ODDO AM

[b]Il me semblait que ce gérant d’actifs avait déjà été posté ici… Pas grave, le revoici.

Ils sont plutĂ´t Japon et HY chez ODDO ![/b]

Un fonds qui surperforme 2 années sur 3 depuis 2003…

Publié le 25 Mai 2020

Pascal Riégis

Pascal Riégis, co-Responsable de la Gestion Actions Fondamentales, a passé en revue la gestion d’Oddo BHF Avenir Europe, un des fonds phares d’ODDO BHF AM dont la création remonte à 2003.

Les caractéristiques d’Oddo BHF Avenir Europe :

Investir dans les entreprises de taille moyenne de capitalisation < 10 milliards €
Sélectionner les entreprises créant de la valeur, qu’elles soient défensives ou cycliques
Identifier celles qui bénéficient d’avantages compétitifs durables
Une position neutre sur la répartition défensive/cyclique, le portefeuille reflétant la répartition dans l’indice de référence
Pas de pari macroéconomique
Une attention portée aux niveaux de valorisation : « autant que possible », précise Pascal Riégis en faisant référence aux niveaux souvent tendus dans l’univers croissance.

Le gérant d’Oddo BHF AM rappelle le track record de la gestion qui a passé les épreuves du feu avec la crise de 2008, les baisses de 2011 et 2018 et présentant une forte résilience en 2020.

Surperformance de 7% au 20 mai

La part CR EUR (FR0000974149) affiche -11,63% contre -18,62% pour l’indice de référence MSCI Europe SMID NR EUR.
La gestion parvient à faire mieux que l’univers d’investissement en dépit d’une pondération de cycliques équivalente.
La création d’alpha est régulière année après année, hormis quelques rares périodes comme dans la reprise en 2009 et quelques phases de rebonds violents ensuite.

Commentaires pour avril

Le mois a été marqué par les publications trimestrielles. Les entreprises accusent le coup fortement, y compris les entreprises au profil défensif. Toutes les sociétés sont affectées dans l’ensemble des secteurs.

La priorité des dirigeants fut de sécuriser les financements. Après quoi, chaque entreprise s’est attelée à réduire les pertes d’exploitation. Elles réduisent les budgets de R&D et de Capex avec fréquemment des coupes de 40%.

Certaines entreprises opérant dans des conditions normales subissent néanmoins des surcoûts notamment dans la logistique où les coûts de transport ont fortement augmenté. La rareté de l’offre de transport a conduit des entreprises à se regrouper pour organiser le transport commun de produits.

En Chine, c’est en février qu’on connut le pire. L’activité a rebondi à près de 80%, mais il faudra plusieurs mois voire trimestres pour retrouver 100%.

Contributions Ă  la performance :

  • 111 bps IPSEN a enregistrĂ© deux bonnes nouvelles : reprise des Ă©tudes contre la fibrose osseuse, maladie rare, avec un millier de patients aux Etats Unis et en Europe ; la hausse du CA avec la somatuline qui reprĂ©sente une grosse part de l’activitĂ©. Aucun gĂ©nĂ©rique direct ne pointe Ă  l’horizon.
  • 101 bps ICON, sociĂ©tĂ© de recherche externalisĂ©e pour les groupes pharmaceutiques (essais cliniques) avec la hausse du CA au T1 2020. La sociĂ©tĂ© sera nĂ©anmoins affectĂ©e pour 2020, faute de pouvoir recruter suffisamment de patients pour les essais cliniques Ă  l’aune des mesures de confinement.
    +83 bps Ingenico, qui a rebondi pendant le mois en dépit de la crainte des marchés de voir Worldline se retirer de l’offre. La fusion Worldline Ingenico devrait générer 250 M€ de synergies, un facteur décisif dans une industrie à couts fixes élevés qui devraient inciter Worldline à maintenir son offre selon Pascal Riégis.
    +56 bps ST Microelectronics, fabricant de composants électroniques notamment pour l’électroménager et le secteur automobile. La société ne donne pas de guidance, mais a néanmoins annoncé une baisse du CA entre -7% et 0%, soit des niveaux supérieurs de 5-6% à ceux de ses marchés, reflétant la compétitivité de son offre produits.
  • 55 bps Michelin dont le CA recule de 8% dont 11% en volume. Le scenario du pire, si les volumes devaient reculer de 25%, prĂ©voit nĂ©anmoins un cash-flow neutre ou positif.

Les détracteurs :

MTU -31 bps
Alstom -10 bps
Seb -6 bps
Software One -2 bps
Edenred -1 bps.

Depuis le début de l’année, MTU et Safran ont ensemble couté 5,63% au fonds Oddo BHF Avenir Europe. Mais ces deux entreprises sont jugées par Pascal Riégis au top des entreprises de « demain », d’autant qu’elles sont à des niveaux extrêmement attractifs. Elles sont parfaitement positionnées pour profiter du redémarrage du secteur aérien.

Le portefeuille au 30 avril

48,8% investis dans les 10 premières positions : Icon Plc, Michelin, GSN, Alstom, Ingenico, Bio Mérieux, Safran, Vifor Pharma, Ipsen et TeamViewer
Répartition par taille de capitalisations : 77% > 5 milliards €, 13% entre 2 et 5 milliards € et 4% < 2 milliards €, le solde en liquidités.
7,6 milliards € pour la capitalisation médiane

Comment souscrire ?

La part CR EUR de ce fonds 4 étoiles Morningstar, SRRI 5, est disponible sous le code FR0000974149.
Frais courants : 2,26%
Commission variable : 20% TTC de la surperformance du Fonds par rapport au MSCI Europe Smid Cap (Net Return) EUR, si la performance du Fonds est positive.

Bonsoir Ă  tous

Allocation d’actifs Novembre par Oddo : …Les Emergents

Bonne lecture

Oddo Meriten AM explique ce matin ce qu’il va faire…
Publié le 24 Juin 2016

« Bye bye UK Â», le flash de Nicolas Chaput, Global CEO and Co-CIO, et Laurent Denize Global Co-CIO chez Oddo Meriten AM

Un choc…

Les Britanniques ont choisi de quitter l’Union Européenne cette nuit. L’impact sur les marchés qui avaient depuis quelques jours anticipé un « Bremain » est massif.

La livre sterling perdait 11% par rapport au dollar à l’ouverture. Ce mouvement est justifié compte tenu du fort déficit de la balance courante (-4.8% du PIB) et de l’incertitude liée aux changements politiques à venir. Gardons à l’esprit que l’article 50 du traité de Lisbonne autorise une période de négociation de 2 ans pour que le Royaume-Uni mette de nouvelles règles bilatérales en place avec l’Union Européenne. En cas de volatilité exacerbée, la BOE (Bank of England) ne manquera pas d’intervenir. Pour autant, à moyen terme une devise en baisse de 10 % constitue une dévaluation compétitive tant que le Royaume-Uni n’est pas attaqué sur sa dette. Ce matin nous constatons qu’elle résiste bien et traite autour de 1% sur le 10 ans.

Le Nikkei perd 8%

A Paris, le futur CAC ouvre à -11% et celui de l’Eurostoxx à -12%

Le marché high yield européen (Itraxx Crossover) s’écarte de plus de 100bp

L’or prend 5% et le pétrole (WTI) perd 5%...

Au-delà de cet impact immédiat il ne faut pas oublier que le poids de la décision des britanniques sur la croissance européenne devrait rester limité autour de -0,2 %.

