conserver de la valeur suppose d’en perdre un peu. »
« Les taux négatifs, c’est totalement inédit ! »

Bernard Le Bras, président du directoire de l’assureur Suravenir, explique dans un entretien à MoneyVox être contraint de revoir sa stratégie, en partie basée sur des fonds en euros rémunérateurs : « Le TEC10 est à -0,25% fin septembre, et c’est ce chiffre qui servira de photographie pour nos ratios de fonds propres Solvabilité 2 [normes européennes pour les assureurs, NDLR]. Ces données peuvent sembler abstraites mais cela signifie que la richesse future est négative. Si je garantis un capital entrant sur un fonds en euros, je sais que la valeur de ce capital va diminuer dans les années à venir, alors que je dois garantir le montant versé à l’épargnant… Dans ces conditions, il n’est pas possible de commercialiser éternellement du fonds en euros, du moins pas comme aujourd’hui. »

3 – Le fonds en euros n’est-il pas censé être préservé des soubresauts de l’économie ?

Les actifs financiers présents sur l’ensemble des fonds en euros continuent de rapporter de l’argent ! Le rendement brut (pas celui servi aux épargnants) a grimpé à 2,82% l’an dernier, selon le cabinet Facts & Figures. Le même cabinet estime les réserves (PPB) stockées par les assureurs à 3,83% supplémentaires. Presque trois fois plus qu’en 2012 ! Autrement dit, les assureurs ont assuré leurs arrières…
« Certains n’ont pas peur que leurs clients fuient l’assurance vie… »
Antoine Delon, de Linxea, dénonce une communication trop alarmiste : « Certains assureurs n’ont pas peur que leurs clients fuient l’assurance vie… ». Leur objectif : éviter toute nouvelle collecte nette sur le fonds en euros, car les « vieux » actifs financiers du fonds sont rentables, pas les nouveaux. Il s’agit donc d’éviter que le fonds ne grossisse. « Aujourd’hui, pour certains assureurs cela devient plus risqué d’accepter de nouveaux clients générant de fortes pertes sur les richesses de la collectivité, plutôt que de ne pas avoir de nouveaux clients », reconnaît Arnaud Cohen, président du cabinet Forsides.

4 – Quels sont les risques pour les épargnants ?

« Le risque principal est que la richesse accumulée sur les fonds en euros commence à décroître et ne permette plus d’assurer la transformation de l’industrie », décrypte Arnaud Cohen. « C’est ce qui se profile si les assureurs ne réagissent pas immédiatement. Le deuxième risque est une raréfaction brutale de l’offre de fonds en euros, alors que la transition peut être progressive. »

5 – Quelle contrainte nouvelle pour les épargnants ?

Les assureurs doivent freiner toute entrée sur leur fonds en euros. Principale mesure : des conditions d’accès restreintes. Generali compte contraindre tout épargnant à investir 60% d’un versement sur les unités de compte (UC), des supports plus risqués que les fonds euros. Quand ? « Début 2020 est réaliste », répond Generali à MoneyVox, en confirmant qu’il compte l’appliquer à l’ensemble des contrats.
Restrictions chez Generali : « Début 2020 est réaliste »
Crédit Agricole Assurances, leader du marché, esquisse dans L’Agefi des contraintes d’accès plus ou moins fortes selon les profils de clients. Selon Marchés Gagnants, l’Afer et Aviva n’acceptent désormais les ouvertures de contrats de plus de 100 000 euros que si 30% de l’épargne est investie en UC. Ce type de conditions pourrait se généraliser. Y compris au « premier euro », pour les plus petits versements, comme envisage de le faire Suravenir à court terme.

6 – Est-il encore possible de miser à 100% sur un fonds en euros ?

En théorie, les contrats où vous pouvez investir à 100% sur le fonds en euros sont encore nombreux, y compris sur l’assurance vie en ligne. Et les assureurs ne peuvent pas toujours vous contraindre à orienter vos versements vers les UC : tout dépend des termes de votre contrat.
« On risque de créer un effet de panique »
Par ailleurs les annonces se limitent à ce stade à de simples déclarations d’intention : « Le seul élément concret que l’on a reçu de la part de nos 4 partenaires assureurs, c’est que Generali compte baisser très significativement la rémunération de ses fonds en euros en 2019. Rien de plus », affirme Antoine Delon, de Linxea. « Il y a un exercice de communication visant à repousser les clients du fonds en euros. C’est contre-productif : on risque plutôt de créer un effet de panique et d’attirer des versements en masse sur le fonds en euros fin 2019, comme pour les soldes ! »
Mais attention : les fonds euros les plus accessibles sont rarement les plus rémunérateurs. Et si un assureur est contraint d’accepter un versement sur le fonds à capital garanti, il reste ensuite libre de servir un taux d’intérêt au plus bas…

7 – La rémunération du fonds en euros va-t-elle s’écrouler en 2019 ?

