Des statistiques de plus en plus rassurantes

Des statistiques de plus en plus rassurantes

Bruno Kus, rédacteur en chef de La Lettre de la Bourse vous éclaire sur l’actualité des marchés financiers.

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Cher investisseur,

Visiblement, l’adage boursier « sell in may and go away », selon lequel il convient de vendre ses actions au mois de mai pour se repositionner ultérieurement, ne semble pas se vérifier cette année. En témoigne le nouveau record historique franchi par l’indice Dow Jones cette semaine, à plus de 34500 points, dans le sillage de publications rassurantes de la part des sociétés. A Paris aussi, le CAC 40 poursuit son avancée en s’adjugeant désormais plus de 14% depuis le début de l’année. Il faut dire que tous les clignotants continuent de virer au vert : accélération des campagnes de vaccination, activité économique de plus en plus soutenue, tant aux Etats-Unis (où les indices ISM manufacturier et des services sont au plus haut), qu’en Europe, où le mois d’avril marque déjà une inflexion positive après plusieurs semaines de confinement. En France, l’Insee estime même que le recul du PIB pourrait être réduit à 2,5% dès le mois de juin par rapport à son niveau d’avant Covid, ce qui accrédite l’hypothèse d’un rebond de 5% de l’activité sur l’ensemble de l’année…

De leur côté, les entreprises n’ont pas manqué le rendez-vous du premier trimestre. Les dernières publications en date, qu’il s’agisse de Saint-Gobain, de Thales, de Société Générale ou même de Stellantis (le constructeur automobile issu de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler), ont été saluée à juste titre par les marchés et devraient contribuer à la poursuite du mouvement de révision à la hausse des estimations de croissance bénéficiaires chez les analystes pour cette année et 2022. Si bien que les actions qui peuvent paraître chères aujourd’hui redeviendraient bien meilleur marché à un horizon de 18 mois.

Maintenant que les principaux pans de la cote ont fortement rebondi, un tri devrait toutefois commencer à s’effectuer. Certaines valeurs ont peut-être été trop plébiscités par les investisseurs alors que d’autres recèlent encore un vrai potentiel, qu’elles appartiennent à la thématique « croissance » ou « value ». Enfin, les secteurs les plus sinistrés par la crise sanitaire, comme l’immobilier, le tourisme ou l’aérien, qui restent très en retard par rapport à leur niveau d’avant la crise, peuvent offrir des opportunités en restant sélectif. L’évolution des résultats des prochains trimestres restera en tout cas le juge de paix.

Pour que la hausse des marchés se poursuive, il faudra que les banques centrales précisent davantage leurs intentions quant à leur politique monétaire future. Pour le moment, elles sont parvenues à persuader les investisseurs que le regain d’inflation n’était que temporaire. Si ce n’était pas le cas, elles devraient changer leur fusil d’épaule et prendre une posture beaucoup moins accommodante pour les marchés.