Le patrimoine immobilier des candidats a la présidentielle

DÉCOUVREZ LE PATRIMOINE IMMOBILIER DES 12 CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE

Sur les 12 candidats, tous n’ont pas misé sur l’immobilier. Macron, Jadot ou Poutou n’ont d’ailleurs que des placements financiers et pas d’immobilier. Quant à Valérie Pécresse ou Eric Zemmour, ils ont de leur côté plusieurs logements.
Les déclarations de patrimoine des candidats à l’élection présidentielle nous apportent de nombreuses informations (comme nous l’indiquions ici dans notre article sur leur patrimoine global), en particulier sur la valeur de leur immobilier détenu en France comme à l’étranger. Certains n’ont aucun bien immobilier quand d’autres les accumulent pour plusieurs millions d’euros.

La déclaration de patrimoine est une obligation pour les candidats, afin de renforcer la confiance des électeurs dans la vie politique. La Haute Autorité publie ces dernières pour les 12 candidats en précisant le faire « sans que ces déclarations ne puissent faire l’objet d’un contrôle de sa part ». Résultat, la valeur du patrimoine immobilier déclaré varie fortement d’un candidat à l’autre avec des collectionneurs d’immobilier et des candidats dotés d’un patrimoine plus modeste ou inexistant, comme le président sortant Emmanuel Macron.

En plus de s’intéresser à la valeur de leur patrimoine immobilier, il est éclairant de regarder leurs dettes en lien avec leurs biens immobiliers, c’est-à-dire de constater s’ils ont un emprunt en cours ou non.

Emmanuel Macron: un prêt travaux, mais pas d’immobilier
Le patrimoine d’Emmanuel Macron comporte de nombreux livrets, mais il ne détient pas d’immobilier, contrairement à son épouse qui détient plusieurs biens, notamment une maison au Touquet, la Villa Monejan. Il déclare néanmoins un prêt travaux de 350.000 euros empruntés en 2011, avec un capital restant du de 122.515 euros, pour cette maison.

Le président de la République ne détient aucune part de sociétés civiles immobilières, mais de nombreux investissements financiers.

Nathalie Arthaud: un deux-pièces dans le 93
La candidate de Lutte ouvrière déclare posséder un appartement en indivision de 48 mètres carrés en Seine-Saint-Denis (elle en détient 50%). Un bien acheté en 2009 pour un montant total de 100.500 euros auxquels s’ajoutent un peu moins de 9000 euros de travaux. Sa part aurait été estimée sur MeilleursAgents à 177.600 euros plus de 10 ans après son achat.

Dans ce département, les prix moyens varient entre 4400 euros pour un appartement et 3500 euros le m2 pour une maison, des valeurs en hausse de 16,6% sur 10 ans. Et pour ce bien immobilier, aucun crédit n’est déclaré par la candidate qui n’a plus de prêt à rembourser pour cet achat.

Fabien Roussel: deux maisons et un PTZ
Marié sous le régime de la séparation de biens, le candidat du Parti communiste déclare posséder deux biens immobiliers, deux maisons de 100m² et de 150m², pour une valeur totale des parts détenues de 300.000 euros dans le nord de la France (59). Les deux biens ont été achetés entre janvier 2007 et janvier 2012. Il possède le premier à 100% et le second à 60%.

Il déclare en revanche rembourser un prêt immobilier souscrit en octobre 2016 pour une valeur de 136.300 euros, avec une mensualité de 886 euros sur 180 mois. Le capital restant dû s’élève à 92.769 euros. Souscrit avec la BNP, un Prêt à taux zéro est également déclaré pour un montant total de 36.798 euros, et un capital restant dû de 6133 euros. Rappelons que le Prêt à taux zéro est un prêt dédié à l’accession (sous condition de revenus) et ne concerne (sauf exception) que les financements de premier achat.

Jean Lassalle: 3 maisons, un appartement et des terres agricoles
Le candidat béarnais de Résistons! a une déclaration plus longue que les candidats susmentionnés, avec un appartement, trois maisons et des terres agricoles. Tous sont situés dans les Pyrénées-Atlantiques (département 64). La valeur totale des parts détenues par le candidat atteint 800.000 euros.

