Nucléaire mon amour

De trente à quarante ans pour démanteler Fukushima

<< TOKYO, 21 décembre (Reuters) - Le Japon prévoit de démanteler la centrale nucléaire de Fukushima sur trente à quarante ans, a annoncé mercredi le gouvernement en présentant la prochaine phase de décontamination du site, dévasté par le séisme et le tsunami du 11 mars.

Une commission spéciale a estimé que le coût du démantèlement pourrait s’élever à 15 milliards de dollars, même si certains experts parient plutôt sur 50 milliards, voire plus.

La centrale, située à 240 km au nord-est de Tokyo, a été détruite par un gigantesque séisme et un violent tsunami, qui a mis hors service son système de refroidisssement, entraînant une fusion des réacteurs et des fuites radioactives.

Après des mois d’efforts, le gouvernement a déclaré la semaine dernière que les réacteurs, exploités depuis les années 1970, étaient en état d’arrêt à froid, annonçant ainsi qu’il était prêt à passer à l’étape plus longue du démantèlement de la centrale.

Dans la « feuille de route » de décontamination dévoilée mercredi, les autorités prévoient de commencer à retirer le combustible nucléaire usagé dans les deux prochaines années. Les débris de combustible fondus présents dans les réacteurs seront quant à eux retirés dans les dix ans.

Toutes sortes de technologies, ajoute-t-il, devraient encore être développées pour que la centrale puisse être détruite d’ici trois à quatre décennies.

« Le temps nécessaire au démantèlement de la centrale ne devrait pas avoir de conséquences directes sur la date à laquelle les habitants évacués seront autorisés à retourner chez eux », a dit le ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, Yukio Edano, qui supervise la politique énergétique du Japon.

Près de 80.000 personnes ont été évacuées peu après la catastrophe dans un rayon de 20 km autour de la centrale. Certaines pourraient être autorisées à revenir au printemps prochain, étant donné que l’arrêt à froid a été décrété.

A ce stade, il est difficile d’évaluer le coût de la décontamination du site, a souligné Yukio Edano, précisant que le groupe Tepco 9501.T , exploitant de la centrale, devrait y contribuer.

Le montant considérable des frais de compensation, ainsi que les coûts de décontamination imposés à Tepco, pourraient fragiliser sa position d’entreprise indépendante, dans la mesure où elle pourrait requérir de fortes injections de fonds publics.

Le gouvernement envisage de racheter plus des deux tiers des parts de Tepco dans ce qui sera de facto une nationalisation, estime mercredi le journal Yomiuri.

L’entreprise a déclaré que dix ans seraient peut-être encore nécessaires avant qu’on puisse inspecter l’intérieur des réacteurs aujourd’hui hors service.

« Le plus grand défi technique sera de retirer les débris de combustible du coeur du réacteur… Pour cela, il faudra développer un bon nombre de technologies dans tous les domaines », a déclaré Kazuhiro Takei, responsable de Tepco.

Personne ne sait exactement dans quel état se trouve le combustible nucléaire présent dans chaque réacteur. Des experts affirment que des barres de combustible ont fondu et sont tombées sur le plancher de béton de l’enceinte.

Le ministère de l’Environnement a déclaré par ailleurs que près de 2400 km2 de terrain autour de la centrale devraient être décontaminés, une zone qui équivaut à peu près à la superficie du Luxembourg. >>

Merci pour ce rappel Djoby.