Quel rendement pour absorber l’inflation en 2022 ?
L’inflation pourrait atteindre 2% voire 2,5% cette année. Peu de supports parviendront à faire aussi bien, surtout en tenant compte de la fiscalité.
Combien devront rapporter vos placements en 2022 pour faire au moins aussi bien que l’inflation ? La question est loin d’être anecdotique sachant que les prévisions laissent entrevoir une hausse des prix comprise entre 2% et 2,5% sur l’année et que pour certains placements, il faut de surcroît tenir compte du poids de la fiscalité.
Placement non fiscalisés
Ici, la réponse est simple à apporter. un placement totalement défiscalisé devra rapporter au moins autant que l‘inflation pour avoir un rendement réel positif.
Autant dire que même avec un taux relevé, le Livret A sera loin de faire aussi bien. En revanche, les détenteurs de LEP (Livret d’épargne populaire) pourront espérer un rendement réel positif. Grâce à la révision de sa formule de calcul, tenant désormais compte de l’inflation moyenne constatée sur les six derniers mois, il a été décidé de porter son taux à 2,2%.
Placements soumis aux prélèvements sociaux
Avec 17,2% de ponction, les placements soumis aux prélèvements sociaux devront, eux, rapporter entre 2,42% et 3,02% brut selon le niveau final d’inflation (2% ou 2,5% selon nos hypothèses) pour ne pas faire perdre d’argent à leurs détenteurs. On peut citer ici les fonds en euros des contrats d’assurance vie. Avec une moyenne de rendement brut attendue à 1% environ, très peu de fonds devraient se situer au-delà des niveaux requis.
En revanche, quelques PEL de moins de 12 ans seront dans ce cas, notamment ceux qui ont été ouverts de 2010 à 2015 avec un taux brut de 2,5%. Ils serviront 2,07% net et pourront éventuellement excéder l’inflation… si cette dernière demeure mesurée.
Placements fiscalisés au PFU
Hormis ces cas à part, la plupart des placements sont soumis au prélèvement forfaitaire de 30% (intérêts, dividendes…). Il leur faudra offrir 2,86% de rendement brut pour rester au-delà de 2% net et même 3,58% pour être au-delà de 2,5% net.
Même avec les promotions offertes, inutile de rechercher un tel produit du côté des livrets bancaires ordinaires à l’heure actuelle. A l’inverse, certains PEL d’avant 2000 (avec 2,90% brut voire plus) protègeront éventuellement de l’inflation en 2022 (mais il sera impossible d’y effectuer des versements du fait de leur ancienneté).
Placements fiscalisés au barème
Restent les placements en dehors du PFU, c’est-à-dire encore soumis au barème. C’est notamment le cas des investissements immobiliers, et plus particulièrement des SCPI. Un foyer imposé dans la tranche marginale (TMI) à 30% devra obtenir 3,65% brut au minimum pour faire mieux que l’inflation si cette dernière est de 2%. Si l’inflation atteint 2,5% sur l’année, l’exigence de rendement passera même à 4,56%. Toutefois, l’investissement resterait rentable s’il était financé par un emprunt bon marché (1% par exemple).
Eléments annexes
Précisons qu’il conviendra aussi de tenir compte dans le bilan final des frais éventuellement induits par le placement.
A l’inverse, les rendements offerts par les investissements à la valeur évolutive pourront bénéficier d’un coup de pouce supplémentaire. On pense notamment ici aux actions et à l’immobilier (en direct ou via des SCPI). Même si le rendement net de fiscalité n’égale pas l’inflation, les investisseurs pourront toujours espérer une revalorisation de leur capital (hausse des cours ou des prix) pour obtenir une performance globale positive. Cela ne sera en revanche pas possible avec des supports dont le rendement annuel est la seule source de revalorisation (Livrets, PEL, fonds en euros…).
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