Bonjour à tous,
La situation actuelle doit être analysée via trois prismes :
Crise Sanitaire :
La plupart des pays européens sont entrés en phase de confinement afin de limiter la propagation du virus et la mise sous tension à l’extrême de nos systèmes de soins.
Les résultats encourageants de ces mesures en Asie (Chine, Corée du Sud, etc.) mais aussi, en partie, en Italie (dans la région de Lodi notamment) incitent à l’optimisme, même s’il faut garder à l’esprit que les prochaines semaines marqueront à nouveau une progression du nombre de nouveaux cas.
Les regards se tournent dorénavant vers les Etats-Unis où certains états commencent enfin à imposer la fermeture des écoles et des commerces, à l’instar du Royaume-Uni. Ces deux pays semblent réagir tardivement et devraient donc, en toute logique, entrer eux aussi en phase de confinement dans les prochains jours.
Les laboratoires pharmaceutiques recherchent par ailleurs activement des traitements efficaces et ont d’ores et déjà lancé des expérimentations dans plusieurs régions, en France et dans l’État de New York. De premiers résultats pourraient ainsi émerger au cours des prochaines semaines.
Partout dans le monde, la logique de confinement l’emporte afin de contenir la propagation du virus. Cette stratégie semble efficace, mais risque en parallèle de se révéler la source d’une crise économique.
Crise Économique :
Le confinement généralisé amènera le monde à tomber en récession pour ce trimestre, si ce n’est pour le semestre. Ainsi, l’OCDE prévoit une chute de la croissance mondiale à 1,5 % cette année (contre 2,9 % en 2008/2009), soit un niveau historiquement bas.
La baisse des prix du pétrole représente un risque pour le marché du crédit américain car le secteur de l’énergie constitue 30 % de cette classe d’actifs. Nous pensons qu’un accord entre la Russie et l’OPEP est inévitable au vu des tensions sur le budget de ces états.
Les marchés financiers ont déjà intégré cette forte révision à la baisse, mais deux points restent encore à éclaircir :
- La durée de la période de confinement et la capacité de rebonds des économies touchées.
- La probabilité d’un passage d’une crise économique à une crise financière.
Crise Financière :
Le ralentissement économique augmente significativement le risque de défaut des entreprises mais aussi de certains états comme l’Italie.
Les interventions des états sont donc cruciales pour éviter des faillites en cascade, qui viendraient fragiliser les bilans des banques et réduiraient leur capacité à prêter à l’économie réelle. Ainsi, la France a pris l’initiative d’annoncer un plan de garantie de 300Md€ sur les crédits bancaires avec l’aide de la BPI tandis que le ministre de l’économie évoquait en parallèle l’éventualité de procéder à des nationalisations si de telles mesures venaient à se révéler nécessaires. Des dépenses budgétaires ont également été annoncées dans plusieurs pays, au premier rang desquels nous citerons l’Italie, l’Allemagne ou encore les Etats-Unis.
Les interventions des banques centrales américaine et européenne ont par ailleurs permis une stabilisation temporaire des marchés obligataires, autre circuit indispensable du financement de l’économie. La BCE a ainsi permis de faire baisser le coût d’emprunt de l’état italien à 10 ans de presque 3 % le 18 mars à 1,39 % le lendemain.
Impact sur la gestion de votre épargne :
Nous avons conservé une approche raisonnable sur l’ensemble des mandats, tant en termes d’allocation que de style de gestion (préférence pour les valeurs de croissance). Il est d’autre part intéressant de souligner la résilience de vos investissements dans les pays émergents car ils sont les premiers à être sortis de la politique de confinement.
La baisse des marchés financiers offre des opportunités d’investissement que nous nous apprêtons à saisir progressivement. Nous restons donc optimistes et estimons qu’une sortie de crise financière au cours des prochaines semaines grâce à la politique volontariste de nos institutions.
Rédigé le 19 mars 2020 par Montségur
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