Que faire quand les marchés corrigent?

Que faire quand les marchés corrigent?Après la Fed, l’Ukraine et les tensions avec la Russie provoquent un mouvement de baisse significatif des marchés.
Jocelyn Jovène14.02.2022Font-Size
La montée des tensions entre les Etats-Unis, l’Europe et la Russie au sujet de l’Ukraine, et les inquiétudes au sujet de l’inflation qui accélère un peu partout dans le monde alimentent ce lundi une nouvelle phase de baisse marquée des indices boursiers.

Pour un investisseur peu aguerri, voir des indices « flasher » en rouge sur des écrans peut être une source de malaise et d’inquiétude.

Notre recommandation: éteignez les écrans et ne regardez pas les cotations. En tout cas, pas quotidiennement et pas tout de suite.

Cela peut sembler brutal et irrationel à première vue.

La Bourse réagit souvent de manière épidermique à un événement inattendu (on entend pourtant parler des tensions au sujet de l’Ukraine depuis un moment cela dit).

Or dans un tel contexte, la bonne attitude consiste à ne prêter attention aux cours de Bourse que lorsqu’ils offrent l’opportunité d’acquérir des actifs de qualité, en croissance et bien gérés (qu’il s’agisse d’entreprises cotées ou de fonds d’investissement) à des prix « défiant toute concurrence ».

Et pour enfoncer le clou nous citons à l’envi le célèbre adage de Warren Buffett: « ayez peur quand tout le monde est avide; soyez avide quand tout le monde a peur. »

Faut-il être avide?
Il le faudra sans doute à un moment donné, mais peut-être est-il plus prudent, à très brève échéance de ne rien faire.

Lorsque tout le monde panique ou que les marchés entrent dans une phase de correciton comme actuellement, la meilleure attitude est de garder son calme et de réfléchir.

Est-ce que la situation actuelle menace durablement la capacité des économies et des entreprises de croître et de créer des richesses ? Est-ce que les modèles économiques des entreprises peuvent être durablement chamboulés par les tensions géopolitiques actuelles ?

On sait qu’historiquement les conflits armés sont sources de tensions pour les investisseurs, qui préfèrent protéger leurs actifs et vendent ceux qui sont les plus liquides, à commencer par les actions.

Mais ces conflits durent rarement.

Est-ce que vendre dans un mouvement de baisse est une bonne chose ?

A notre humble avis, non. En revanche, préparer des liquidités pour les investir quand la situation commencera à se stabiliser nous semble une bien meilleure stratégie.

C’est ce que nous évoquions il y a deux ans en pleine panique autour de la pandémie de COVID-19.

Que faire?
Comme lors des précédentes phases de correction majeures sur les marchés, le calme doit prévaloir.

La volatilité doit toujours être considérée comme une source d’opportunités, en particulier lorsque l’on a un horizon de long terme.

L’indice de volatilité a rebondi mais reste à des niveaux inférieurs aux précédentes corrections boursières (27,4 pour le VIX actuellement contre plus de 80 en mars 2020).

Les investisseurs doivent donc se montrer attentifs avant tout aux niveaux de valorisation des actifs qu’ils considèrent intéressants et en phase avec leur allocation d’actifs, du point de vue de leur couple rendement-risque et de leur horizon d’investissement.

Comme toujours, le plus important est de garder son sang-froid et de se poser les bonnes questions.

Pour vous y aider, voici une série d’articles publiés dans le passé dans des circonstances similaire ou destinés à vous éclairer sur l’évolution récente des marchés.

bonjour LOUPI,

A postériori tu as raison.

Mais investir sur le BRESIL ne me semble pas ce qui existe de mieux en termes de risques potentiels géopolitiques.

C’est plutôt un pari qui nécessite une surveillance de tous les instants a condition de bien trouver les conditions d’entrée.

Étant en phase de réflexion sur un changement de stratégie, je me demandais s’il est opportun ou plutôt malvenu d’effectuer des arbitrages maintenant, en période de turbulence.
Je dispose actuellement d’une 15aine de lignes d’UC que je trouve trop lourdement chargées en frais et je souhaite simplifier mon portefeuille avec 3-4 ETF (monde 75% - émergeants 10% - petites capitalisations US+EU 15%). L’analyse X-ray de mon portefeuille actuel donne une corrélation à l’indice « actions internationales » a 98% sur 3 ans. L’analyse du futur portefeuille me donne le même niveau de corrélation au même indice. Je me dis donc que les UC que je vais vendre seront peut-être basses mais les ETF à acheter aussi et inversement… pour lisser les effets du marché, je compte faire le transfert en 10 fois (tous les mois jusqu’à la fin d’année). Ensuite je me contenterai d’arbitrages une ou deux fois par an, pour garder les proportions visées

Pensez-vous que la situation plutôt mouvementée actuellement serait transparente pour ces opérations ou bien il faut attendre une accalmie ?
Merci