Par ailleurs, dès aujourd’hui les banques centrales et gouvernements vont se concerter pour tenter de communiquer et de restaurer la confiance.

Comment étions nous positionnés ?

Sur nos fonds diversifiés nous étions prudents avec un poids réduit sur les actions et les obligations à haut rendement.

Nous avions gardé des poches de liquidité significative (supérieure à 10% en moyenne) pour nous donner de la flexibilité et la capacité de réagir vite dès ce matin.

Nous avions sorti toutes nos positions sur le UK et couvert la devise dans une optique de préservation du capital pour nos investisseurs.

Par ailleurs nous avions acheté des options d’achat sur la dette allemande à 10 ans.

Enfin, pour parer à l’écartement des spreads sur les obligations des Etats périphériques nous avions couvert en partie nos expositions par des ventes de futures sur les titres d’Etat italiens.

A titre d’exemple sur Oddo ProActif Europe notre exposition nette aux actions européennes à été diminué de 55% à 35%. Sur notre fonds Oddo Patrimoine, notre exposition aux actions est passée de 37% à 25% et nous avons augmenté la duration du portefeuille en achetant des options d’achat sur le Bund (impact positif de l’ordre de 20 bps ce matin à l’ouverture). Enfin, sur Oddo Haut Rendement 2021, nous avions augmenté la poche cash.

Risques et opportunités

Le risque politique est le plus significatif.

La cohésion de la zone Euro va être fortement questionnée.

Dès ce dimanche les élections espagnoles seront un nouveau test face à la montée du populisme et au repli sur soi.

Les marchés vont dorénavant vivre au rythme des élections et des déclarations des responsables politiques.

Une baisse du marché actions de plus de 10% et l’écartement des spreads de crédit sur le marché high yield européen pourraient constituer une belle opportunité d’achat pour les investisseurs prêts à supporter une volatilité importante à court terme.

Les marchés émergents vont évoluer à contresens de l’appréciation du dollar.

Pas de précipitation à l’achat mais des achats cibles sur forts replis.

Qu’allons-nous faire dans nos portefeuilles ?

Nous serons attentifs à prendre en compte dans nos portefeuilles l’ensemble de ces paramètres dans les jours à venir.

La déception sur la croissance mondiale, une Europe qui peine à se construire sont autant de paramètres qui continueront à peser sur le sentiment des investisseurs.

Notre positionnement reste prudent et nous utiliserons nos marges de manoeuvre de manière très sélective dans un marché ou le maître mot est aujourd’hui « volatilité ».

Actions : à -15% levée progressive de nos couvertures et renforcement de façon sélective, sur conviction.

High Yield Européen : à 500 bps sur le crossover, levée progressive des protections et réinvestissement du cash. Nous pensons que l’écartement du marché high yield européen dans un contexte inchangé de taux de défaut bas pourrait constituer une nouvelle opportunité d’entrée pour les investisseurs.

Devises et matières premières : sur le marché des changes, à court terme le dollar et le yen constitue des valeurs refuge. Et pour ceux qui le peuvent, maintenir une position sur le marché de l’or en diversification.

Dans tous les cas, nous privilégions la liquidité de nos investissements.

Source : Oddo Meriten AM

                        **   Ne surestimons pas la gravité du cas Espirito Santo ** 

On a senti ces derniers jours comme un parfum de crise de zone Euro revenir sur les marchés. Les problèmes du groupe portugais Espirito Santo ont pesé sur les indices boursiers et ravivé l’aversion au risque chez les investisseurs. Les rendements sur les emprunts périphériques se sont tendus : le 10 ans portugais, qui était retombé à 3,3% il y a un mois, est revenu à 3,9%.

D’après ce que nous comprenons (le dossier est assez embrouillé, il faut l’avouer), Banco Espirito Santo (BES, 2ème groupe bancaire portugais) est détenue à 25% par Espirito Santo Financial Group SA. Lequel est détenu à 49% par Espirito Santo Irmaos SGPS SA, à son tour totalement détenu par Rioforte Investments SA. Rioforte appartient en plein à Espirito Santo International SA. Cette dernière société a fait récemment défaut sur une partie de sa dette ; ce défaut de paiement a déclenché les troubles que le groupe connaît maintenant. Pour compliquer davantage les choses, les clients particuliers de BES détiennent 800 millions d’euros de créances liées au groupe Espirito Santo et les clients institutionnels quelques 2 milliards (source Bloomberg).

Tant que l’union bancaire européenne n’entre pas en vigueur (ce qui devrait arriver à la fin de l’année), les autorités nationales gardent la main sur les dossiers bancaires. Les autorités portugaises ont donc déclaré que BES était solvable et n’avait pas besoin d’être recapitalisé. Visiblement, tout le monde ne partage pas cette analyse ; selon des propos d’analystes et de gérants recueillis par le Financial Times, BES aurait besoin d’être recapitalisée à hauteur de 2 ou 3 milliards d’euros. Le problème est que les investisseurs ne se bousculent pas au portillon pour porter secours à la banque. Le maquis des holdings, participations croisées qui sont de règle dans le groupe Espirito Santo, rendent difficile une bonne appréhension de la situation financière du groupe. L’opacité qui règne sur les liens qui existent entre les clients de la banque et la banque elle-même, ne fait qu’ajouter aux risques. En effet, à ce stade, nous ne savons pas si les clients de la banque ont investi dans des titres de créance du groupe Espirito Santo en toute connaissance de cause, ou s’ils ont investi dans des fonds qui détenaient ces titres à leur insu. Si cette dernière hypothèse était avérée, BES souffrirait en outre d’un risque de réputation non négligeable. Or, la réputation est un actif, certes intangible, mais ô combien précieux pour une banque.

Tant que le cas Espirito Santo n’est pas Ă©clairci, les marchĂ©s de taux et de crĂ©dit peuvent ĂŞtre volatiles. Cela dit, nous restons confiants sur la suite des Ă©vĂ©nements. La crise de BES semble davantage ĂŞtre le fruit d’un problème de gouvernance que la consĂ©quence des problèmes Ă©conomiques du Portugal, et encore moins de ceux de la zone Euro. BES ne constitue pas un risque systĂ©mique pour la zone Euro. MĂŞme si l’Union Bancaire n’est pas encore de mise, les autoritĂ©s europĂ©ennes ne resteront pas l’arme au pied en attendant que ça se passe. Elles ont acquis l’expĂ©rience des crises bancaires et savent les traiter. Qu’on se souvienne : la crise de Chypre de 2012 portait sur un total de 17 milliards d’euros, alors qu’on ne parle ici que de 2 ou 3 milliards d’euros. L’issue la plus probable est une recapitalisation de BES ; il n’est pas exclu que les crĂ©anciers de la banque soient mis Ă  contribution sous une forme ou une autre (« bail-in Â»), selon la philosophie qui prĂ©vaut dĂ©sormais au sein de l’UE. A ce stade, le risque de contagion de la crise de BES vers une crise bancaire ou une crise des dettes pĂ©riphĂ©riques nous semble donc limitĂ©.

