Le jour de liberation fiscale jeudi 26 juillet!

Le jour de « libération fiscale » survient symboliquement jeudi

Par Les Echos | 23/07 | 07:00

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L’institut Molinari place la France en deuxième position après la Belgique dans son classement européen du « fardeau social et fiscal » supporté par les salariés.

Le jeudi 26 juillet sera une date symbolique pour les salariés français. Elle marquera le jour de « libération fiscale », c’est-à-dire le premier jour de l’année à partir duquel les contribuables d’un pays ont accumulé suffisamment d’argent pour pouvoir payer les prélèvements obligatoires dont ils sont débiteurs. La France est l’avant-dernier pays à « libérer » ses contribuables, selon une étude réalisée depuis trois ans par l’institut économique Molinari, en partenariat avec le cabinet d’audit Ernst & Young. Au troisième rang l’année dernière, derrière la Belgique et la Hongrie, la France supplante cette dernière (dont les prélèvements ont beaucoup diminué), cette année, en termes de taxation, avec un taux de charges et d’imposition réel de 56,5 % contre 59,2 % en Belgique. Cette pression fiscale ne correspond pas au taux de prélèvements obligatoires d’un pays (exprimé en points de PIB) : elle est calculée par l’institut en agrégeant les principaux impôts et charges que supportent directement ou indirectement les salariés (charges sociales, IR, TVA), en les rapportant au « salaire complet du salarié moyen » (calculé en additionnant les impôts et charges et ce qui reste une fois ces prélèvements réglés).

Des systèmes sociaux différents

La moyenne du taux d’imposition réel des salariés dans l’Union européenne est beaucoup plus faible, à 44,9 %, bien qu’en hausse régulière (+ 0,7 point cette année). Au Royaume-Uni, le taux s’établit à seulement 36 %, ce qui correspond à un « jour de libération » fiscale le 12 mai. Ce type d’indicateurs doit être interprété avec prudence, car les systèmes sociaux sont très différents et le taux de socialisation des dépenses est notamment beaucoup plus faible outre-Manche. Mais l’institut souligne que même dans les pays nordiques, où les prestations sont assez équivalentes, le jour de « libération fiscale » intervient plut tôt qu’en France : 14 juin en Finlande, 18 juin aux Pays-Bas, 8 juillet en Suède. Il intervient le 12 juillet en Allemagne. Et l’institut de s’inquiéter d’une aggravation à venir en France avec le collectif budgétaire de ce mois et les hausses d’impôts annoncées pour l’automne. « Il n’y a pas d’issue positive dans des augmentations de charges, impôts et autres taxes qui contribueraient à déprimer encore plus l’activité », affirme Cécile Philippe, directrice de l’institut Molinari.

Un employeur français doit débourser 230 euros pour pouvoir distribuer effectivement 100 euros de revenu disponible à ses salariés : 130 euros sont captés par les charges sociales, l’impôt sur le revenu et la TVA. En Allemagne, l’employeur doit débourser 210 euros pour le même résultat. Le poids des prélèvements sociaux explique un pouvoir d’achat moyen plus faible que celui de nos voisins européens : le salarié français est un des mieux payés en Europe, avec un salaire annuel brut moyen (prenant en compte l’impôt sur le revenu et la TVA) de 50.600 euros, un niveau équivalent à son homologue danois (50.700 euros) ou allemand (50.000 euros). Mais après la prise en compte des différents prélèvements obligatoires, le salarié français bénéficie d’un revenu disponible de 22.000 euros contre 23.700 euros en Allemagne et 29.000 euros au Danemark.