Carmignac Gestion

Ni irrationnels ni exubérants

Depuis la mise en faillite de Lehman Brothers le 15 septembre dernier, l’indice mondial des actions est encore
en recul de 20 % à fin mai, alors que sur la même période Carmignac Investissement et Carmignac
Patrimoine progressent de 20 % et 11 % respectivement. Après un début d’année particulièrement difficile,
les marchés boursiers ont repris le chemin de la hausse depuis le 9 mars. Les Fonds que nous gérons en ont
profité, la plupart partiellement, certains pleinement. Ainsi, l’indice mondial enregistre depuis cette date une
progression de 27,7 %. Sur la même période, Carmignac Investissement et Carmignac Patrimoine voient
la valeur de leurs parts s’apprécier de 27,6 % et 8,9 % respectivement. Voilà certes de quoi nous réjouir. Ne
boudons pas ce moment. Cependant, pour spectaculaire que soit la reprise de la plupart des marchés boursiers,
celle-ci ne nous semble ni irrationnelle ni exubérante.

14/10/2009 La finance a mauvaise presse

Madame, Monsieur,

La finance a mauvaise presse. Le premier choc de la crise encaissé, il a paru tentant à une large part de la classe politique d’en faire un bouc émissaire : la chasse aux paradis fiscaux est ouverte, la déclaration de guerre aux rémunérations excessives des banquiers -devenus soudainement « traders »-, promulguée.

Certes, l’acuité de cette crise a mis en évidence les fragilités de certains établissements financiers et des enrichissements excessifs, voire sans cause. A chacun néanmoins d’assumer ses responsabilités. La faillite de Lehman Brothers ou celle de la banque IKB en Allemagne n’auraient-elles pu être évitées et rendues moins onéreuses à la collectivité si les autorités de régulation bancaire concernées avaient exercé plus attentivement leurs mandats ? M. Madoff aurait-il pu ruiner autant d’épargnants si la SEC s’était montrée plus vigilante ? Enfin, sur nos terres, l’AMF n’aurait-elle pas dû mettre un holà à la dérive, chez nombre de fonds monétaires, de l’achat de produits structurés à durée longue ?

Ayant été prise en défaut de réglementation, il paraît aujourd’hui légitime à l’autorité politique de réclamer un nouveau tour de vis. Les banques seraient ainsi poussées, selon certains rapports ministériels, à devoir massivement accroître leurs fonds propres pour pouvoir continuer à financer ne serait-ce que le niveau actuel de leurs encours. N’est-ce pas là la façon la plus sûre de les dissuader d’accorder les nouveaux crédits dont la reprise devra se nourrir ? Cette exigence est d’autant plus malvenue qu’un an après l’éclosion de la crise, près d’une banque sur deux a remboursé l’intégralité des fonds d’assistance perçus et ce, souvent à des conditions avantageuses pour la puissance publique.

Le vrai débat me semble ailleurs. Par la véritable explosion des déficits publics qu’elle suscite, cette crise nous révèle, s’il en était encore besoin, combien la plupart des Etats des pays développés vivent au-dessus de leurs moyens. Au vu des taux actuels des emprunts d’Etat, les marchés sont particulièrement bienveillants envers nos gouvernements. La vigueur de la reprise escomptée pour résorber cet endettement nous semblant illusoire, il est sérieusement à redouter que les investisseurs ne deviennent plus discriminants.

A cet égard, nos politiques devraient prêter davantage attention au cours de l’or, relique barbare, mais aussi thermomètre infaillible des craintes des épargnants.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de ma considération choisie.

Edouard Carmignac

Lettre novembre 2009

Cette fois c’est différent

"Tous ceux qui sont familiers avec la littérature économique trouveront ce titre suspect. Ils auront raison.
« This time, it’s different » a été employé à plusieurs reprises au cours des dix dernières années pour tenter
d’expliquer des mouvements économiques et de marchés qui ne correspondaient pas aux schémas classiques,
qui semblaient contredire les modèles passés. Malheureusement, cette phrase a aussi souvent servi
d’autojustification dans le cadre des bulles d’actifs, comme ce fut le cas avec l’internet et le fameux « nouveau
paradigme économique ».