Dans le détail, il s’agit d’un appartement de 63m² acheté en 1985, d’une maison de 226m² achetée en 1989 avec d’importants travaux (un bien détenu à 50%), d’une autre maison individuelle de 300m² (50% détenu), de terres agricoles détenues à 50% acquises en 2006 et une maison issue d’une succession en 2021.

Le candidat déclare en revanche de nombreux prêts bancaires, de sommes plus ou moins élevées, tous souscrits depuis 2020 à la Banque Populaire, essentiellement des travaux (24.998 euros pour la réfection de la toiture de la permanence parlementaire), un prêt travaux de 10.000 euros ou encore un rachat de soulte avec travaux (63.000 euros) et un rachat de crédit d’un peu moins de 120.000 euros, soit une dette totale de 202.632 euros (capitaux restants dus).

Marine Le Pen : donations de maisons et SCI
La candidate du principal parti d’extrême droite détient des parts issues de donation pour deux maisons; une située dans les Hauts-de-Seine pour une valeur de 565.801 euros (détenue à 25%) et une autre demeure dans le Morbihan (28,5%) pour une valeur vénale de 111.883 euros.

Elle mentionne deux SCI, l’une pour 616.800 euros en pleine propriété détenue à 12,5% et une autre en cours de dissolution d’une valeur de seulement 550 euros. La première SCI concerne un autre bien dans les Hauts-de-Seine, une demeure de 633m² sur 4.600m² de terrain issue d’une donation.

Trois prêts en cours, un prêt à la consommation, un prêt achat indivision souscrit en 2012 dont le remboursement n’aurait pas commencé (pour 177.000 euros de dettes). Il y a également un prêt pour le financement de la campagne présidentielle.

Eric Zemmour: de l’immobilier parisien pour plus de 2 millions d’euros
Le candidat Eric Zemmour possède 5 appartements, dont 4 sont situés à Paris selon la déclaration. Pour un des biens la localisation n’est pas précisée. Le premier appartement déclaré de 165m² est évalué à 1,8 million d’euros, après avoir été acheté en 1996 pour 2,4 millions de francs (soit 366.000 euros avec une parité de 1 euro pour 6,5596 francs). En 2006, le candidat a acheté en indivision un bien dont la quote-part est de 5/10ème pour une valeur de 165.000 euros.

Les investissements ont continué, puisque sur le même modèle, une acquisition d’un appartement de 27m² avec usufruit en indivision (5/10e) pour un coût de 270.000 euros et une valeur vénale de sa quote-part de 145.000 euros.

Autre investissement: un 51m² parisien en 2017 pour une valeur estimée à 600.000 euros. Un autre bien a été acquis en 2021, en indivision avec usufruit (4/10ème) pour un total de sa part estimée à 176.440 euros. Ce qui nous fait un total de 2,886 millions d’euros d’immobilier environ. En revanche, le candidat est endetté puisqu’il lui reste un total de plus de 633.000 euros à rembourser.

Jean-Luc Mélenchon: un appartement parisien et une maison dans le Loiret
La déclaration de patrimoine de la France insoumise est plutôt riche, avec un appartement de 110m² dans la capitale acquis en 2014 pour un budget de 800.000 euros avec 37.000 euros de travaux. La valeur estimée est de 1,2 million d’euros. Jean-Luc Mélenchon possède également une maison dans le Loiret de 150m² sur 1 hectare de terrain achetée en 1996 et d’une valeur de 170.000 euros. Sa valeur aurait augmenté, mais le candidat ne rentrerait actuellement pas dans ses frais puisqu’il l’aurait payée 90.000 euros et y aurait réalisé 100.000 euros de travaux… soit une moins-value potentielle de 20.000 euros.