Merci pour votre réponse.
Le but de mon opération n’est pas de générer une plus value en revendant cher mes UC et en achetant bas l’ETF. Précédemment mon portefeuilles était plutôt cohérent de l’ETF tant en terme d’allocation sectorielle que d’allocation géographique. Je veux juste me simplifier la gestion (« lazy ») avec des UC moins chargées en frais…
Effectivement, je vois qu’en moyenne mes UC ont baissé de 1,5% à 5,5% depuis le 10 janvier et dans le même temps l’ETF monde a baissé de 3,3% à peu près. Je retrouve ce chiffre aussi si je pondère mes baisses par le % de détention dans mon portefeuille.
Je vendrai mes UC et achèterai l’ETF le même jour: je ne vais pas passer par une période temporaire sur un fond en euros pour attendre l’occase de l’annee… A part le fait qu’une hausse ou baisse d’une UC puisse être décalée d’1 ou 2 jours par rapport à l’ETF, je n’ai pas l’impression de prendre un risque important à faire ces arbitrages en période un peu incertaine… et puis ce sera lissé par l’étalement des transferts.

Bonjour,

Commencer à racheter…

Bonjour,

Tout dépend de la baisse des UC, très variable selon l’UC concernée.

Et pour l’ETF monde par exemple, il n’a pas subi une chute considérable pour le moment par rapport au 10 janvier 2022.
La chute est plus forte par rapport à 11/2021.

Ensuite il faut se dire que c’est impossible de vendre vos UC au moment où elles ont le moins baissé pour racheter en même temps des ETF au moment où ils seront le plus bas…
Il faut donc faire des choix et effectivement étaler les opérations sur plusieurs mois (5/6 peut-être).

Vous avez parfaitement raison.
Il faut se mettre en tête que l’on ne possèdera jamais le « best portfolio ».
Comme vous l’écrivez, A POSTERIORI, on trouvera toujours une allocation ou un pari sectoriel ou sur un pays qui a fait mieux.
C’est pour cela qu’une des clé de la réussite sur le long terme (et aussi pour la tranquillité d’esprit) est une large diversification.
Ainsi, même si vous ne serez jamais parmi les tous premiers (qui ne sont jamais les mêmes au cours des années), vous serez par contre sur le long terme très loin des derniers, car vous aurez toujours « un peu » des premiers.

Il faut accepter que dans un portefeuille diversifié, chaque année, une des composante fera moins bien que d’autres (on en profitera alors pour faire un rebalancing).
Par contre, sur le long terme, une approche disciplinée (à l’opposé de faire des « coups » en pariant sur tel machin ou telle chose) vous apportera largement assez de performance pour réussir vos projets (bon il faut aussi épargner un minimum, on est bien d’accord).

La recette est toujours la même:

  • se définir une allocation globale X% actions / Y% obligations (dont fonds euros) + cash en fonction de la volatilité que l’on est capable de supporter
  • diversifier au maximum la partie actions tout en minimisant les coûts (par exemple, un simple mix 80% MSCI World + 20% MSCI Emerging fait parfaitement l’affaire).
    Et respecter son allocation, quelle que soit les conditions de marchés : les actions montent, je verse ou j’équilibre vers l’actif sûr, les actions baissent, je verse ou j’équilibre vers les actions (en respectant la diversification actions).
    Il n’y a pas d’autre moyen, c’est la seule qui réussit sur le long terme pour les investisseurs particuliers.
    Oubliez le market timing, la tactical asset allocation (en fonction du marché), les paris ou les « bons tuyaux » etc …
    N’écoutez pas les infos financières, ça n’a aucun intérêt, personne ne peut prévoir l’avenir.
    Respectez votre plan, mécaniquement, rigoureusement, sans émotions.
    Tous ceux qui ont fait ça sur 20, 30 ans ou plus se félicitent des résultats qu’ils ont obtenu.

Que faire quand les marchés corrigent?

Rien de particulier, suivre son plan d’investissement, et c’est tout.

  • la volatilité fait partie de l’investissement en actions, si on ne la tolère pas, il faut baisser son allocation en actions.
  • les fonds indiciels ont le gros avantage de n’être risqué que sur le plan de pertes temporaires (volatilité) et non pas de pertes définitives (à la différence des actions individuelles), ils sont donc à privilégier.
  • les périodes de baisse des actions doivent, en fonction de ses « bandes » d’équilibrage (souvent fixées à +/- 5pts par rapport à la cible), entraîner soit un apport vers les actions soit un rebalancing de l’actif « sûr » vers les actions.

Bref, comme le disait ce cher Bogle : « don’t do something, stand there ».

Il faut bien se mettre en tête que la différence entre deux investisseurs se fait sur le long terme par leurs comportements respectifs en bear market. Il y a ceux qui paniquent et qui concrétisent leur pertes temporaires, et ceux qui restent zen, appliquent leur plan et qui seront récompensés sur le long terme.

Sachant que pour l’instant, le portefeuille d’un investisseur équilibré et diversifié n’est pas du tout en zone de correction.

Donc comme dirait l’autre: « tune out the noise ».