Nous analysons la baisse récente des indices comme une manifestation de la volatilité inhérente aux marchés d’actions. La volatilité annuelle du CAC est de l’ordre de 15% ; un recul de 5% comme celui que nous venons de connaître procède de l’ordre des choses. Nos amis de la Gestion Conseillée, qui savent mieux que nous capter les mouvements d’humeur du marché, avaient maintes fois exprimé leur inconfort face à la hausse du CAC, un peu excessive à leurs yeux. Après la baisse de ces derniers jours, notre équipe de Gestion Conseillée estime que l’on retrouve des points d’entrée sur des valeurs ayant corrigé de manière excessive. Sur le plan fondamental, l’environnement n’a pas vraiment changé sur le plan macroéconomique. Les dernières statistiques américaines laissent penser que la croissance a rebondi au 2ème trimestre ; selon les estimations de Bruno Cavalier, chef économiste de Oddo Securities, elle pourrait atteindre 3%. Les chiffres européens sont un peu décevants (faiblesse des commandes allemandes, de la production industrielle française et italienne), mais à quoi s’attendait-on ? Plus intéressant, le consensus des analystes a fini par s’ajuster sur les prévisions de bénéfice par actions (BNA) des sociétés européennes. Les révisions à la baisse sont terminées ; les analystes prévoient une hausse de 7,5% des BNA du DJ Stoxx 600 sur 2014 ; une estimation que les stratégistes de Natixis jugent même conservatrice. Avant de prendre une pause estivale, nous conclurons donc cette chronique avec une note optimiste sur le marché des actions.

Hugues de Montvalon
Rédigé le 11 juillet 2014

**Guerre en Ukraine : quels impacts ? **

https://library.oddo-bhf.com/api/Library/ViewFile?guid=e16d3de8-3003-43a2-b2e8-508421df1e8b

 un point bas sur les taux ?
                                                                   Les conséquences du ralentissement chinois   

​Dans son dernier rapport d’automne, le FMI prévoit une croissance de 7,1% du PIB chinois en 2015. Cette prévision se situe dans la fourchette des prévisions officielles chinoises. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces prévisions paraissent largement optimistes. Certains économistes vont même jusqu’à dire que la croissance chinoise est peu ou prou nulle. Ce qui est sûr, c’est que les données observables ne cadrent pas avec le tableau d’une forte croissance.

Ainsi, la demande chinoise de pétrole ne progresserait que d’à peine 2% en 2015, selon les estimations de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Les prévisions de l’AIE ne sont pas non plus toujours d’une grande fiabilité ; toutefois, quand on observe la chute de 50% des prix du pétrole ces dernières semaines, on est plutôt enclin à donner raison à l’AIE. Nos observations pour le pétrole valent également pour le minerai de fer, le cuivre, le charbon, etc. L’hebdomadaire The Economist a créé le Li Keqiang Index, du nom de l’actuel Premier Ministre chinois. Cet indice a pour origine une confidence faite par Li Keqiang à un diplomate américain : selon lui, les chiffres du PIB chinois manquaient de fiabilité et il préférait suivre un indice composite fondé sur le fret ferroviaire, la consommation d’électricité et l’octroi de crédits bancaires. Ce fameux indice Li Keqiang est en baisse de 50% depuis le début de l’année. Il ne faut surtout pas faire de fétichisme indiciel et accorder une valeur absolue à cet indice. Néanmoins, nous avons là un autre témoignage du ralentissement chinois. La question de savoir si le PIB chinois croîtra ou pas de 7,1% en 2015 nous paraît secondaire car nous ne savons déjà pas si elle a crû de 7,4% en 2014 et 7,7% en 2013 comme l’indiquent les statistiques officielles. L’économie chinoise ralentit, sans doute plus que nous ne le pensions, voilà tout. Il se peut que ce ralentissement soit cyclique ; même avec une croissance de 10% durant les années 1980-2010, la Chine n’a pas été épargnée par les vicissitudes du cycle économique mondial. Toutefois, nous aurions plutôt tendance à penser que ce ralentissement est structurel pour les raisons que nous avons maintes fois évoquées ici : accumulation excessive du capital, rentabilité décroissante des investissements, transition démographique sur le point de s’achever, etc.

Ce qui nous inquiète plus particulièrement aujourd’hui est justement le fait que ce ralentissement se matérialise comme nous l’avons évoqué plus haut. Il faut mentionner aussi que le cycle immobilier chinois semble être sur le point de se retourner. Selon l’institut Gavekal / Dragonomics, les mises en chantier, stables aujourd’hui, commenceraient à baisser dès 2015. Rappelons que l’investissement résidentiel représente actuellement 12% du PIB chinois, des chiffres proches de ceux que l’on trouvait en Espagne en 2008…
Qu’il soit cyclique ou structurel, le ralentissement chinois est appelé à se prolonger en 2015. Encore une fois, il ne s’agit pas de chiffrer ce mouvement, car cela n’aurait pas grand sens. Il faut toutefois en tirer quelques conséquences.

Tout d’abord, le prix des matières premières continuera d’être sous pression ; notamment tout ce qui a trait au marché immobilier, à savoir les matières premières industrielles, le minerai de fer, le cuivre, etc. Il est difficile d’être optimiste sur ce secteur où les surcapacités abondent. Nous n’avons pas de valeurs minières dans nos portefeuilles, nous ne sommes pas tentés d’en mettre. Au-delà de la Chine, les pays exportateurs de matières premières sont dans une situation qui devient plus compliquée. De surcroît, l’année 2015 verra probablement un retour de la Fed à l’orthodoxie monétaire, et donc l’appréciation du dollar. Les pays émergents ont une rude partie devant eux. La Russie, le Brésil, l’Afrique du Sud mais aussi le Nigéria, les pays du Golfe voient leur horizon s’obscurcir.

Le ralentissement chinois a sans doute un impact au niveau des chiffres de croissance mondiale. Compte tenu de son poids, si le FMI révise de 7% à 5% la croissance chinoise, la croissance mondiale ne s’établira pas à 3,8% comme le prévoit le Fonds. Mais il faut se garder d’avoir un raisonnement purement comptable. De prime abord, la baisse du prix des matières premières est bénéfique pour les économies développées. Rappelons-nous également la crise des pays émergents de 1998 qui n’avait pas épargné la Chine ni les pays asiatiques. A l’époque, tout le monde avait crié à la catastrophe mondiale ; ce fut vrai pour les pays émergents ; en revanche, les Etats-Unis et l’Europe traversèrent cette crise sans aucune encombre. N’oublions pas que pour les grandes économies, mûres et développées, ce qui compte c’est la demande domestique bien davantage que la demande externe.

Comme le souligne l’économiste Michael Pettis, l’important c’est la manière dont le ralentissement s’opère. La Chine dégage le 2ème excédent courant mondial après l’Allemagne ; cela signifie que la Chine, loin de contribuer à la croissance mondiale, exporte de l’épargne et donc pompe sur la croissance mondiale. On a du mal à se le représenter car on voit les Chinois comme de gros consommateurs de BMW et de produits de luxe, mais il faut penser aux aciéries, aux usines d’aluminium, à toutes sortes d’entreprises non rentables qui évincent la demande du reste du monde. Si le ralentissement chinois conduit à un rééquilibrage de l’investissement vers la consommation, la croissance mondiale sera certes nominalement plus faible mais, en réalité, plus profitable aux économies développées capables de produire des biens de consommation. Imaginons, par exemple, que les autorités chinoises lâchent du lest sur les salaires et entament une politique de redistribution afin de lutter contre les inégalités croissantes qui menacent l’harmonie sociale. Le ralentissement chinois pourrait alors être bénéfique à la croissance mondiale. En revanche, si l’investissement s’effondre mais que pour des raisons politiques, économiques ou financières, la consommation suit l’investissement, le choc chinois se fera sentir à travers l’économie mondiale.
Evidemment, nous dirons que la vĂ©ritĂ© se situe quelque part entre les deux. Une crise financière « Ă  la Lehman Â» est peu probable : les autoritĂ©s n’en veulent pas et ont les moyens d’empĂŞcher une telle occurrence. Le gouvernement chinois est-il prĂŞt Ă  engager une politique plus favorable aux revenus des mĂ©nages ? Nous n’en savons rien. Autrement dit, il est trop tĂ´t pour vendre LVMH mais Ă©galement trop tĂ´t pour acheter BHP Biliton.