Cependant, ce titre ne se veut pas une simple provocation.
En effet, les récessions
classiques survenues depuis l’après guerre étaient essentiellement le résultat d’un excès de demande conduisant
à davantage d’inflation puis à un resserrement monétaire qui entraînait une chute de la demande et une
montée du chômage.
Dans le cas qui nous occupe depuis 2007, il s’agit d’une récession liée à la structure
du bilan, à l’excès de dette et à l’insuffisance de capitaux propres ou d’épargne, que ce soit pour le secteur
financier ou pour les ménages, phénomène exacerbé dans les pays anglo-saxons. Autrement dit, une bulle de
crédit. La crise économique a donc eu des causes très différentes par rapport aux récessions des décennies
récentes.

Celles-ci nous conduisent à une appréciation des perspectives économiques qui diffère sensiblement
des conditions habituelles de reprise Ă©conomique."

La suite ci dessous

http://www.carmignac.fr/_docs/publication/1273/LettreMensuelle42960.pdf

Lettre décembre 2009

La bulle du scepticisme****

Après avoir parcouru l’Europe pour diverses réunions et présentations au cours des trois derniers mois, je me
suis fait le constat que j’avais croisé une bulle de marché. Pas n’importe laquelle. Une bulle de scepticisme.
Non pas tant du fait que le scénario économique et la stratégie d’investissement qui vous ont été présentés
soient jugés erronés ou trop optimistes. En fait, vous nous avez à de nombreuses reprises témoigné votre
assentiment pour ce scénario central d’une reprise économique lente et non-inflationniste des économies
développées, et de la poursuite d’une croissance économique domestique solide et pérenne dans les pays
émergents. Là n’est pas le débat. Ces éléments se heurtent à des objections, des éléments de crainte qui
émaillent en permanence l’actualité économique et financière et qui occultent de ce fait la perspective globale
à plus long terme. Ces objections sont légitimes.
Elles conduisent Ă  des anticipations qui peuvent diverger de
celles de notre scénario central. Parmi celles-ci, relevons l’idée que la reprise américaine n’est pas durable
alors que les finances publiques ne permettront pas d’envisager une relance supplémentaire ; que la santé
de certains pays de la zone Euro risque de menacer l’existence même de la monnaie unique ; que la Chine ne
pourra continuer de croître à ce rythme, qui aggrave les surcapacités industrielles et immobilières ; que les
marchés boursiers se sont redressés trop vite, trop fort ; et enfin, récemment, que le défaut de Dubaï World
constitue les prémices de nouvelles convulsions financières à venir.

Carmignac dans la presse : Carmignac, Investing in your interest | Gestion d’actifs | Carmignac

Reunion trimestrielle du 18 janvier

Perspectives 2010

14/01/2010 Irréversible

Madame, Monsieur,

Rarement année financière aura paru si contrastée. Après avoir poursuivi leur descente aux enfers jusqu’à début mars, les marchés auront connu l’une des reprises les plus marquantes de leur histoire.

Pourtant, au-delà des vives variations de l’écume des cours qu’il nous a fallu gérer, l’essentiel me semble résider ailleurs. 2009 aura fait prendre conscience de l’avènement d’une nouvelle donne majeure : le rééquilibrage économique global, à l’oeuvre depuis près de dix ans, a déplacé de façon irréversible les foyers de croissance vers les pays émergents. Contrairement aux prévisions de nombre d’économistes qui nous annonçaient il y a seulement douze mois une récession planétaire au vu des perspectives peu favorables des économies développées, la Chine et, dans une moindre mesure, l’Inde et le Brésil ont enregistré une vive croissance. La force de traction de ces pays est aujourd’hui telle que le marché boursier directeur n’est plus Wall Street, mais Shanghai.

Qu’anticipons-nous pour 2010 ? Clairement, la reprise des économies développées réduira leur déficit d’activité par rapport à l’univers émergent. Doit-on pour autant anticiper une surperformance de la bourse américaine, européenne ou japonaise ? Nous en doutons. L’inévitable ponction à venir des excès de liquidités injectées dans le système financier ces derniers mois incitera les investisseurs à plus de discernement dans leurs choix et à porter leurs achats vers les titres aux perspectives les plus prometteuses.

A cet égard, deux nouvelles m’ont extrait d’une douce torpeur pendant notre dernière trêve des confiseurs. Un TGV chinois reliant les villes de Wuhan et de Guangzhou a atteint la vitesse record de 394 km/h. Un consortium coréen, mené par l’entreprise d’électricité KEPCO, a remporté un contrat de construction de quatre centrales nucléaires dans les Emirats. Un TGV chinois, des centrales nucléaires coréennes, à quand un avion gros-porteur chinois…avec transfert de technologie brésilienne ? Mais ne nous inquiétons pas. Nous pouvons désormais compter sur le grand sursaut qui sera donné par notre nouveau président du Conseil Européen, le charismatique Herman Van Rompuy, escorté de la non moins glamour Baronne Cathy Ashton.

