Dernière mise à jour : le 30/11/2009 à 10:47
A la différence d’un contrat d’assurance vie dont il est très proche, un contrat de capitalisation permet de réduire son impôt de solidarité sur la fortune et il peut aussi être transmis à ses héritiers. Explications sur ce placement atypique.
Un placement soumis aux droits de succession. Un contrat de capitalisation ressemble à s’y méprendre à une assurance vie : présence d’un fonds en euros et de supports boursiers, avec la même fiscalité en cas de retraits. La principale différence réside dans la fiscalité applicable en cas de décès : les sommes versées dans un contrat de capitalisation reviennent, à ce moment, dans la succession du souscripteur. Avec l’assurance vie, vous pouvez transmettre jusqu’à 152 500 euros sans droits de succession, ce qui explique en partie son succès. Mais cet avantage par rapport aux contrats de capitalisation doit être relativisé, car 95 % des successions sont aujourd’hui exonérées d’impôts, grâce à la loi Tepa qui a, notamment, supprimé les droits de succession entre conjoints depuis le 22 août 2007. Cela facilite l’utilisation des contrats de capitalisation.
Notre conseil : Les contrats de capitalisation sont plus confidentiels que l’assurance vie, mais, dans certains cas, ils permettent d’optimiser un patrimoine.
Réservé aux redevables de l’impôt sur la fortune. Si vous êtes assujetti à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), la souscription d’un contrat de capitalisation peut vous intéresser. Contrairement à l’assurance vie qui n’offre aucun avantage en la matière, un contrat de capitalisation n’est déclaré à l’ISF que pour sa valeur nominale. Autrement dit, seule la valeur des versements sur le contrat est prise en compte, pas les intérêts crédités sur le contrat. Si l’économie d’impôt est faible les premières années, elle devient intéressante au bout de huit ou dix ans grâce à la capitalisation des intérêts.Toutefois, pour que l’économie d’ISF devienne substantielle, il faut que le souscripteur soit dans les plus hautes tranches d’imposition, à partir de 1 % pour les patrimoines dépassant 2,5 millions d’euros. La rentabilité du contrat est aussi à prendre en compte (voir « Vérifiez les frais et les performances », p. 20).
Notre conseil : Ne souscrivez pas un placement uniquement pour les attraits fiscaux mis en avant par les réseaux commer ciaux. Le contrat de capitalisation est surtout intéressant pour les patrimoines les plus taxés.
Un bon moyen de diversifier vos investissements. Outre son aspect fiscal, le contrat de capitalisation présente de nombreux atouts. Tout d’abord, contrairement à un contrat d’assurance vie qui se dénoue avec le décès du souscripteur, un contrat de capitalisation peut être donné à un proche. Par exemple, il permet de gratifier un petit-enfant en lui offrant un tel contrat (voir Le Revenu de septembre 2009, p. 72). Depuis la loi Tepa du 22 août 2007, chaque grand-parent peut donner jusqu’à 31 271 euros sans impôt à chacun de ses petits-enfants tous les six ans.Vous pouvez aussi envisager des montages patrimoniaux plus complexes en démembrement de propriété. Par exemple, vous pouvez transmettre la nue-propriété d’un contrat de capitalisation. Vous conservez alors la faculté d’en percevoir les gains en cas de besoin, tout en réduisant les droits de succession lors du décès.
Notre conseil : Utilisez le contrat de capitalisation dans une optique de diversification, notamment si vous avez fait le plein en assurance vie.
Arnaud Lelong