Le Brexit : les premières conséquences :
Perte de 2,5 % de PIB
Le Royaume-Uni, qui était en tête des pays du G7 et dont la croissance était deux fois plus forte que la moyenne européenne avant le référendum, s’est retrouvé en queue de peloton. De plus de 3 % en 2014, sa croissance s’est régulièrement dégradée pour être revue une nouvelle fois à la baisse à 1,2 % pour cette année
Coup de frein sur L’investissement
Le report de six mois du Brexit jusqu’à la fin octobre a permis d’éviter la hantise d’un « no deal » avec ses conséquences imprévues, qui empêchait les patrons de dormir. Mais il n’a en rien mis fin à l’incertitude.
L’inquiétude est plus grande encore pour les 80 % de PME qui n’ont pas les moyens de planifier. Elles font face à un sérieux choc. » Malgré le décalage de la sortie de l’UE à l’origine prévue à la fin mars, de nombreuses entreprises ont déjà délocalisé une partie de leur activité sur le continent
Dans le secteur de l’automobile, qui redoute des freins à ses approvisionnements en pièces détachées, l’investissement a chuté de 46 % l’an dernier. C’est aussi le cas dans la sidérurgie, la production manufacturière ou dans la construction. Et les prix de l’immobilier reculent, particulièrement à Londres
Le commerce extérieur pénalisé
La chute de la livre face au dollar et à l’euroc d’environ 15 % juste après le référendum, a engendré de l’inflation pour les produits importés. Mais, contrairement aux attentes, cela n’a pas profité aux exportations de produits « made in UK ». Le déficit du commerce extérieur s’est au contraire aggravé ces derniers mois. Les exportations de produits manufacturés ont fortement baissé en avril.
La City dans le brouillard
Poumon de l’activité britannique, pesant près de 10 % de son PIB, les services financiers broient du noir. Les banques sont les premières victimes du Brexit, grandes oubliées de l’accord négocié entre le gouvernement de Londres et les Vingt-Sept, centré sur la circulation des biens industriels. Un mouvement de délocalisation vers le continent a déjà eu lieu, pour contourner les obstacles réglementaires. Cela a entraîné le déplacement de plusieurs milliers d’emplois - 10 000 environ - loin des pronostics alarmistes qui évoquaient plusieurs centaines de milliers de pertes pour la City. Mais ce n’est qu’un début.
Le Figaro - mardi 11 juin 2019