Hugues de Montvalon
Rédigé le 19 décembre 2014

Oddo AM recommande les foncières cotées                                                                                                                                                                                                       

Dans sa stratégie d’investissement pour 2015, la société de gestion d’actifs préconise, outre les valeurs cycliques, les actions des sociétés d’investissement immobilier cotées.

En 2014, les secteurs d’activité défensifs, en particulier ceux corrélés aux taux d’intérêt, ont été mieux orientés que les cycliques. Cette année, les valeurs cycliques devraient prendre leur revanche, estiment les gérants d’Oddo Asset Management. Néanmoins, les titres défensifs comme les foncières, propriétaires de locaux commerciaux et de bureaux, offrent des rendements encore très attrayants.

Oddo fait valoir que «l’écart de rendement des actifs immobiliers avec les taux d’intérêt sans risque n’a jamais été aussi élevé, de 4 à 7%, selon les segments». En outre, les résultats des foncières devraient encore progresser car les loyers de leurs actifs seront «au pire stables», alors que leurs coûts d’exploitation sont bien maîtrisés et que leurs charges de refinancement diminuent.

    MARKET FLASH

Que se passe-t-il ?

** La BCE et la Banque Populaire de Chine nous donnent un coup de main **

​Pas de quoi pleurer, pas de quoi se réjouir, écrivions-nous à propos des marchés d’actions européens dans notre précédente chronique. Visiblement, les indices nous donnent tort puisqu’ils clôturent la semaine sur une note optimiste. A l’heure où nous écrivons, le DAX, l’indice allemand, grimpe de 5% sur la période, l’EuroStoxx 50 prend 3,5% et le CAC40 3%. Les indices européens surperforment nettement leurs pairs asiatiques et américains sur la semaine. Cette performance peut paraître à première vue paradoxale car les publications macroéconomiques européennes ont été plutôt décevantes. Nous avons déjà évoqué la médiocrité de la croissance européenne au 3ème trimestre ; la publication des indices de climat des affaires PMI n’est pas de nature à modifier ce diagnostic. L’indice PMI composite de la zone Euro est passé de 52,1 en octobre à 51,4 en novembre. Il ne faut pas gloser exagérément sur la capacité prédictive de ce type d’indice ; de surcroît, compte tenu du niveau de précision des statistiques, 52 ou 51, c’est à peu près la même chose, néanmoins cela confirme que la croissance de la zone Euro n’est pas dans une phase d’accélération massive.
En fait, ce sont les banques centrales qui ont donné un petit coup de main aux actions européennes. Le président de la BCE, Mario Draghi, a réaffirmé, à deux reprises cette semaine, sa volonté de lutter contre le risque déflationniste qui menace la zone Euro par tous les moyens possibles. Les investisseurs en ont déduit que la BCE s’apprêtait à lancer un plan de rachats d’actifs, qui inclurait les emprunts souverains. Quelques fuseaux horaires plus loin, la banque centrale chinoise (PBoC), a annoncé une baisse de ses taux directeurs. Le taux des prêts à un an de la PBoC baisse de 0,4 point à 5,6% : le taux des dépôts à un an est ramené à 2,7%, soit une baisse de 25 points de base (pb).

Les conséquences des interventions des banques centrales sont encore un sujet controversé au sein de la communauté financière. En ce qui concerne la PBoC, les choses sont claires : ce n’est pas la baisse des taux de 40 pb qui changera grand-chose à la demande de crédits en Chine. Il faut davantage interpréter la baisse des taux de la PBoC comme le signal de la volonté des autorités chinoises de soutenir la croissance dans des limites acceptables. Comme nous l’avons déjà dit, le problème de la Chine vient du fait qu’elle doit s’endetter de plus en plus pour fournir le même taux de croissance. Cette trajectoire est insoutenable à terme mais peut être soutenue encore quelque temps. La décision de la PBoC vient rappeler à l’investisseur la difficulté qu’il y a à prendre des positions qui vont dans une direction contraire, telles que celles qui sont impulsées par une banque centrale. En clair, comme le dit le dicton boursier : « ne luttez pas contre les banques centrales ».

Cette réflexion est valable également en ce qui concerne la BCE. Dans le cas européen, nous sommes cependant un peu plus confiants que dans le cas chinois. Le problème de la zone Euro n’est pas l’excès mais l’absence de crédit. Là où le crédit chinois progresse de 15% en glissement annuel, le crédit dans la zone Euro est sur une pente encore négative. Enfin, la déflation n’est pas une vaine menace : les prix à la consommation n’ont augmenté que de 0,3% dans la zone Euro en octobre et les anticipations d’inflation – fondamentales pour l’évolution de l’inflation future - se sont nettement dégradées depuis cet été. Une action forte de la BCE, au pire, n’aura aucun effet et pourrait éventuellement avoir des effets bénéfiques, donc pourquoi pas ? Ce diagnostic est celui de la majorité des économistes. Il existe cependant quelques irréductibles qui restent persuadés de la nocivité des politiques d’achats d’actifs : les banquiers centraux allemands et les économistes allemands de manière générale. Chaque nation a ses propres fantaisies où elle pense avoir raison contre le reste du monde. En France, les 35h ; aux Etats-Unis, l’obsession des armes à feu, en Allemagne, la politique monétaire. La force de Draghi est sans doute de savoir tordre le bras des Allemands avec douceur mais fermeté.

Hugues de Montvalon
Rédigé le 21 novembre 2014

Il est temps de se (re)-positionner sur les actifs risqués pour le long terme

http://s.brsimg.com/pub/publiredac/201510DocumentdallocationdactifsFinal.pdf

Quel est votre scénario central pour les six mois à venir ?

Publié le 16 Juillet 2018

Décryptage des marchés avec Laurent Denize, co-Directeur des Investissements de ODDO BHF Asset Management

H24 : Quel bilan dresser de ce premier semestre 2018 sur les marchés ?

Laurent Denize : En termes de classes d’actifs, la palme revient au pétrole, le WTI ayant bondi de 11 % sur la période. Du côté des devises, c’est le yen qui affiche la plus forte progression, avec une hausse de 6,6 %. Et, sur le front des actions, les petites capitalisations ont tiré leur épingle du jeu. A l’inverse, la plupart des obligations corporates ou souveraines ont connu des soubresauts, le bonnet d’âne revenant aux obligations d’État italiennes qui ont reculé de plus de 4 %.

H24 : Comme vous l’avez souligné, les cours de l’or noir ont sensiblement progressé, une tendance qui pourrait peser sur la croissance. Quels sont les autres risques à surveiller ?

