**Les bonnes nouvelles prédominent … pour le moment**
Après un début d’année en fanfare, la fête semble vouloir se poursuivre. Il est vrai que les marchés boursiers ont bien des années de baisses à rattraper. Cependant, il faut rester vigilant aux événements perturbateurs de tous horizons.
** Vent d’optimisme sur la zone euro **
Pictet Wealth Managment notait en mars dernier un « Vent d’optimisme sur la zone euro ». Pour Jean-Pierre Durante, Responsable de la recherche sur les marchés financiers chez Pictet Wealth Managment « Il souffle indubitablement un vent nouveau sur la zone euro. Après huit ans d’une crise qui semblait interminable, les marchés actions s’affichent en hausse, l’optimisme est de retour et la consommation reprend. …/…Même le risque de défaut ou de sortie de la zone euro de la Grèce semble susciter une indifférence quasi-générale. Alors, la zone euro serait-elle définitivement sortie de la crise ou sommes-nous en présence d’un excès d’optimisme ?
Il faut bien admettre que la situation s’est considérablement améliorée au cours des derniers mois, en particulier sur le front que l’on attendait le moins, celui de la consommation privée.».
Souffler le chaud et le froid
Mais certains indicateurs économiques ne traduisent pas cette vague d’optimisme. Jean-Pierre Durante poursuivait son étude comme suit : « Mais malheureusement, tout n’est pas rose dans la zone euro. La production manufacturière a de la peine à accélérer (0,2% sur un an en janvier), ce qui rend cette reprise atypique. …/… Il existe donc un risque que passée la période d‘euphorie, la zone euro se retrouve dans un nouvel équilibre constitué d’un fort endettement, d’une faible croissance économique et d’un bilan hypertrophié de la BCE. Un certain nombre d’actifs financiers ayant profité de la vague d’optimisme risqueraient alors d’apparaître surévalués. »
Quelques petites prises de bénéfices pour contrer les aléas
Lazard Frères Gestion expliquait dans sa note d’information du 18 mars : « Nous restons favorables au marché actions de la zone euro. La hausse de la Bourse nous conduit toutefois à matérialiser une partie de nos plus- values en réduisant de 20% notre composante long-terme qui était au maximum. Nous avions déjà réduit notre composante court-terme à la neutralité. Ces choix nous permettent de maintenir une forte exposition au marché actions de la zone euro, tout en prenant une partie de nos plus-values. Nous regagnons ainsi des marges de manœuvre pour pouvoir profiter d’un éventuel accès de faiblesse pour racheter des actions. »
Même sentiment chez Amundi Asset Management (Cross Asset investment strategy Mars 2015) : « Notre allocation est assez agressive, et ce sont les circonstances qui poussent à cela : QE, pétrole, recherche de rendement, recherche de spreads, dépendance aux banques centrales... Attention à bien veiller à la gestion de la liquidité des portefeuilles tant les positions évoquées ci-dessus sont devenues extrêmement « communes » dans le marché. Réduire le risque, prendre quelques profits à l’approche des difficultés évoquées ci-dessous ne nous semble pas non plus déraisonnable, compte tenu des belles performances passées. »
**En route pour Francfort …**
Guido Barthels, CIO et gestionnaire de portefeuille d’Ethenea Independent Investors S.A. et Yves Longchamp, Head of Research d’Ethenea Independent Investors (Schweiz) AG, estiment que les actions ne sont pas « surévaluées » et sont moins chères que les obligations. Ils se montrent en particulier confiants dans la hausse du Dax, l’indice boursier allemand. « Si les primes de risque des actions fléchissaient pour atteindre le niveau moyen historique d’environ 4 %, le Dax dépasserait déjà les 13 500 points, contre 12 000 environ aujourd’hui. Ce scénario devrait aisément se réaliser au cours de cette année ». Et de poursuivre d’une manière générale : « Dans la mesure où nous demeurons très optimistes à l’égard des actions européennes dans le contexte actuel, que nous ne sommes pas convaincus d’un découplage entre les marchés américains et ceux de la zone euro et que nous restons optimistes au sujet des actions américaines, mais dans une moindre mesure, nous demeurons par conséquent également favorables aux obligations à haut rendement de la zone dollar ».
