Assurance-vie : l'Afer à son tour touchée par les restrictions sur les fonds en euros

Assurance-vie : l’Afer à son tour touchée par les restrictions sur les fonds en euros

L’assureur Aviva, qui gère les contrats de l’Afer, demande un minimum de 30 % d’unités de compte pour les nouveaux investissements de plus de 100.000 euros. La mesure est effective depuis septembre, selon l’Agefi. Generali France et Allianz France ont déjà annoncé des dispositifs similaires.

L’Afer est la principale association française d’épargnants (755.000 adhérents).
Patrick ALLARD/REA
Par Raphaël Bloch les échos
Publié le 18 oct. 2019 à 14h18
Mis à jour le 18 oct. 2019 à 17h16
La question de l’avenir des fonds euros prend de l’ampleur chez les assureurs. Generali France a ouvert le bal fin septembre en annonçant dans nos colonnes que l’entrée dans ses fonds obligataires à capital garanti serait plus contraignante à partir de 2020. Allianz lui a emboîté le pas en durcissant les conditions d’accès à ces produits dès le 1er octobre.
Selon l’« Agefi », qui a pu consulter des mails, Aviva France aurait pris la même décision. Celle-ci serait d’ailleurs déjà effective. Depuis le 16 septembre, l’accès aux fonds en euros de l’assureur des contrats de l’Afer, la principale association française d’épargnants (755.000 adhérents), se ferait sous condition.
L’assureur britannique demanderait un minimum de 30 % d’unités de compte pour les nouveaux contrats de plus de 100.000 euros. Interrogé, Aviva France n’a pas souhaité faire de commentaire. L’Afer avait récemment démenti aux « Echos » la mise en place d’un système de ce type.
Unités de compte
La situation des assureurs est connue. En raison d’un environnement de taux très faibles, les fonds euros, par nature très investis en obligations d’Etat sont devenus très pénalisants en fonds propres pour les assureurs. Avec un taux négatif aux alentours de -0,4 % pour un emprunt d’Etat français à 10 ans, il devient ainsi toujours plus difficile de sortir une rémunération attractive pour les épargnants. Raison pour laquelle Generali France, Allianz France, et désormais Aviva, ont pris des mesures.
Les assureurs ont une stratégie simple : pousser leurs clients à aller vers des fonds en unités de compte (UC), plutôt que sur les fonds euros. Les UC sont davantage investis en actions et sont censés être plus rémunérateurs. Ils n’offrent toutefois pas la même sécurité, n’étant pas garantis… ce qui est beaucoup moins coûteux en fonds propres pour l’assureur.
« Pour tirer pleinement les conséquences de ce contexte de taux, il faut être majoritairement en unités de compte sur la collecte et minoritairement en fonds euros », affirmait il y a peu aux « Echos », Hugues Aubry, membre du comité exécutif de Generali France, en charge du marché de l’épargne et de la gestion de patrimoine.