Laurent Denize : Même si les investisseurs ne croient pas à une hausse à long terme de l’inflation, nous sommes en effet confrontés à un mini-choc pétrolier. Aux niveaux actuels des prix, la facture pétrolière mondiale s’est accrue de près de 1 000 milliards de dollars depuis 2016. Cependant, de nombreux sujets méritent donc toute notre attention. Malheureusement, force est de constater la montée des tensions dues aux guerres commerciales entre les États-Unis et les autres puissances économiques mondiales, à l’instar de la Chine. Donald Trump ne se limite plus à de simples menaces, à des paroles, il agit… Et même au sein de l’Europe, des interrogations viennent semer le doute, comme la mise en place du Brexit ou encore l’incertitude politique en Italie. Tout ceci soulève quelques questions : assistons-nous à une nouvelle crise de l’euro, la croissance mondiale a-t-elle atteint un pic ?

H24 : Quelle est la raison de la chute des obligations d’État italiennes sur le premier semestre ?

Laurent Denize : Tout simplement parce que les spreads se sont envolés après la nomination d’un gouvernement populiste…

H24 : L’Italie est-elle dans une impasse à tous les niveaux ?

Laurent Denize : Absolument pas. Par contre, une génération a été perdue. Certes, la croissance a été absente ces vingt dernières années. Toutefois, l’économie se redresse et les banques font de gros efforts d’assainissement.

H24 : De manière plus globale, quel est le problème avec l’Europe ?

Laurent Denize : Dans la plupart des pays, le problème considéré comme le plus important est l’immigration. Vient ensuite le terrorisme.

H24 : Autre question qui figure parmi vos préoccupations : la croissance mondiale. Avons-nous connu un pic, ou sommes-nous confrontés à un simple ralentissement ?

Laurent Denize : Regardons les chiffres, ils sont ne sont pas si mauvais ! Les indices des directeurs d’achat (PMI) s’essoufflent mais demeurent bien orientés. Ils témoignent d’une expansion de l’activité, tant dans l’industrie que dans les services. En ce qui concerne la confiance des entreprises, les PMI ont certainement atteint leurs plus bas et les indices de surprise économique commencent à s’inverser. De fait, nous maintenons nos prévisions de croissance mondiale à 3,8 % pour cette année mais les gagnants et les perdants devraient se distinguer au cours des prochains mois.

H24 : Sur les marchés actions, quel constat dressez-vous ?

Laurent Denize : La zone euro sous-performe à nouveau. En termes de bénéfices par actions, les États-Unis et le Royaume-Uni affichent une dynamique robuste, tandis que l’Europe est à la traîne. Dans la zone euro, les bénéfices atteignent à peine leurs niveaux de 2009, mais cela donne, à mon sens, des raisons d’espérer. Certains secteurs offrent, de fait, un bon point d’entrée, à l’instar des ressources de base, de l’automobile et des pièces détachées ainsi que les télécommunications.

H24 : Dans le contexte actuel, quel est votre scénario central pour les six mois à venir ?

Laurent Denize : La croissance mondiale est robuste, mais à son maximum. Comme nous l’avons vu, de multiples menaces entourent ces conditions idéales. En Europe, la croissance est solide, toutefois nous ne prévoyons pas d’accélération. Du côté des taux, nous n’anticipons pas de relèvement des taux avant 2019. Par ailleurs, nous surveillons les incertitudes politiques en Italie et en Espagne.

H24 : Et aux États-Unis ?

Laurent Denize : L’économie tourne à son rythme de croisière, grâce à l’élan donné par la réforme fiscale de Donald Trump. La normalisation de la politique monétaire devrait rester progressive. Il faut toutefois savoir que le renforcement du protectionnisme et de la réglementation crée des incertitudes. De plus, un possible impact du pétrole et des matières premières est à prévoir au niveau de l’inflation globale.

H24 : Quels sont les actifs que vous privilégiez ?

Laurent Denize : Dans ce scénario, nous privilégions les stratégies alternatives, les actions et le crédit européen, notamment High yield. A l’inverse, nous sous-pondérons les obligations souveraines.

De l’intelligence artificielle dans vos portefeuilles…

Publié le 21 Mai 2019

Nous avons rencontré Brice Prunas, Equity Fund Manager chez Oddo BHF AM

Quoi de plus surprenant que voir la Direction Générale d’une maison réputée pour son stock picking investir massivement dans l’intelligence artificielle ? Les robots seraient-ils devenus plus performants que les analystes et les gérants ?

La gestion européenne foisonne de fonds thématiques orientés vers l’intelligence artificielle. Selon Oddo BHF AM, les fonds actuellement disponibles reposent sur le stock picking autour de cette thématique.

Oddo BHF Artificial Intelligence se distingue : son gérant Brice Prunas affirme qu’il est le seul fonds systématique qui associe l’Intelligence Artificielle, pour définir l’univers d’investissement, à un algorithme propriétaire pour faire la sélection de titres.

Une conception radicalement innovante…

H24 : D’où viennent les expertises d’Oddo BHF en gestion quantitative et en Intelligence Artificielle ?

Brice Prunas : Le groupe gère 3,6 Milliards € en stratégies quantitatives, un domaine très apprécié et reconnu par les investisseurs allemands depuis de nombreuses années.

En intelligence artificielle, nous avons passé un accord stratégique avec un groupe français, leader mondial en IA. Ce sont ces expertises qui nous ont permis de tester la stratégie d’investissement d’Oddo BHF AI pendant 18 mois avant le lancement.

H24 : Que signifie la thématique d’investissement « Intelligence Artificielle » pour Oddo BHF AM ?

Brice Prunas : Il est désormais acquis que l’intelligence artificielle est en train de pénétrer et de révolutionner des pans entiers de nos économies et des modes de fonctionnement des entreprises. L’IA bouleverse les chaines de création de valeur dans plein de secteurs : véhicules autonomes, internet des objets, traitement du langage naturel

Notre ambition est de faire profiter les investisseurs de la formidable croissance qu’entraine l’Intelligence Artificielle dans de nombreuses sociétés cotées.

Entendons-nous bien : nous recherchons des opérateurs qui sont des acteurs de l’Intelligence Artificielle, comme sont certains fabricants de semi-conducteurs par exemple, et nous recherchons tout autant des entreprises qui tirent parti de ce que l’Intelligence Artificielle peut apporter dans la performance de leur modèle d’affaire.

H24 : Une illustration de cette nuance avec deux entreprises ?

Brice Prunas :

ASML Holding et AMD sont des acteurs de l’IA, faisant entrer leurs composants dans les systèmes informatiques de recherche et d’analyse.
L’industriel Wabco est un bénéficiaire de l’utilisation de l’IA. Il produit des systèmes électroniques de freins, suspensions et transmissions pour les bus et les camions. Pour le SAV en Chine, Wabco met en relation les chauffeurs de véhicules commerciaux, les distributeurs et les ateliers de réparation. Algo 4 nous a permis de l’acquérir juste avant l’accélération de son activité.

Yandex est aussi bénéficiaire de l’IA, étant le moteur de recherche leader en Russie devant Google.

H24 : Pouvez-vous résumer les deux étapes clés du processus d’investissement que sont la définition de l’univers d’investissement et la sélection de valeurs ?

Brice Prunas : La définition de l’univers d’investissement est de loin l’étape la plus importante. Elle consiste, avec l’aide de notre partenaire français expert de l’intelligence artificielle, à l’analyse sémantique et l’analyse de sentiment par le traitement quotidien de 4 millions de données. Une série de mots permet de passer au tamis plusieurs centaines d’entreprises pour en retenir 300 de toutes tailles, positivement liées à l’intelligence artificielle.