**Espagne et Italie à l’honneur**
Pour Isaac Chebar, gérant DNCA Value Europe et DNCA Invest South European Opportunities (Commentaire de marché Mars 2015) « Malgré des indices boursiers qui ont démarré l’année en fanfare, +16% pour l’Italie et le Portugal, +7% pour l’Espagne, l’Europe du Sud continue d’offrir des perspectives d’investissement attractives pour 2015. Soutenues par la baisse des prix du pétrole et de l’euro et des conditions de crédit toujours plus favorables, les réformes et restructurations mises en œuvre devraient avoir un impact positif sur les bénéfices des entreprises. L’afflux de liquidités dans la zone euro depuis le début de l’année ne fait que commencer et la mise en œuvre effective du Quantitative Easing de la BCE est favorable aux actifs risqués donc aux actions».
**Mer belle à peu agitée**
Résolument optimiste dans son « Briefing hebdomadaire » l’économiste de Saxo Banque Christopher Dembik, estime que « Le risque zéro domine les marchés » et que l’objectif du CAC 40 est «d’atteindre les 5600 points cette année. »
Pour lui « Les investisseurs ont intégré l’idée que, même dans le pire des scénarios, c’est-à-dire dans le cas d’une sortie de la Grèce de la zone euro, les banques centrales feront tout ce qui est en leur pouvoir pour limiter l’effet de contagion et les risques de krach et de récession. »
Aujourd’hui, une bonne brise souffle sur les marchés. Mais, les coups de vent sont parfois imprévisibles.
** France : des prévisions économiques encourageantes**
Pour la France, pour la première fois depuis 2012, les prévisions de croissance sont revues à la hausse, à 1% pour 2015 et 1,8% pour 2016, contre respectivement 0,7% et 1,5% prévus à l'automne 2014.
Les prévisions de déficit sont également revues, en baisse.
Malgré tout, le produit intérieur brut (PIB) français resterait en dessous de la moyenne européenne des PIB.
Mais regarder les prévisions c’est un peu comme lire dans le marc de café. On y trouve ce que l’on veut y voir. Ainsi, pour 2015, les prévisions de PIB pour la zone Euro sont les suivantes : Banque Centrale Européenne BCE = 1,5%, Fonds monétaire International FMI = 1,2%, Communauté Européenne CE = 1,3% et Organisation de Coopération et de Développement Économiques OCDE = 1,4%.
Quoi qu’il en soit, au niveau européen, les prévisions de PIB sont meilleures pour l’Allemagne (Voir : En route pour Francfort …) et l’Espagne (Voir : Espagne et Italie à l’honneur) que pour la France. Ainsi, alors que la CE prévoit pour la France pour 2015 un PIB de 1%, elle prévoit pour l’Allemagne un PIB de 1,5% et pour l’Espagne un PIB de 2,3%. Constat identique pour 2016 : La BCE prévoit un PIB français de 1,8% alors que pour l’Allemagne et l’Espagne elle prévoit respectivement un PIB de 2% et de 2,5%.
**C’est dans la tête que tout se passe**
La confiance des ménages français est de nouveau en hausse en mars à 93, après 92 en janvier, son plus haut niveau depuis novembre 2010, mais toujours sous sa moyenne de long terme (100). Il est vrai que le nombre de chômeurs tourne autour de 3,5 millions. En février 2015, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A s’établit à 3 494 400 en France métropolitaine, en hausse par rapport à fin janvier 2015 (0,4 %) et 4,6 % sur un an.
**Opinion des ménages satisfaisante**
Le solde relatif à l’opportunité de faire des achats importants est en hausse à 13, après 15 en février, passant ainsi au-dessus sa moyenne de long terme pour la première fois depuis octobre 2007.
Le solde relatif à l’opportunité d’épargner augmente en mars (15, après 14 en février), restant toutefois sous sa moyenne de long terme (18).