Amundi AM voit une poursuite du QE

Le cabinet de gestion Amundi a tenu ce matin un point presse, axé sur les conséquences, les risques et les opportunités des marchés surliquides. Au centre du débat, l’action des banques centrales et la pérennité du quantitive easing.

Les gestionnaires d’Amundi restent prudents dans le contexte actuel, marqué par le pari des investisseurs sur les banques centrales. Le tassement des primes de risque « va faire de la chasse au spread un sport national » affirme Pascal Blanque, directeur de la gestion d’Amundi Group, avant de rappeler que la préservation du capital et les taux réels négatifs étaient deux autres facteurs prédominants sur les marchés en ce moment. « Le couple liquidité-flux est dorénavant beaucoup plus considéré que la valorisation des actifs », a-t-il poursuivi avant de rappeler les sources de cette surliquidité : épargne et création monétaire, par expansion des bilans des banques centrales. « On pense qu’il faut s’attendre à l’apparition de bulles, la création monétaire pouvant se retrouver piégée dans la sphère financière et ne jamais rejoindre l’économie réelle ».

C’est là tout l’enjeu des banquiers centraux, que tout le monde surveille en attendant des signes de « normalisation ». Mais c’est une affaire complexe, selon Pascal Blanque, qui illustre la problématique en demandant « quel est le spread normal entre l’Allemagne et l’Italie ? » Une question purement rhétorique, qui va cependant dans le sens d’une poursuite de la politique actuelle. Philippe Ithurbide, directeur recherche, stratégie et analyse du cabinet, a abondé en son sens en soulignant que si le stress financier était effectivement en net repli, les racines de la crise étaient toujours bien présentes, et que le marché vit évidemment sous perfusion. Alors que faire après avoir sorti l’artillerie lourde ?

La fin du QE reste peu probable à court terme

La sortie risque d’être compliquée, et ne se fera, pour la Fed du moins, qu’après avoir acquis la certitude de la solidité de l’économie.

Trois options se présentent, selon Amundi : une sortie graduelle, pour ne pas effrayer les marchés, une fin brutale qui aura nécessairement un impact sur les cours, ou enfin la fin des achats de titres allant de pair avec la reprise des liquidités, le quantitative tightening, peu probable cependant.
Reste la question du timing, régi par la nécessité de disposer d’une croissance suffisamment solide pour remplacer la surliquidité. Poursuivre les mesures trop longtemps serait source de bulles financières, sous le coup des flux de capitaux non rationnels ni optimisés, motivés par l’appétence des investisseurs pour le risque. Mais ce sera probablement le choix de la Réserve fédérale pour soutenir la croissance. Amundi attend plus particulièrement une série de tests pour déterminer le moment opportun, en favorisant une hausse des taux longs américains.