La seconde étape sélectionne les 60 valeurs les plus attractives selon les 4 critères du modèle quantitatif propriétaire Algo 4 : valorisation, qualité, momentum et taille. Le portefeuille investit dans ces 60 valeurs de façon équipondérée. Le rebalancement est effectué chaque trimestre.

Le travail des gérants, Maxence Radjabi et moi-même, consiste à contrôler et assurer en permanence la cohérence du portefeuille. Si par exemple le modèle choisissait une entreprise sous OPA, nous la sortirions du modèle.

H24 : Pourquoi investir dans Oddo BHF AI ?

Brice Prunas : Le fonds affiche trois caractéristiques uniques…

L’algorithme « Algo 4 » propriétaire d’Oddo BHF analyse chacune des 3 500 sociétés environ qui constituent l’univers d’investissement. Ce traitement ne pourrait pas être réalisé efficacement par l’approche traditionnelle de l’analyse qui requiert de rencontrer les sociétés, discuter avec le management etc. le temps passé irait bien au-delà de ce qu’exige la saisie d’une opportunité quand elle se présente.
Le biais croissance et innovation qu’offre le profil du portefeuille avec 30-50% investis dans des moyennes capitalisations (inférieures à 10 Milliards $)
L’identité « Intelligence artificielle » du fonds, puisque seuls 55% des titres sont des valeurs technologiques.

H24 : L’utilisation de l’Intelligence Artificielle au cœur d’une entreprise, même dans un secteur classique industriel comme le représentent certaines valeurs actuellement en portefeuille, n’est-elle pas un signe d’innovation et de performance de toute l’entreprise ?

Brice Prunas : Nous n’avons pas encore fait cette analyse. Il est probable que les entreprises qui utilisent l’IA, ne serait-ce que dans une partie de leurs activités, ont compris l’importance stratégique de l’innovation et en particulier de l’IA pour créer de la valeur.

H24 : Quel objectif de performance visez-vous pour Oddo BHF Artificial intelligence ?

Brice Prunas : Notre ambition est de dépasser de plusieurs centaines de bps les performances de l’indice MSCI Word NR à long terme. Les investisseurs n’échapperont pas aux phases de corrections, si violentes soient elles, mais nous estimons qu’ils devraient bénéficier d’une surperformance relative importante au cours des années.

H24 : Comment se fait-il que les valeurs américaines aient une part importante dans le portefeuille ?

Brice Prunas : Les deux leaders mondiaux de l’IA sont actuellement les Etats-Unis et la Chine. Dans les premiers figurent de nombreuses sociétés cotées. Dans la deuxième, seuls 5% des entreprises actives dans l’IA sont cotées.

Nous avons 2 sociétés chinoises en portefeuille dont l’une a déjà délivré des performances exceptionnelles. Nous espérons étoffer cette partie du portefeuille pour accroître le poids de l’innovation asiatique dans les investissements.

H24 : Comment se situent les niveaux de valorisation des entreprises d’Oddo BHF AI ?

Brice Prunas : Le P/E du portefeuille est à 14, exactement au même niveau que celui de l’indice MSCI World NR !

Nous pensons que c’est d’ailleurs une option particulièrement attractive pour les investisseurs que d’ajouter, sinon de constituer, une exposition aux actions mondiales au travers du prisme de l’IA.

H24 : Dernière question, que représente ce fonds pour le groupe Oddo BHF ?

Brice Prunas : Les directions générales, de la stratégie et des investissements sont très impliquées dans cette nouvelle stratégie. Elles fondent en elle des espoirs importants de développement et de différentiation.

En ce qui me concerne, j’y ai investi une part élevée de mon épargne personnelle et prépondérante de la part action.

NDLR H24 : Au 17 mai, la valeur liquidative de la part CR-EUR (code LU1919842267), était de 110,33. Celle de l’indice de référence était de 109,60 avec 100 pour référence au 14 janvier 2019. L’encours est de 33 M€ à aujourd’hui.

Bonjour Ă  tous

Stratégie et élections françaises Avril 2017

Bonne lecture

Marchés actions : toujours l’heure de l’Europe ?
Publié le 4 Avril 2018

L’analyse d’Emmanuel Chapuis, Co-Responsable Global de la Gestion Actions Fondamentales chez Oddo BHF AM.

Les 3 principales craintes du marché à l’heure actuelle

L’évolution des taux
La parité euro/dollar
La croissance mondiale

« Cela fait 12 mois que l’on entend parler de resynchronisation de la croissance mondiale et ce sont des conditions très rarement connues » remarque le gérant.

Valorisation des marchés actions européens

Emmanuel Chapuis note qu’au début de l’année, les secteurs les plus corrélés aux taux ont surperformés tandis que ceux les plus décorrélés aux taux ont sousperformés. Ceci avec une rotation entre la période janvier/février et le mois de mars. Dans ce contexte, 2 secteurs ont néanmoins réussi à sortir leur épingle du jeu : les small cap et la tech.

Concernant les P/E, le niveau actuel d’environ 14 en Europe correspond à la moyenne historique et le gérant n’y attend plus d’expansion de multiples depuis 3 ans : « la messe est dite depuis le QE et c’est plutôt sain » explique-t-il. Et quelles que soient les zones, cette expansion a été extrêmement sage car il y a eu une phase de normalisation ces 12 derniers mois. Cela le rassure pour l’Europe car il n’y ainsi pas lieu de corriger des excès de la grande phase active de la Banque Centrale.

Par ailleurs, 2017 a été l’année où l’on a enfin eu de la croissance du Bénéfice Par Action (BPA). A ce sujet, l’expert est confiant car il considère que l’Europe (la zone la plus sensible à la croissance économique mondiale) «ne va pas trop mal ».

De manière générale, il dresse ainsi un tableau solide de l’économie : « Il y a du vent dans la voile d’après les entreprises, donc on ne voit pas ce qui pourrait casser cela. » Il reste donc optimiste sur cette perspective de +10% du BPA. D’autant plus que cette croissance est homogène et non pas tirée par certains secteurs.

Quid des émergents ?

Emmanuel Chapuis pense également que les émergents vont dans le bon sens.

Mais à l’heure où l’on parle énormément de protectionnisme, n’est-ce pas la zone qui a le plus à perdre ? « Le risque de guerre commerciale est là et il ne faut pas le sous-estimer » indique-t-il, se demandant cependant si nous ne sommes pas allés vite en besogne dans les valorisations de marché.

Il sent les prémices d’un rebond en Amérique Latine et en Russie, précisant qu’il y a des éléments compensateurs de l’évolution euro/dollar et donc que le sous-jacent sur ces zones est bon.

Actions Europe ou Actions US ?

Depuis quelques années, de nombreux gérants affirment qu’il faut avoir des actions européennes. « Mais le marché américain a été bien plus dynamique en termes de BPA » note Emmanuel Chapuis. Et ce différentiel explique bien pourquoi les Etats-Unis surperforment.

Est-ce qu’on doit pour autant se positionner sur le marché américain ? « Il y a un niveau de valorisation très élevé mais tiré par la tech » constate le gérant. Et si le momentum des BPA est bien meilleur aux Etats-Unis, 2017 semble malgré tout être un point d’inflexion en Europe. « Cela nous paraît un moment où le marché européen retrouve de l’attrait en relatif » poursuit Emmanuel Chapuis.

