ETHENEA/MainFirst

Cette société de gestion allemande confie sa distribution en France à une autre société…
Publié le 24 Avril 2018

Olivier Guichard, Responsable du Développement chez Ethenea

H24 : Pouvez-vous nous présenter la société de gestion MainFirst ?

Olivier Guichard : C’est une société de gestion allemande créée en 2001, 100% indépendante et basée à Francfort. Elle gère aujourd’hui près de 4,5 milliards € en fonds ouverts et mandats partout en Europe.

La spécificité de MainFirst est d’attirer des équipes de gestion talentueuses issues de grands groupes financiers dans le but de leur offrir un cadre de gestion plus large. Chaque équipe travaille de façon totalement indépendante l’une par rapport à l’autre sans scénario commun.

H24 : MainFirst AM est présentée en France par l’équipe de distribution Ethenea. Quel est le lien entre ces deux sociétés ?

Olivier Guichard : Luca Pesarini, fondateur d’Ethenea, est depuis plusieurs mois l’actionnaire stratégique de MainFirst AM. Aujourd’hui, c’est un groupe multi-boutiques qui gère près de 12 milliards € d’encours.

Les deux sociétés de gestion sont totalement indépendantes l’une de l’autre en termes de fonds et de gestion. Ethenea met en avant des fonds diversifiés et MainFirst des expertises actions et obligataires. La distribution des fonds MainFirst est, dans ce cadre, confiée à l’équipe de distribution Ethenea en France.

H24 : En quoi consiste le fonds Mainfirst Germany Fund ?

Olivier Guichard : C’est un fonds actions de petites et moyennes capitalisations allemandes. Depuis 10 ans, le fonds est géré par la même équipe et totalise aujourd’hui un encours de 620 M€.

Le processus de sélection des titres est comparable à une approche « private equity ». Il se caractérise ainsi par une gestion sans contrainte par rapport à son indice de référence (HDAX) et un taux de sélectivité très élevé. Il existe une proximité relationnelle avec les équipes dirigeantes et le portefeuille est concentré sur 30-40 valeurs maximum.

H24 : Quel est l’intérêt d’un tel fonds pour les investisseurs ?

Olivier Guichard : Tout d’abord, il donne accès à des titres qui sont peu couverts par les gérants de fonds français et européens. En ajoutant MainFirst Germany Fund, l’investisseur a ainsi peu de risque de multiplier des positions sur les mêmes entreprises.

Par ailleurs, l’indice des petites et moyennes capitalisations allemandes surperforme structurellement ses homologues européens.

H24 : Mettez-vous en avant d’autres expertises de MainFirst ?

Olivier Guichard : Oui deux autres fonds sont également présentés en France.

Tout d’abord, MainFirst Top European Ideas. Il est géré par la même équipe que MainFirst Germany Fund sur un univers d’investissement plus large, à savoir toutes les tailles de capitalisation en Europe avec un biais structurel sur l’Allemagne. Il a 10 ans d’historique, 1.5 milliard € d’encours et une surperformance de 5% par an en moyenne par rapport au Stoxx 600 depuis la création du fonds.

Quant à MainFirst Global Equities, il est géré par une autre équipe sur des actions internationales qui investit dès aujourd’hui sur les futures plus grosses capitalisations boursières (biais disruptif). Ce fonds a 5 ans d’historique, 300 M€ d’encours et une surperformance de 5% par an en moyenne par rapport au MSCI World depuis sa création.

MainFirst Germany Fund : +35,38% en 2017 ; +0,40% YTD
MainFirst Global Equities Fund : +38,10% en 2017 ; +0,77% YTD

MainFirst Top European Ideas : Une gestion allemande éprouvée
Publié le 27 Février 2020

A l’occasion de sa venue en France, Alexander Dominicus, co-gérant du fonds actions européennes MainFirst Top European Ideas, est revenu sur l’approche développée par son équipe de gestion et sur le positionnement du fonds.

Alexander Dominicus rappelle tout d’abord que l’approche de la gestion est 100% fondamentale. Les gérants se concentrent sur la valeur fondamentale de la société, la compréhension de sa stratégie, de son management, de la gestion des marges… L’univers de prédilection du gérant sont des entreprises clairement sous évaluées par le marché avec un management de qualité et une croissance des bénéfices importante à moyen terme. Les entreprises familiales sont également très appréciées pour l’alignement d’intérêts qui existe entre management et investisseurs. L’univers des petites et moyennes capitalisations est propice à ce type d’investissement.

L’équipe de gestion apprécie tout particulièrement les situations où les entreprises ont connu des performances opérationnelles et boursières en demi-teinte mais qui, conscientes du problème, se restructurent. Cette transformation de la société est un moment clef. C’est aussi, bien souvent, une opportunité boursière. En effet, au moment de la restructuration les sociétés sont souvent délaissées par le marché et peu chères. Si l’investisseur comprend le changement / la restructuration, les bénéfices peuvent être importants. Cela a été le cas d’Unicredit par JP Mustier, son nouveau PDG. A l’époque, personne ne voulait d’une banque italienne en portefeuille mais le nouveau PDG en a fait une des banques les plus profitables d’Europe. Un investissement honni des marchés mais avec un management adéquat pour opérer une restructuration, c’est exactement ce que cherchent les gérants.

Pourquoi ne pas investir sur des grandes valeurs de qualité ? Ayant un portefeuille plutôt value, Alexander Dominicus est souvent confronté à cette objection. Certes, il existe de très belles sociétés en Europe avec des bilans sains mais les valorisations sont tellement élevées que sans parler de bulle, on peut s’alarmer. Le gérant prend l’exemple du secteur de l’alimentation & boissons, très prisé en ce moment, mais totalement absent du portefeuille de MainFirst Top European Ideas. Les sociétés sont certes de qualité avec beaucoup de visibilité mais la croissance des bénéfices est relativement faible et les niveaux de valorisation très élevés. Le pire des cas selon le gérant. On arrive surement à la fin de la surperformance des titres qualité/croissance car ces titres ont été achetés comme des simili obligations (i.e. bond proxies) et les taux ne peuvent pas baisser beaucoup plus, d’après le gérant de MainFirst.

Quid des performances du fonds ? Le gérant remarque qu’il est sur un positionnement très compliqué depuis 18 mois (cycliques, value, petites et moyennes capitalisations). En 2019 tout a coûté : l’exposition géographique, l’exposition sectorielle (cycliques versus défensives), le style (value versus croissance) et petites et moyennes. Toutefois, le fonds a réussi à délivrer une performance en ligne avec l’indice grâce à sa capacité de sélection de titres. Pour Alexander Dominicus, le potentiel de gain du fonds est élevé si les biais sont dans le bon sens.

Attention, il faut savoir faire preuve de sélectivité. Il ne faut pas acheter tout ce qui n’est pas cher. Le fonds a par exemple 0% d’exposition aux services de télécommunications, qui pourrait être un secteur « value trap » selon la gestion. A l’inverse, le fonds est à 36% de services financiers. Certes, le secteur est challengé et doit se réinventer mais il existe des pépites à l’intérieur de ce secteur et à des prix très attractifs car les investisseurs rejettent le secteur en globalité.

Le fonds est donc un vrai fonds de convictions pouvant s’éloigner fortement de son indice avec un biais tactique sur le style value et les petites et moyennes capitalisations.