Que Choisir met en garde sur l'assurance vie à « annuités variables »

« Un revenu minimum garanti à vie… C’est ce que vous font miroiter depuis quelques mois un certain nombre de compagnies d’assurance avec le lancement d’une nouvelle génération de contrats d’assurance vie destinés aux seniors », relève le journal de l’association de consommateurs.

Le principe des contrats d’assurance-vie à « variable annuities »

Apparus aux États-Unis, puis au Japon, dans les années 1990, les produits d’assurance vie « variable annuities » sont arrivés sur notre Vieux continent à partir de 2005. Ils s’adressent à une clientèle souhaitant préfinancer individuellement leur complément de retraite. Le principe est de garantir à vie un montant minimum annuel de revenus réguliers à partir d’actifs financiers diversifiés combinant support en euros, obligations et actions, moyennant des frais assez importants.

Ces revenus correspondent à un pourcentage (entre 3,5% et 5%) du capital constitué à la souscription, sous forme de rachats partiels programmés, prélevés sur votre épargne. Si la valeur de rachat de votre contrat devient insuffisante ou nulle, une rente viagère prend le relais grâce à la garantie souscrite.

En fonction de la performance des fonds sur lesquels l’épargne est investie, le montant de la rente peut être revalorisé : le souscripteur profite des hausses des marchés financiers sans en subir les baisses.
« Pour un investissement de 100 000 euros, votre garantie de revenus initiale correspond à 4,5 % du capital investi, soit 4 500 euros bruts (100 000 x 4,5 %). Si la performance annuelle nette du fonds profilé atteint 6% : votre capital se valorise alors de 6 000 euros (100 000 x 6 %) pour atteindre 106 000 euros à la date anniversaire. Votre garantie de revenu passe donc à 4 770 euros (soit 4,5% X 106 000) au lieu des 4 500 euros initialement prévus », détaille ainsi La Mondiale dans le cadre de son produit Terre d’Avenir.

Les autres avantages de ces contrats sont les suivants : une rémunération plus sécurisée qu’une assurance vie du fait de la garantie, un capital qui reste disponible contrairement aux produits viagers traditionnels, le choix de la date de début des versements, une rémunération meilleure qu’un produit d’épargne retraite classique de type Perp, Perco ou Madelin.

Les inconvénients : des frais élevés

L’analyse des caractéristiques des principaux contrats disponibles sur le marché (Accumulator Retraite d’Axa, Allianz Retraite Invest4life d’AGF-Allianz et Terre d’Avenir de La Mondiale-AG2R) révèle que les frais sont très importants. Frais d’entrée élevés (4,5% chez La Mondiale-AG2R et AGF-Allianz, 4,85% chez Axa) auxquels s’ajoutent les frais annuels de gestion - 0,98% en moyenne - et le coût de la garantie de revenus (entre 0,42 et 3,08% par an sur Invest4life) jusqu’à l’atteinte d’une valeur de rachat du contrat de zéro.
« Très séduisante dans le principe, cette mécanique doit être bien comprise par l’assuré. Il doit avoir à l’esprit que les revenus qu’il touche sont issus de son capital et des intérêts qu’il génère : il s’agit de rachats et non de revenus « supplémentaires » comme le laissent entendre les slogans publicitaires », relève le magazine Que Choisir.

L’association pose également la question de la « capacité de l’assureur à monter et gérer une couverture financière solide, susceptible de tenir les promesses du contrat jusqu’au décès de l’assuré », rappelant qu’en 2008 « la débâcle boursière a conduit Axa à revoir à la baisse les garanties de ses gammes américaines d’annuités variables ».