La stratégie de La Financière de l’Echiquier pour faire face à l’inflation…
Publié le mercredi 16 février 2022
Après une année marquée par le covid et les perturbations économiques, les marchés ont fait face à des changements brusques de tendance. Une année moins évidente pour une approche de « stock picking », chère aux yeux de La Financière de l’Echiquier. Faisant face à une année marquée par l’inflation, quelles perspectives et quelle stratégie envisager pour 2022 ?
Réponse avec Olivier de Berranger, Stéphanie Bobtcheff et Rolando Grandi
Macroéconomie et stratégie de marchés
Les bonnes nouvelles sanitaires concernant le variant Omicron, plus contagieux mais moins létal, ont rassuré les marchés et ne devraient pas entacher les perspectives de croissance pour l’année 2022.
Olivier de Berranger, directeur de la gestion d’actifs, identifie quatre facteurs soutenant la reprise économique :
L’inflation sera en revanche l’un des thèmes majeurs pour l’année à venir, ayant franchi la barre des 7% aux États-Unis, soit des niveaux plus vus depuis des décennies. Le gérant craint que certains facteurs conjoncturels, comme le prix du logement ou les tensions dans le secteur du transport, deviennent structurels. Le vieux continent souffre lui aussi de la hausse des prix (+5%), avec une augmentation des prix à la production de plus de 20% sur 2021.
Quelques facteurs semblent toutefois modérer ce risque inflationniste. Le prix de l’énergie tend à se stabiliser (pétrole et gaz notamment) et le secteur des transports maritimes, point clé des goulots d’étranglement en 2021, est en phase de décongestion. Corollaire de l’inflation, les banques centrales (dont la taille du bilan a augmenté de 50% par rapport à son niveau pré-covid) ont durci le ton et abandonnent progressivement leur politique accommodante.
Le gérant voit cependant une bonne performance du marché actions pour 2022, à contrario des actifs sans risque. Certes la valorisation demeure très élevée outre-Atlantique mais ce n’est pas le cas du marché européen qui reste très attractif avec une croissance bénéficiaire robuste. En outre, pour Olivier de Berranger « les investisseurs sont modérément optimistes », gage de meilleures performances selon lui. Des marchés trop optimistes et sur-investis renforceraient la perspective d’une « bulle spéculative » sur le marché actions. Côté obligataire, l’année s’annonce difficile. Le gérant préconise d’abandonner les emprunts d’Etats et se concentrer sur d’autres classes d’actifs comme les subordonnées financières ou les obligations convertibles. Un seul mot d’ordre est à retenir pour 2022 : éviter la duration.
Actions Européennes, quelle vision pour 2022 ?
Stéphanie Bobtcheff, responsable des stratégies small et mid caps européennes, préconise une approche prudente. Dans un environnement où les taux se tendent, il faut prêter une attention particulière aux valorisations, avec par exemple un allègement sur les actifs à duration longue. Quelques belles opportunités sont à noter, notamment du côté d’entreprises dont le cours de bourse a dévissé mais qui conservent de solides fondamentaux et de véritables perspectives de croissance.
Si la performance de 2021 était en demi-teinte, Stéphanie Bobtcheff reste « convaincue qu’un positionnement sur des valeurs de qualité avec un fort potentiel de croissance et des valorisations raisonnables sera payant ».
Actions internationales et thématiques
Pour Rolando Grandi, gérant d’Echiquier World Next Leaders, « rester dans les thématiques qui façonnent l’avenir et donc les entreprises qui le permettent est une stratégie gagnante sur la durée ». Les thématiques de transformation digitale et de transition énergétique, malgré une forte volatilité, sont une forte conviction sur le long terme. Le gérant est donc optimiste pour 2022 avec un vivier d’entreprises bénéficiant d’une bonne croissance. De plus, ces valeurs sont relativement bien protégées contre l’inflation, le digital étant peu dépendant du prix des matières premières.