Quelques secteurs attractifs en Europe…

Concernant les secteurs, ce dernier considère que l’automobile n’est pas inquiétant. « Il y a peut-être de la valeur à capturer car il y a eu un re-rating des valeurs défensives mais pas de détérioration de la croissance du BPA » justifie-t-il.

A défaut d’être positif sur les banques, le gérant n’y est plus négatif et considère 2017 comme un tournant où l’on est arrivé au bout des contraintes réglementaires : « elles peuvent commencer à payer du dividende et c’est probablement un segment de la côte qui n’a plus de raison d’être un sousperformeur ».

Pour le reste, il considère le secteur de la distribution comme « très attaqué » et la technologie comme un secteur qu’il a beaucoup aimé mais qu’il faut surveiller. « Il a surperformé dans différentes phases de marché mais payer parfois 35 fois les résultats, c’est plus compliqué » regrette le responsable de la gestion. Et si la tech tire certes le marché, il met en garde contre le risque d’un secteur potentiellement à bout de souffle.

Sur la santé, il reconnaît qu’il y a des questions et des inquiétudes mais juge que le secteur a été vendu de manière globale. « Le stock-picking peut y être pertinent car certaines sociétés ont subi le dérating du secteur mais on y retrouve des histoires intéressantes » affirme le gérant.

Enfin, il reste attentif au segment small cap qui a fortement surperformé en 2017 mais également en début d’année. Si selon lui les sous-jacents restent très sains et le multiple moyen relatif raisonnable, il faut tout de même surveiller cela. « Il n’y a pas de drapeau rouge mais il y a un signal de prudence désormais » conclut Emmanuel Chapuis.

Un résumé parfait

Que s’est-il passé sur la performance globale des actions ?
Publié le 11 Octobre 2018

Emmanuel Chapuis, co-Responsable des actions fondamentales chez Oddo BHF AM, est revenu sur les performances des marchés actions européens et leurs perspectives.

Que s’est-il passé sur la performance globale des actions ?

En Europe, on a assisté à une baisse des multiples (baisse du P/E autrement appelée « derating »). On est actuellement légèrement en dessous de la moyenne historique à 20 ans qui est à 14,4. Cette baisse des multiples en Europe a eu lieu alors même que la dynamique des résultats était satisfaisante.

Les perspectives d’augmentation des résultats de +10% pour 2018 et 2019 semblent très réalisables pour le gérant. Il n’y a pas d’infléchissement négatif.

La stagnation des marchés actions n’est donc pas tout à fait logique mais à moyen terme tout se recorrèle aux fondamentaux. Il faut garder la tête froide. Il ne faut pas non plus perdre de vue que les taux US sont remontés en 2018 ce qui comprime la prime de risque.

Le gérant fait un autre constat : le match Europe/US a encore été gagné par les US notamment grâce à une forte croissance des bénéfices boostée par la réforme fiscale de Donald Trump. La dynamique de croissance des bénéfices est largement en faveur des US depuis 2009.

Mais si l’on veut comprendre le marché en 2018, il faut se focaliser sur 3 mots : rotation, concentration, polarisation.

La rotation sectorielle a été très forte. A titre d’exemple, l’automobile a commencé l’année en fanfare pour s’écrouler avec les craintes de guerres commerciales. Les thèmes (guerre commerciale, rebond du pétrole, disruption…) ont tourné rapidement dans le marché. Ces rotations violentes et rapides sont difficiles à capter pour une gestion de moyen/long terme.
Le marché a été très concentré. Du côté géographique, la performance du MSCI World s’explique à 130% par les US. Il fallait être investi sur les Etats-Unis et pas sur l’Europe ni sur les émergents. A l’intérieur de ce même marché, 50% de la performance s’explique par seulement 5 valeurs (les grandes sociétés de technologie US) !!! La performance s’explique aussi en partie par les rachats massifs d’actions qui se sont opérés sur ce marché. Ils ont fait mécaniquement monter les bénéfices par action.
On trouve également une polarisation sectorielle et de style (croissance versus value). Si le secteur pétrolier a monté de +17% ou l’aéronautique de +27%, à l’inverse le secteur Télécoms a baissé de -12% et celui des banques de -9%. 2018 est une année difficile car le marché était concentré autour de quelques thèmes. Au-delà des secteurs, la polarisation sur le style « croissance » a été très forte en 2018. On retrouve des écarts entre croissance et value « assez extrêmes ». Le coup de grâce sur la value est venu de l’Italie et de la guerre commerciale. Avec les risques sur la croissance mondiale et la croissance européenne, les investisseurs ont acheté le style croissance à tout prix. Ils ont acheté de la visibilité. Lorsqu’on a une gestion très disciplinée sur la valorisation, il est difficile d’acheter ces valeurs car elles sont trop chères. On a besoin d’un apaisement sur la guerre commerciale pour voir un retour en grâce du style « value » et cela pourrait aller vite et fort. « Il ne faut pas abandonner ». Par ailleurs, la sélection de valeurs est décevante car quand un secteur est vendu, tout est vendu sans distinction.

La conviction des gérants d’Oddo BHF AM reste la même : continuer à gérer comme ils ont toujours géré, se concentrer sur les fondamentaux et la valorisation. A court terme, ils souffrent de leur discipline d’achat mais à moyen terme, le marché se recorrèle aux fondamentaux.

C’est ce qui est fait dans Oddo BHF Génération, Oddo BHF Avenir ou encore Oddo BHF Pro Actif Europe.

On performe toujours avec les valeurs « familiales Â» de ce fonds…

Publié le 12 Décembre 2017

Le fonds Oddo Génération (850 millions d’euros sous gestion) progresse de 16,08% depuis le début de l’année, surperformant face aux grands indices actions européens. Pour en savoir plus, nous avons posé nos questions à Guillaume Delorme, gérant du fonds.

Guillaume Delorme, co-gérant d’Oddo Génération

H24 Finance : Pouvez-vous nous rappeler les caractéristiques du fonds Oddo Génération ?

Guillaume Delorme : Il s’agit d’un fonds actions lancé par Oddo en 1996. C’est un fonds actions européennes sans biais de style qui vise à constituer un bon fonds de portefeuille. Sa particularité est d’être investi sur des entreprises à actionnariat stable et pérenne (très souvent des sociétés familiales), ce qui est un véritable point différenciant par rapport aux autres fonds actions.

Les entreprises disposant d’un actionnariat et/ou d’un management familial sont des entreprises présentant généralement moins de risque que la moyenne puisque le management est soit fortement impliqué dans le capital soit régulièrement challengé par un actionnaire de référence.

Ces sociétés sont en moyenne mieux gérées, et beaucoup d’études universitaires démontrent leur surperformance à long terme par rapport aux autres sociétés.

Philippe Oddo se reconnaît lui-même dans ce type de sociétés.

H24 Finance : Quel est votre processus de gestion ?

Guillaume Delorme : Nous recherchons des sociétés aux résultats financiers solides, caractérisées par des free cash flows réguliers et un retour sur capitaux investis d’au moins 10% par an. Nous apprécions également les sociétés diversifiées sur différentes régions géographiques.

Ces critères de sélection aboutissent à certains biais sectoriels au sein du fonds. Nous sommes par exemple surpondérés sur la consommation, la santé, les valeurs technologiques et l’industrie. En revanche, nous sommes sous-pondérés sur les télécoms, les financières et les utilities où les sociétés restent souvent locales et peu diversifiées.

