Les saisies immobilières aux Etats-Unis sont promises à un nouveau record Les procédures ont concerné 2,8 millions de logements en 2009. RealtyTrac n’envisage pas d’amélioration sensible du marché avant 2013 par BENOÎT MENOU
SOURCE AGEFI
Le volume de logements touchés aux Etats-Unis par des mesures de saisie immobilière devrait atteindre un nouveau plus haut cette année, après le record déjà observé en 2009. C’est ce qu’avance le cabinet spécialisé RealtyTrac, qui a recensé 2,82 millions de biens saisis l’an passé. Plus de 3 millions le seront en 2010, dans un contexte marqué par des prix immobiliers toujours en repli et un marché de l’emploi en berne.
Ce nombre de biens saisis a ainsi représenté 2,21% du nombre total de logements en 2009 (ce taux culminant à 10,17% dans le Nevada), un taux quatre fois plus important qu’en 2006. En valeur absolue, ce chiffre est en progression de 21% par rapport à 2008 et de 120% sur 2007.
Encore ces chiffres auraient-ils été certainement bien pires en l’absence des mesures déployées par les pouvoirs publics, relayés par des efforts par les prêteurs. Mais RealtyTrac estime que ces dispositions ne font souvent que retarder une issue fatale. Elles sont «vouées à l’échec» selon un spécialiste du secteur, car elles ne peuvent contourner l’«intérêt stratégique» qu’ont nombre d’emprunteurs à se déclarer en défaut, la valeur de leur bien étant devenue inférieure à celle de leur prêt. Ce qui concerne 23% des prêts hypothécaires fin novembre, selon le cabinet First American CoreLogic.
L’horizon reste donc bien sombre. Rick Sharga chez RealtyTrac estime que 7 millions de logements pourraient potentiellement être proposés au marché par les banques au cours des prochains mois, dont un demi-million qu’elles possèdent déjà et 5,5 millions pour lesquels le prêt pose problème. Mais l’intérêt général, et celui bien compris des banques, est de ne pas précipiter ces ventes. Ce qui engendrera selon RealtyTrac un très progressif redressement du marché, jusqu’en 2013.
Les ventes forcées liées aux saisies continueront donc de peser à court terme sur l’ensemble du marché immobilier outre-Atlantique. Revoyant à la hausse ses prévisions de pertes sur les titres adossés à des prêts résidentiels (RMBS), Moody’s a souligné qu’en dépit d’une récente relative stabilisation de l’indice Case Shiller, les prix devraient poursuivre leur déclin au cours des prochains mois. Ils pourraient encore céder 11%, représentant une chute de 37% par rapport au pic atteint avant la crise.