Côté crédit, le candidat est endetté à hauteur de 99.145 euros, pour un prêt souscrit en 2014 pour sa résidence principale parisienne pour laquelle il avait souscrit un prêt de 248.340 euros sur 15 ans (soit un apport à l’époque de plus de 500.000 euros pour financer cet achat). Et le candidat n’est pas très loin de payer l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) car le patrimoine se rapproche de 1,3 million d’euros (environ 1,271 million pour sa maison, son appartement moins son crédit…).

Valérie Pécresse: des tableaux, de l’immobilier en France et des dettes
La reine de l’immobilier et des placements diversifiés est sans conteste la candidate LR. Celle-ci détient des terres agricoles en Corrèze (50.000 euros), mais aussi une maison (20.000 euros pour 60m² achetée en 2001), une autre maison en Loire-Atlantique d’une valeur de 1,8 million d’euros pour 200m² achetée en 2003 et enfin une maison de 270m² dans les Yvelines valant 2,3 millions d’euros achetée en 2017.

Valérie Pécresse a souscrit un prêt immobilier de 900.000 euros en 2017 pour lequel elle rembourse un crédit de 4.800 euros par mois sur 20 ans. Elle déclare également pour plus de 1 million d’actions General Electric (où son époux est cadre) pour une valeur de 1,074 million d’euros. Elle possède en outre un Miro, un Mitro et un Hélion dont la valeur d’acquisition est de près de 60.000 euros. Et surtout des comptes et assurances-vie de plusieurs milliers d’euros (546.000 euros chez Amundi, 508.000 euros chez BNP Paribas, 133.000 euros sur un plan épargne retraite…).

Philippe Poutou: une Peugeot, mais pas d’immobilier
Le candidat du Parti Anticapitaliste ne déclare aucun bien immobilier, mais des comptes bancaires courants ou d’épargne plutôt fournis (près de 50.000 euros sur son compte courant, 15.000 euros sur un plan d’épargne logement, 22.000 euros pour un livret A)… et une Peugeot estimée à 22.500 euros.

Yannick Jadot: assurance-vie, épargne et un scooter électrique
Le candidat Europe Ecologie-les Verts est plutôt écolo en matière d’immobilier puisque comme Poutou, ce dernier n’a pas misé sur la pierre pour son patrimoine.

Il a en revanche déclaré un scooter électrique d’une valeur de 4000 euros et plusieurs produits d’épargne (67.000 euros d’assurance-vie, 21.810 euros de livret A, 12.388 euros pour un Livret de développement durable, 15.000 euros pour un CEL et un compte sur livret de 275.531 euros).

Anne Hidalgo: une maison parisienne et un appartement en Espagne
La candidate du Parti socialiste déclare détenir depuis 2006 une maison de 118m² dans la capitale "complétée d’une véranda de 11m²); acquise à 50% pour un montant de 430.729 euros. Selon ses estimations réalisées sur SeLoger, le bien vaudrait aujourd’hui 692.000 euros pour sa quote-part (soit un total de plus de 1,3 million d’euros et un prix moyen dans son quartier de 10.742 euros du mètre, précise sa déclaration. La candidate est la seule à détenir un bien à l’étranger reçu lors d’une succession en 2019 pour une part estimée à 28.804 euros.

Un prêt souscrit chez HSBC pour un capital restant dû de 207.628 euros pour sa quote-part (50%). En revanche, ses comptes bancaires et son épargne sont bien remplis pour le couple (82.000 euros sur son compte coutant, 22.000 euros sur un compte sur livret, 12.000 euros sur un LDD, etc.).

Nicolas Dupont-Aignan: plusieurs logements en Ile-de-France
Le candidat de Debout la France est multipropriétaire avec deux appartements parisiens (un appartement de 105m² acheté en 1999 dont la valeur est estimée à 1,45 million d’euros pour lequel il aurait réalisé près de 420.000 euros de travaux…) et un 25m² reçu en donation en 2007 dont la valeur serait aujourd’hui de 205.000 euros. Mais cela ne s’arrête pas là, puisque le candidat possède également un local commercial dans Paris d’une surface de 56m² (en donation) pour une valeur de 260.000 euros.

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