Le « plan com’ » est ficelé : les assureurs annoncent les uns après les autres une forte baisse du rendement servi pour l’année 2019. Histoire de préparer les esprits. Dans son baromètre annuel de l’épargne vie, Facts & Figures annonçait déjà une baisse de « 0,30 à 0,40 point », ce qui abaisserait le rendement moyen à près de 1,40%.
Vers une baisse de « 0,30 à 0,40% » ?
Aucune raison de « paniquer », toutefois, pour Valéry Jost, de Forsides : « L’industrie s’est organisée pour que les rémunérations du fonds en euros restent positives pendant au moins plusieurs années. Mais les assureurs doivent réagir vite pour éviter un choc plus brutal. »

8 – Quelles alternatives au fonds en euros sont disponibles ?

« Di-ver-si-fier », répondent en chœur les acteurs du secteur quels qu’ils soient. « Nous avons un système d’épargne qui est sain : le fonds en euros est un produit extraordinaire, assez rentable pour un support sans risque, mais il doit être utilisé avec parcimonie ! », explique ainsi Antoine Delon, président du courtier en ligne Linxea. « Nous expliquons déjà à nos clients que s’ils veulent profiter d’un bon fonds en euros, il ne faut pas y miser 100% de son épargne. Les fonds les plus accessibles ne sont pas les plus rémunérateurs. » Sur quelles UC investir la part non-versée sur le fonds en euros ? « Par exemple, on peut mettre jusqu’à 10% d’un contrat sur des UC immobilières », juge le courtier, auxquelles il convient alors d’ajouter une poignée d’UC en actions européennes, une autre en actions internationales, etc. Les assureurs, eux, vont surtout chercher à rendre leurs options de gestion pilotée de plus en plus attractives.
Voir une sélection de contrats où le 100% fonds en euros est (

En savoir plus sur Assurance vie : la « mort » du fonds euros en 8 questions

Assurance vie : nuire aux fonds en euros, c’est dangereux !

Après les sorties remarquées d’assureurs, au premier rang desquels Generali, sur l’avenir de l’assurance vie et plus particulièrement celui du fonds en euros, Antoine Delon, PDG de Linxea, tient à rappeler que le fonds en euros n’est pas mort, bien au contraire. Nuire au fonds en euros c’est jouer un jeu dangereux avec le poumon de l’épargne en France.
Voilà que certains assureurs sont venus prédire au début de l’automne la mort du fonds en euros. Allant même à annoncer un écroulement des rendements pour cette année.

Cette charge agressive est une posture. Car rassurons-nous le fonds en euros est bien vivant, c’est toujours la pierre angulaire de l’assurance vie. Preuve en est, les épargnants sont au rendez-vous, fidèles à un placement combinant liquidité, garantie et rentabilité avec un certain brio.

Un rôle d’amortisseur

Mais ils sont lucides, sachant bien que la réduction des rendements est logique et qu’elle va se poursuivre. Ce n’est pas nouveau, les taux obligataires baissent depuis plus de quinze ans, les fonds en euros aussi. Faut-il rappeler que le rendement moyen était de 4% en 2008 contre 1,80% l’an dernier ?
Bien sûr, les conditions de marché sont aujourd’hui inédites, avec des taux obligataires négatifs sur certains titres d’État. Pour autant, le fonds en euros peut continuer à jouer son rôle d’amortisseur.
Il le doit aussi, tant sa pérennité est un préalable pour envisager une diversification de son capital sur d’autres supports. Cette pédagogie est du ressort des courtiers, de notre responsabilité.
Mais que les épargnants se rassurent, ils pourront toujours s’appuyer sur le fonds en euros en 2020.
Les assureurs ont de quoi soutenir les rendements

Alors, le regard droit, fixe, on rappellera aux compagnies va-t-en-guerre que d’autres ont su gérer le virage des fonds en euros avec efficacité, sans écraser les taux servis.
Que les marchés financiers sur lesquels ils investissent ne se limitent pas aux obligations d’État. Que les réserves accumulées depuis près de dix ans pèsent aujourd’hui 4,30% de rendement, de quoi faire face. Surtout, que les épargnants sont libres.

Nuire au fonds en euros, c’est scier non pas la branche mais le tronc de l’assurance vie.
La donne est donc simple. L’épargnant attend du calme et de la pédagogie. L’épargne des Français impose beaucoup de précaution et de responsabilité de la part des assureurs.
Invitons ces derniers à relire Churchill pour qui «la responsabilité est le prix à payer du succès».
Avec 1.765 milliards d’euros sous gestion, l’assurance vie est un joyau unique, le poumon de l’épargne en France.
À chacun de l’assumer.

Le revenu 10 octobre

Pourquoi Générali, alors qu’ils annoncent une baisse des taux???

Et non ce n’est pas que Generali, tour à tour tout les assureurs sortent les mêmes arguments. Maintenant c’est Bernard Le Bras, patron de Suravenir qui sort du bois…