Bonjour,
Effectivement un sujet interessant, qui fait réagir en tous cas .... je le sors de la file "Loupi" (Carmen ne serais pas contente que le sujet initial se disperse et rende le fil difficile à suivre !), donc en créant ce nouveau sujet dans le coin "Kfé"...
J'ai regardé également et avec intérêt cette émission qui soulevait un certain nombre de questions ... on peut comme certains l'ont fait remarquer regretter son ton orienté qui ne présenterait pas les différentes facettes du sujet,(mais aussi les interessés qui ont été sollicités pour s'exprimer et donner leur version se sont débinés (en même temps, ce n'est absolument pas surprenant au moins pour les sondés américains, qui même s'ils ont des arguments pour défendre leur version, ne le feront jamais sans être encadrés par leurs services juridiques ... il faut aussi être conscient de çà).
Après, chaîne généraliste ou pas, grand public ou pas, émission orientée ou pas (on trouve des pendants qui expriment un tout autre point de vue sur d'autres média), l'émission avait pour moi le mérite de poser plusieurs questions qui méritent de s'y arrêter:
Sur les dérives de la finance d'abord (sans même parler des QE dont les premiers bénéficiaires sont les marchés boursiers, le bénéfice pour l'économie réelle étant un peu plus difficile à voir, mais cela viendra ... peut-être ): en pensant à l'exemple "Samsonite", ce type de rachat, fusion/acquisition, suivi d'une "optimisation" avec ventes à la découpe, restructurations, éliminations n'est pas nouveau et existe depuis longtemps ... il fut une époque où ceux qui le pratiquaient avançaient l'alibi que c'était pour le bien de l'entreprise et de ses actionnaires pour qui il y avait ainsi "création de valeur" ... et création de valeur il y a sans doute, reste à savoir à qui elle profite le plus .
Sur les bénéficiaires autres que les fonds eux-même: les petits épargnants qui cotisent aux fonds de pension ou rangent leurs écomomies en AV .... et qui peuvent tout à la fois être très heureux de voir leur bas de laine se gonfler ou profiter confortablement de leur pension, et se masquer se qui peut se cacher derrière .... la discussion avec cette enseignante canadienne qui coulait des jours heureux grace aux bénéfices de sa pension Teachers' était assez révélatrice ... malgré les bons sentiments, l'argent n'a toujours pas d'odeur ! ... et la compassion exprimée, un peu gênée, ne va pas changer grand chose sur le fond...
Sur les revenus invraisemblables des chefs d'entreprise (enfin des très grosses, pour les autres, ce n'est certainement pas le cas) , on peut effectivement questionner leur justification ... il y en a parfois une, qui fait sens: dans le cas de Sanofi, les sommes versés au nouveau dirigeant pour l'attirer peuvent poser question ...Arrot écrit qu'il est plus logique de payer après, au vu des résultats, plutôt qu'avant, alors que le gars débarque juste (et dans l'absolu cela tombe sous le sens), mais en même temps cette personne avait déjà un job très lucratif et n'allait pas l'abandonner pour une promesse incertaine (on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre )... mais on peut aussi contester avec raison les royaux émoluments reçus après coup par certains dirigeants, alors même que leurs résultats n'avaient rien de brillant (l'émission n'a pas décrit de tels cas, ou alors je m'étais assoupi , mais il y en a quelques uns ... ce qui montre à minima que les contrats de ces dirigeants là étaient trop avantageux dès le départ, plus ou moins gagnants quoiqu'il arrive ....
Sur la façon dont les entreprises récompensent les actionnaires (pas sur que cela ait été abordé dans l'émission), au détriment de l'investissement, en privilégiant le court terme à la suite ... personnellement, et même si d'un point de vue purement financier on peut toujours expliquer que cela crée de la valeur (encore) pour les actionnaires, les sommes dépensées en rachat d'actions ou en distribution de dividendes pour soutenir ou faire monter le cours de l'action, lorqu'elles dépassent les bénéfices de l'entreprise, en empruntant (il est vrai à bas taux) pour le faire me semblent d'une logique économique extremement dangereuse, et totalement déconnectée .... Les actionnaires sont indispensables à l'entreprise, sans consteste, mais ses salariés aussi, tout comme l'est pour les deux la pérénité et le développement de l'entreprise, et un juste équilibre entre les deux me semble être la voie qu'il faudrait privilégier ...
… A suivre !