Les rotations vont-elles perdurer en 2022 ?
Publié le mardi 8 février 2022
En ce début d’année, Pictet AM revient sur les performances de son fonds Long/Short international, Pictet Atlas.
Comment les gérants ont-ils gérer les nombreuses rotations sectorielles en 2021 et comment aborde-t-ils 2022 ?
Retour sur 2021
2021 aura été une année très favorable aux marchés actions mais seulement en surface selon le gérant Olivier Govaerts. Les rotations ont été nombreuses et violentes, tant sur les styles que sur les secteurs. Même si les rotations de style ont été « fréquentes et assez violentes », ce sont davantage les rotations sectorielles, à l’instar du secteur de l’énergie, qui ont été les plus compliquées à gérer.
Le fonds a terminé l’année 2021 à +6.6% net de frais, principalement grâce à sa sélection de positions longues : les valeurs cycliques de qualité (luxe notamment) contribuent pour moitié, les valeurs de croissance séculaire (Google, Microsoft) et les valeurs décotées (automobile, industrie) pour un quart respectivement. Le gérant reconnaît que l’environnement n’était pas favorable à la prise de position short spécifique : l’afflux de liquidités a masqué les difficultés de certaines entreprises.
Les rotations vont-elles perdurer en 2022 ?
Pour 2022, Adrien de Susanne d’Epinay prévoit que ces mouvements vont en partie perdurer :
Rotation Covid : le gérant estime que ce mouvement, en faveur des valeurs liées à la réouverture et au détriment des valeurs bénéficiaires de la crise sanitaire, va perdurer.
Rotation au détriment de la tech : amorcée début 2022, elle devrait continuer selon le gérant mais il tient à distinguer deux compartiments dans la tech. Les sociétés à multiples élevés avec une rentabilité faible (biotech, software) et les FANG (Facebook, Amazon, Netflix, Google) avec des multiples raisonnables et une croissance séculaire au-delà des attentes. Seules les premières devraient continuer à être attaquées, trop sensibles à la hausse des taux.
Rotation en faveur de la value de faible qualité : le gérant estime qu’elle ne perdurera pas pour deux raisons. L’environnement n’est pas favorable (milieu de cycle, niveau des multiples) et cette rotation est saisonnière (souvent en début d’année).
Globalement, l’approche restera prudente avec une exposition brute et nette faible.
Géographiquement : préférence pour l’Europe, neutralité sur les Etats-Unis et prudence sur l’Asie, notamment la Chine.
Convictions longues : valeurs de qualité avec une composante cyclique (Richemont, Diageo, équipementiers sportifs) ou liées à la réouverture (Ryanair, Airbus, Vinci et sociétés pétrolières), les semi-conducteurs (ASML, TSMC), l’industrie (Siemens, Air Liquide, Linde) et les champions de la tech US (Alphabet, Microsoft, Apple).
Convictions short : sociétés très endettées qui vont souffrir du resserrement monétaire et sociétés sans « pricing power » pour pouvoir passer les hausses de coûts (retail aux États-Unis par exemple).