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Electricité et gaz : la faillite de certains fournisseurs d’énergie est-elle possible ?
Avec la flambée des prix de l’énergie, certains fournisseurs pourraient éprouver des difficultés financières. Des faillites ont d’ailleurs déjà eu lieu au Royaume-Uni. Un tel scénario est-il possible en France ?
Les tarifs du gaz et de l’électricité s’envolent, et avec eux, la menace de fermetures de fournisseurs d’énergie se fait sentir. Incapables de répercuter cette hausse sur leurs prix, plusieurs opérateurs ont déjà mis la clé sous la porte en Grande-Bretagne. Cela peut-il arriver en France ? Comment cela se passe-t-il pour l’abonné ? Les explications sur une situation inédite.
Comment les fournisseurs d’énergie se protègent-ils en temps de crise ?
Au Royaume-Uni, plusieurs fournisseurs d’électricité et de gaz ont été contraints de déposer le bilan en septembre. Ceci fait suite à l’augmentation exponentielle des tarifs de ces deux énergies. Ce sont ainsi 1,5 million de Britanniques qui ont été contraints et forcés de changer d’opérateur, moyennant des tarifs souvent plus élevés. Alors que la flambée des prix sévit aussi en France, un tel scénario à de quoi inquiéter. Pour éviter d’en arriver à ces extrémités, plusieurs fournisseurs d’énergie ont pris les devants.
Ils ont revu leur offre de contrats dans les moindres détails, voire ont arrêté d’accueillir de nouveaux clients. C’est le cas de Cdiscount, qui l’écrit sans détour sur son site internet : « Nous ne sommes pas en mesure de prendre de nouvelles souscriptions pour le moment (…) Nos offres sont en cours de refonte ». Du côté du géant TotalEnergies, ex Total Direct Energie, l’Offre Classique a tout simplement disparu, et deux autres formules sont mises en avant : le contrat Online et Heures super creuses. Même type de décision chez Vattenfall, où l’offre Electricité Eco n’est plus. Le fournisseur Eni a remanié son offre Webeo : alors que le prix du gaz ou de l’électricité était garanti pendant 2 à 3 ans, cette stabilité n’est désormais plus que de un an.
Que peuvent faire les abonnés face à cette situation ?
D’autres acteurs ont choisi de pratiquer des hausses importantes de leurs tarifs. Les clients de Mint Energie ont ainsi été informés par e-mail d’une augmentation de 25 % de leur facture, soit en moyenne 400 euros de plus à débourser chaque année. Il est néanmoins essentiel de rappeler que les abonnés sont protégés par les clauses de leur contrat. Un fournisseur d’énergie hors des clous a d’ailleurs été sanctionné par le Médiateur de l’énergie, Iberdrola, suite à plusieurs plaintes de la part de ses clients.
En France, E. Leclerc Energies s’est même retiré totalement du marché. Les 140 000 clients de la marque sont invités à changer d’opérateur avant le 31 octobre 2021. Une date qui n’a pas été choisie par hasard : le 1e novembre commence la trêve hivernale, durant laquelle les coupures d’électricité et de gaz sont interdites. Cette protection n’est pas la seule accordée aux ménages français. Un second dispositif vient la compléter : en cas de faillite d’un fournisseur d’énergie, la loi est tenue de prévoir un opérateur de secours qui prendra le relais, et évitera aux foyers de se retrouver privés de chauffage, d’éclairage et d’électroménager.
Le contexte actuel est tendu pour faire des économies sur ses factures d’énergie. Pour Julien Teddé, directeur général d’Opéra Energie, quelques pistes restent à étudier. Pour le gaz, par exemple : « Il peut être intéressant de profiter du bouclier tarifaire durant l’hiver. En revanche, au printemps, quitter le tarif réglementé pourrait être une bonne option », tandis que « En électricité, il est toujours possible de revenir au tarif réglementé d’EDF, sans frais avant de, pourquoi pas, faire le choix d’un autre fournisseur alternatif au sortir de la crise actuelle ».