Nous sommes des gĂ©rants bottom-up : nous nous focalisons donc uniquement sur la sĂ©lection des titres qui nous intĂ©ressent, sans chercher Ă  appliquer une vision macroĂ©conomique dans nos choix de gestion. Pour Ă©viter toutefois d’avoir des biais macro trop marquĂ©s, nous sommes attentifs au fait d’équilibrer le portefeuille entre valeurs cycliques et valeurs dĂ©fensives pour correspondre Ă  notre indice de rĂ©fĂ©rence et Ă©viter ainsi de nous exposer Ă  des biais liĂ©s au cycle Ă©conomique. De plus, le fonds n’est ni « value Â», ni « growth Â».

H24 Finance : Avez-vous tout de même des biais en termes de taille de capitalisation ou de zones géographiques ?

Guillaume Delorme : Le fonds est investi sur des entreprises de toutes tailles, le principe étant de constituer un fonds « all caps ». Nous sommes toutefois très peu présents sur les sociétés dont la capitalisation boursière est inférieure à 1 milliard d’euros, ce qui exclut le segment des small caps. Ainsi la proportion de sociétés capitalisant plus de 10 milliards d’euros se situe typiquement entre 50 et 70% du portefeuille, tandis que la poche « mid caps » (entre 1 et 10 milliards de capitalisation) représente le complément.

Concernant la répartition géographique, nos pays de prédilection sont ceux ayant vu naître et croître le capitalisme « rhénan », c’est-à-dire essentiellement la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou encore la Suisse. Nous sommes en revanche très peu présents au Royaume-Uni, où les entreprises familiales sont plus rares et où l’actionnariat est généralement éclaté.

H24 Finance : Après plusieurs années de hausse des marchés, avez-vous désormais davantage de difficultés pour trouver des valeurs attrayantes ?

Guillaume Delorme : C’est certain que les actions européennes ne sont plus aussi bon marché qu’en 2012. Les valorisations sont globalement revenues à leur moyenne historique, même si elles restent moins chères en Europe qu’aux Etats-Unis. Désormais, la hausse des actions ne pourra plus se faire, selon nous, par une simple expansion des multiples associée à une baisse des taux, mais vraiment grâce à la progression des bénéfices.

Dans notre univers d’investissement, nous trouvons encore des sociétés aux caractéristiques attrayantes et aux valorisations raisonnables. Pour chaque valeur que nous analysons, nous réalisons plusieurs scénarios de business plan en regardant notamment comment ces valeurs évolueraient en cas de scénario négatif. Nous trouvons encore des titres qui, même dans des conditions difficiles, resteraient résilients, n’étant pas dans des situations d’excès de valorisation.

H24 Finance : Pouvez-vous nous donner quelques exemples de valeurs que vous avez en portefeuille ?

Guillaume Delorme : On peut citer SAP en Allemagne, qui est l’une des plus grosses lignes du fonds. L’entreprise coche toutes les cases du profil d’entreprise que nous recherchons. Il s’agit d’une société technologique caractérisée par une très bonne position concurrentielle, une forte rentabilité et un actionnariat familial, présente dans le monde entier. L’entreprise se paie 20 fois ses bénéfices, mais ce ratio reste selon nous plutôt raisonnable au regard de ses qualités intrinsèques et de la valorisation des marchés actions en Europe (le STOXX Europe 600 est valorisé 15 fois les bénéfices).

En France, on peut également citer Michelin, qui est une société familiale, rentable et très internationale : moins de 10% de son chiffre d’affaires est réalisé en France. À 12 fois les bénéfices, Michelin reste peu valorisée en Bourse alors que selon nous ses perspectives de croissance bénéficiaire restent bonnes avec une rentabilité des capitaux engagés qui n’a cessé de s’améliorer ces dernières années et nous pensons que cela va continuer.

Dans ce registre des sociétés dont la valorisation nous semble encore très modérée, on pourrait également citer Continental en Allemagne ou encore Bouygues.

De manière générale, nous pratiquons une gestion de conviction et le FCP se caractérise donc par une rotation assez faible : les titres sont conservés en moyenne 3 ans au sein du portefeuille.

Un fonds dans le viseur » : Oddo Avenir Europe

Publié le 31 Octobre 2017

Chaque semaine, Nortia vous propose un commentaire détaillé d’un OPCVM présent sur ses contrats, d’après une analyse quantitative et qualitative. L’occasion de découvrir ou redécouvrir une gestion de qualité ou une nouvelle classe d’actifs pour de futurs investissements.

Oddo Avenir Europe est un fonds actions européennes dont l’objectif est de surperformer l’indice MSCI Europe Smid Cap sur un horizon d’investissement de 5 ans.

Le fonds sera investi au minimum à 75% de son actif dans des titres d’entreprises européennes, dont la capitalisation sera, à l’achat, comprise entre 150 millions et 10 milliards d’euros. L’équipe de gestion recherche des leaders mondiaux qui affichent une forte rentabilité financière, indépendamment du cycle économique.

Si les gérants ne réalisent pas de pari macro, l’allocation conserve néanmoins une proportion aux cycliques / non cycliques équivalente à son indice de référence (respectivement 2/3 et 1/3).

Par ailleurs, les valeurs financières, les secteurs de la télécommunication et les utilities sont exclus de l’univers d’investissement, en raison de leur structure.

Enfin, les décisions d’investissement sont prises de manière collégiale, tandis que la sortie d’une valeur peut être décidée individuellement.

Ce fonds, non couvert contre le risque de change, conservera, dans un souci de liquidité, environ 10% de son actif en liquidité.

Depuis le début de l’année, Oddo Avenir Europe est en avance sur sa catégorie (19,35% vs 18,18%), grâce à un stock picking efficace.

Si le portefeuille, composé de 49 lignes, connaît un turnover historiquement faible (35% en moyenne), on notera toutefois des prises de bénéfices sur le secteur de la santé, au profit d’un renforcement sur les sociétés de services (comme ISS et Securitas).

En parallèle, la progression du cours d’Autoliv a permis de remplacer cette société de sécurité embarquée par Faurecia (3,9%), qui présente un meilleur couple rendement/risque. En plus d’une valorisation attrayante, l’équipe de gestion estime en effet que l’équipementier bénéficie de la forte croissance des constructeurs chinois ainsi que d’un potentiel sous-estimé sur les pots catalytiques hybrides (plus technique et plus coûteux à produire).

Parmi les plus fortes convictions, on retrouve d’autres valeurs du secteur automobile, comme l’équipementier de phares à néon Osram (4,5%) ou encore Michelin (4,7%). Le leader mondial bénéficie, en effet, de fortes barrières à l’entrée, d’un pricing power sous-évalué et il profite également de la tendance lourde du pneu 18 pouces.

Côté valeurs défensives (environ 1/3 du portefeuille), la préférence pour le secteur de la santé est maintenue et a contribué sensiblement aux performances l’an passé, comme avec Icon, la société de sous-traitance de tests cliniques, qui profite ainsi de la croissance des biotechnologies sans en être directement investis.

La répartition par taille de capitalisation (31% mid caps et 66% large caps) illustre ainsi la volonté des gérants d’accompagner les sociétés prometteuses dans leur développement, dans leur passage d’une taille de capitalisation moyenne à grande.

Nous apprécions l’efficacité de ce modèle de gestion qui engendre un couple rendement / risque de qualité dans la durée (performance annualisée trois ans de 16,33% avec 13,17% de volatilité).

Rédigé le 27 octobre 2017 par Céline Leurent, Responsable Analyste Financière chez NORTIA.