Les prévisions de Goldman Sachs AM pour 2017
Publié le 23 Décembre 2016
Parmi les nombreuses publications de « prévisions boursières 2017 », celles de Goldman Sachs AM font partie des incontournables. Le contexte est particulier puisque trois anciens membres de Goldman Sachs rejoindront l’équipe économique du Président Trump à partir de janvier.
Certes, par le passé, les prévisions économiques de Goldman Sachs ne se sont pas toujours révélées justes.
Pas plus tard que fin 2015, la banque d’affaires et société de gestion américaine avait annoncé un rebond du pétrole et une baisse des écarts de taux en zone euro, qui s’étaient révélés être des paris perdants en début d’année 2016.
Ces paris « ratés » s’étaient traduits, dès le mois de février 2016, par une communication de Goldman Sachs à ses clients pour leur signifier l’abandon de 5 de ses 6 grands paris boursiers annoncés fin 2015. Les investisseurs avaient alors sanctionné l’action Goldman Sachs en Bourse, celle-ci ayant dévissé de 30% à New York entre novembre 2015 et juin 2016.
Malgré tout, en 2017, la situation pourrait bien changer. Les investisseurs ne s’y trompent pas : le cours de Bourse de Goldman Sachs a progressé d’environ 35% depuis le 8 novembre, jour de l’élection de Donald Trump.
Le prochain Président américain a en effet déjà annoncé que trois anciens banquiers de Goldman Sachs feront partie de son équipe économique, ce qui pourrait permettre à la banque d’affaires de voir ses intérêts être mieux défendus à partir de l’an prochain…
Des perspectives 2017 plutôt optimistes
Que nous dit Goldman Sachs AM pour 2017 ? En premier lieu, « Nous nous attendons en 2017 à une poursuite de la longue reprise économique post-crise » et donc à une poursuite de la croissance mondiale, affirme la société de gestion.
« Notre scénario de base est largement favorable aux actifs à risque », comprendre : largement favorable aux actions mais également aux obligations d’entreprises, en particulier sur les marchés émergents qui ont « sous-performé par rapport aux marchés développés entre 2011 et le début de l’année 2016 » et conservent toujours un potentiel de rattrapage.
Malgré cet enthousiasme, « Nous n’espérons qu’un faible rendement sur ces classes d’actifs traditionnelles, à cause 1) des valorisations élevées, 2) du potentiel de hausse limité pour les résultats d’entreprises par rapport aux niveaux actuels et 3) du potentiel limité de croissance économique » reconnaît GSAM.
Dans un précédent communiqué de novembre, publié juste après l’élection de Donald Trump, la banque d’affaires annonçait également d’autres paris pour 2017, notamment un renforcement du dollar face aux autres monnaies, mais aussi une importante méfiance sur l’économie chinoise, qui pourrait souffrir de la politique de Trump et voir sa devise se dévaluer significativement l’an prochain.
Etre actif et réactif
En somme, Goldman Sachs AM reconnaît que l’année 2017 ne devrait pas être un long fleuve tranquille.
Nuançant son optimisme initial, la société de gestion estime que « Les actions, les obligations d’entreprises et les actifs des marchés émergents pourraient s’échanger dans un large canal de prix, avec [des périodes de] volatilité temporaire qui pourraient se traduire par des périodes de faiblesses suivies de rebonds ».
Pour Goldman Sachs AM, cet environnement devrait bénéficier aux gérants actifs capables d’être réactifs en sachant profiter des trous d’air en identifiant les opportunités d’investissements lorsque celles-ci se présenteront.
Sans concessions face à Trump
Surtout, contrairement à ce que l’on pourrait penser, Goldman Sachs AM se montre sans concessions face au prochain Président américain.
La société de gestion souligne ainsi que « Le populisme est un défi pour la mondialisation et crée de nouveaux risques », avant d’ajouter que l’année 2017 sera marquée par « de possibles chocs en provenance de la prochaine administration américaine ».
« Les 100 premiers jours de l’administration Trump seront critiques pour évaluer sa politique et ses priorités, allant des taux d’imposition aux accords commerciaux » résume Goldman Sachs.
Face aux risques d’une remise en cause de certains accords commerciaux, « La réponse de la Chine et d’autres pays sera critique pour évaluer les implications [de ces décisions] pour l’économie et les marchés ».
Goldman Sachs qualifie ainsi 2017 d’année de « transition », où il faudra savoir jongler entre populisme, inflation, politique budgétaire et dérégulation de certains secteurs pour trouver les meilleurs investissements.