Dans cette attente problématique, je me permets de vous présenter, Madame, Monsieur, mes meilleurs vœux de bonheur et de prospérité.

Edouard Carmignac****

L’état de l’Union est fort… mais pas partout

Lettre de mars

L’edito d’edouard carmignac - 1er trimestre 2010

16/04/2010 Welcome to the Grand Venetian

Madame, Monsieur,

« Welcome to the Grand Venetian ». Le plus grand casino de Macao est intégré dans une fidèle réplique de Venise, avec ses palais aux façades colorées dans une variété de pastels, ses canaux, ses ponts, sans omettre ses gondoliers - chinois bien entendu, mais en tenue - déclamant les airs les plus célèbres du bel canto.

Au terme de mon périple annuel dans une Chine dont le dynamisme et les transformations ne cessent de me rendre songeur, mon retour dans une Europe en panne renforce mes alarmes. Il y a à peine six mois, je vous écrivais « au vu des taux actuels des emprunts d’Etat, les marchés sont particulièrement bienveillants envers nos gouvernements. La vigueur de la reprise escomptée pour résorber cet endettement nous semblant illusoire, il est sérieusement à redouter que les investisseurs ne deviennent plus discriminants ».

Aujourd’hui, la crise grecque est généralement perçue comme une péripétie mineure, à laquelle il faudra bien porter remède au cas où l’intervention du FMI s’avèrerait insuffisante. Comment refuser de voir que cette crise remet fondamentalement en cause l’euro, en tant que mécanisme de protection trompeur et pernicieux, ayant indûment protégé de la sanction des marchés les gouvernements de la plupart des pays de la zone dont les erreurs en matière de gestion des finances publiques et de règlementation du travail sont accablantes. N’est-il pas pour le moins surréaliste que le chef de file de l’opposition en France, ayant largement remporté la dernière consultation électorale, ait été à l’origine de l’instauration des 35 heures ?

Les leçons de la crise grecque ne sont pas entendues. Et les réformes qui auraient pu être effectuées dans des conditions relativement indolores, seront mises en place brutalement, sous la pression des marchés, et au prix d’un appauvrissement généralisé.

Aussi ne me semble-t-il pas illusoire que les prospectus touristiques distribués en Asie sous l’intitulé « Welcome to the Grand Europe » ne vantent bientôt la beauté de nos femmes, l’attrait de nos villes musées et notre air non pollué par la disparition de nos industries, tout cela dans des packages rendus irrésistibles par la baisse de notre devise.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de ma considération choisie.

Edouard Carmignac

La lettre - mai 2010

Lettre Juin 2010

Vous ĂŞtes caustique, monsieur Loupi.

[u][u][b]Salut Loupi,

[b]merci pour ce rapport de la place vent ]

Bonsoir Ă  tous,

Carmignac Patrimoine rapport Novembre 2012.pdf

Ils semblent avoir réduit leur exposition au dollar (26%) et augmenté celle en euro (60%), peut être pensent-ils à une hausse de l’€/$ à court-moyen terme. Ils sont positifs sur les actions en Europe, USA et Asie.

[b]Salut Ă  tous, merci Gnutar pour ce rapport ]

Bonjour Nessim,

Je suis incapable de te dire dans quelle direction va aller l’€/$, même si je pense qu’il peut monter car regain d’optimisme sur les marchés + meilleure visibilité sur l’Europe + QE infini aux US à partir de Janvier. Mais Loupi a beaucoup d’expérience, et je lui fais plus confiance qu’à mon jugement de newbie.

Une position prudente serait d’être exposé partiellement en $ (je le suis à 15% pour le moment sur Templeton global total ret + Baring ASEAN). Et c’est le pari de Carmignac, avec son exposition d’1/4 en $.

Bonjour,

Pièces jointes.

http://aucoffre.info/lt.php?c=168&m=163&nl=23&s=05500e0f533c7686d98eed9cdf8512a8&lid=871&l=-https--www.box.com/s/hh10w8hy0tkxo9p1c5nk

Cdl.

[b]Salut Ă  tous ]

les rapports de gestion carmignac de décembre
N.