Mon résumé du débat organisé par TV Finance.
Pour Véronique Riches-Florès (économiste indépendant) du cabinet R.F. Research.
Les émergents ne sont pas au rendez-vous et sont plutôt un frein à la reprise Européenne.
L’appréciation du dollar (baisse de l’Euro) a des résonances très négatives sur l’ensemble de l’Asie.
Les émergents dans leur ensemble étaient déjà dans une situation très fragile, la baisse des prix du pétrole et des matières premières ayant affaibli certains d’entre-eux.
Il y a un excès généralisé des capacités de production (d’investissements) pour l’ensemble asiatique (pas seulement pour la Chine), ce qui entraîne une pression baissière sur l’investissement.
Or l’investissement des émergents était le principal moteur de leur demande aux pays développés, en particulier aux industriels Allemands, Japonais etc…
La croissance de la demande des émergents en importations s’est réduite de moitié depuis 2011.
L’effondrement du Yen, l’effondrement de l’Euro diffusent la déflation dans le reste du monde en faisant pression sur les prix mondiaux.
On voit que les exportations en volume du Japon sont stables sur 3 ans malgré le Q.E. car la demande adressée aux industriels Japonais a baissé.
Les effets positifs de la baisse de l’Euro sur les entreprises Européennes au 1er trimestre sont essentiellement des effets comptables provenant des ventes réalisées en monnaies fortes converties en monnaie dévaluée (Euro) (simple jeu d’écritures).
La croissance des exportations est absente partout et on n’en aura pas compte tenu de la tournure morose de la conjoncture mondiale.
Les dévaluations successives par zones n’augmentent pas la demande mondiale seule source de croissance par les exportations.
En matière d’allocation d’actifs, dans cette période chahutée, les obligations souveraines ne sont plus des valeurs refuges par rapport aux actions car si on commence par s’interroger sur l’efficacité des Q.E. (ce qui a déjà commencé), elles souffriront énormément par remontée des taux dès que le doute s’amplifiera.
En matière de croissance économique, le momentum (la tendance) est positif pour l’Europe alors qu’aux Etats Unis il est négatif.
Mais la croissance en Europe devrait probablement rapidement plafonner voire rebaisser dans les trimestres à venir si la croissance US se retourne trop vite.
Les anticipations d’inflation qui se redressent en Europe devraient également plafonner.
On risque très vite de devenir inquiet sur les Etats-Unis sur l’Europe et le reste du monde.
Pour Julien Nebenzahl de « day by day ».
Avec les Q.E., les zones se renvoient successivement la « patate chaude ».
On tourne en rond.
Sur le plan des actifs, rien n’est acquis, mais grande conviction d’une correction de 20 % sur le marché Américain des actions entre le sommet et le creux au 3ème trimestre (peut-être Août – Septembre 2015).
Le marché Européen des actions pourrait très légèrement prolonger sa hausse.
Mais, pour autant que l’on puisse prédire les marchés, si krach aux US, un krach suivra en Europe et dans le monde car les marchés sont corrélés aux US.
Réduction dans les 2 mois de la part actions (essentiellement Européennes dans l’allocation « day by day ») surtout si l’Europe continue de monter.
Prévoir pour les 4 à 5 mois qui viennent au moins 30 à 40 % de cash et surtout ne pas investir en obligations.
En gros et pour résumer « sell in may and go away » conclut l’animateur du débat de TV finance.